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HISTOIRES D'HOMMES

de  Xavier Durringer

mise en scène    Michel Didym

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Pépinière Opéra

Tel: 01 42 61 44 16

 

       Photo  ©  Vincent Flouret  

                      

D'un cadre de vie à l'autre, Judith Magre n'a aucune difficulté pour passer d'une histoire d'amour à la suivante, pourvu que ce puisse enfin être la bonne!...

Ainsi l'espoir faisant vivre, la comédienne se remémore sous la plume de Xavier Durringer ce qu'aurait pu être une destinée de femme multiple qui, avec la meilleure volonté du monde, aurait cherché chaussure à son pied sans jamais vraiment être persuadée de le prendre.

S'élabore sur la scène de la Pépinière Opéra, une mise en perspective (Michel Didym) sans cesse différée avec la satisfaction attendue où la relation homme/femme s'inscrit dans un turn-over entretenu par les seules forces mécaniques en quête du partenaire adapté au bon endroit au bon moment.

Ni cynique, ni fleur bleue, l'héroïne cultive le désarroi avec l'humour d'une autonomie savourée jusque dans les échecs les plus cuisants, mais aussi avec la clairvoyance de celle qui ajuste à leur juste valeur les sentiments amoureux portés à l'égard de l'autre sexe.

La dichotomie entre la libido et le bonheur doit savoir se payer au prix fort pourvu que le risque permanent de se tromper et d'être trompé reste en ligne de mire du désir forcené de goûter aux plaisirs de la vie.

Epiphénomène d'une époque "libérée", la tentation de l'amertume n'effleure que l'instant qui passe pour mieux rebondir sur le premier oiseau de bon augure.

Ainsi vont ces histoires d'hommes qui de toute évidence se racontent avec l'élégance du coeur comme une histoire de femme accompagnée mine de rien par Mauricio Romero à la contrebasse scandant en arrière-plan les moments forts et glissant voluptueusement sur la tendresse.

Theothea le 26/01/06

XU

de & avec Christine Murillo, Jean-Christophe Leguay et Grégoire Oestermann

mise en scène    Jean-Pierre Laroche

 Choix des Chroniques ****

Théâtre du Rond-Point

Tel: 01 60 34 53 60

 

  Photo  ©  Philippe Delacroix  

          

En portant à la scène une séance de travail autour du "Baleinié" qui en est déjà à son deuxième tome, Christine Murillo, Jean-Christophe Leguay et Grégoire Oestermann, tous trois sortis des bancs du conservatoire dramatique national de Paris, font aboutir jusque dans ses implications collectives, le principe initiateur de leur projet de dictionnaire des tracas, à savoir que les petits dysfonctionnements de la vie jusque là sans nom et vécus a priori dans de grands moments de solitude incommunicables, sont de fait l'apanage de tout un chacun pourvu qu'il n' y ait pas de fausse pudeur à en reconnaître le sentiment de gêne refoulé.

Ainsi en adaptant l'échelle des valeurs du savoir-vivre à celle de l'autodérision partagée avec ses semblables, puisque nul n'échappe aux multiples aberrations du quotidien, il y a grand bonheur à rire de bon cœur face à tous les désagréments qu'une caméra virtuelle plutôt qu'invisible aurait décidé de stigmatiser en place publique.

Conçus en majorité dans l'euphonie et pourquoi pas dans la cacophonie, les néologismes retenus pour désigner ces embêtements sont choisis dans l'unanimité du trio, c'est-à-dire lorsque l'étrangeté de l'arbitraire réussit à rejoindre le contentement à trois voix. Pas d'étymologie latine ou grecque pour s'embarrasser de constructions savantes à l'égard de ce qui vise à être un jeu de société pratiqué dans l'art du défoulement.

La règle de non-justification étant donc un garant d'efficacité à nommer ces enquiquinements, les trois compères s'en donnent à cœur joie pour laisser l'imagination prendre le pouvoir sur toute contrariété débusquée.

Dans la salle Topor au théâtre du Rond-Point, la mise en scène de Jean-Pierre Laroche semble faire place à une marge de manœuvre dont les comédiens mettent à profit le relâchement pour se créer des surprises au détour de l'acte manqué, puisque, effectivement, c'est bien de lui dont il est sans cesse question.

D'ailleurs "Xu", c'est un objet bien rangé mais où ?

Theothea le 24/01/06

LA REVOLTE

de  Villiers de l'Isle-Adam

mise en scène   Jean-Marie Villégier & Jonathan Duverger 

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de l'Athénée

Tel: 01 53 05 19 19

 

    Photo  ©  Olivier Deroziere - MCB

        

En écho à la "Danse de mort" d'August Strindberg, la "Révolte" d'Elisabeth à l'encontre de Félix son mari n'est pas sans rappeler celle d'Alice et Edgar plongeant en chœur dans le délire maniaco-dépressif sur cette même scène de l'Athénée précédemment en compagnie de Marianne Basler et Hugues Quester.

A l'affiche actuellement au théâtre Montparnasse, Le Caïman met pareillement en prise les deux partenaires du couple Althusser dont l'un des deux (Claude Rich) fustige l'enfermement que lui fait subir sa conjointe (Christiane Cohendy). Cependant dans ces deux exemples psychotiques, si l'enfer s'avère effectivement être "l'Autre", c'est le tiers qui en sera à la fois révélateur et confident du sentiment destructif.

A contrario chez Villiers de l'Isle-Adam, si une troisième instance devait s'interposer entre l'homme et la femme, ce serait la magnificence de l'écriture qui capte l'admiration du spectateur au point de la rendre prioritaire sur l'échelle des critères d'appréciation de la pièce.

L'atmosphère hitchcockienne qui se dégage de la mise en scène et de la direction d'acteurs par Jean-Marie Villégier et Jonathan Duverger ajoute à l'opposition dos-à-dos des deux bureaux se distanciant dans le confinement feutré de l'éclairage tamisé, cette intuition de rupture inscrite dans le destin des époux isolés au plus profond de leur identité respective.

Dans la lignée d'une Grâce Kelly, Sandrine Bonjean naviguant de concert avec Emmanuel Guillon sur des orbites tellement séparées apportent à leurs personnages cette crédibilité sourde que seule l'immobilité de l'instant est en mesure d'authentifier.

Il ne se passe rien d'autre que le cancer qui ronge de l'intérieur la vacuité existentielle, et forcément c'est énorme!…

Pressentant l'imminence de l'extinction des pulsions de vie, Elisabeth veut partir dans l'urgence de la nuit en abandonnant derrière elle tout souci de quiétude.

Au petit matin, elle reviendra at home en ayant acquis la certitude d'avoir changé le rapport des forces malignes avec en secret le plus profond mépris envers toutes suffisances : "Pauvre homme !…"

Theothea le 25/01/06

SOUVIENS TOI ...

scénographie   Michèle Belobradic

de & par  Marie-Claude Pietragalla & Julien Derouault

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Mogador

Tel: 01 53 32 32 08 

 

      Photo  ©  Pascal  Eliott

                          

De "Don't look back" en 2000 à "Souviens toi" en 2005, il y a beaucoup plus qu'une simple dénégation circonstancielle de points de vue mais le passage par "Quand je vois le soleil" (film de Jacques Cortal avec M-C Pietragalla & Florent Pagny) où l'essence de l'amour fut à la fois expurgée du contingent libidinal et de l'adversité pathologique.

Aussi par la suite, l'autonomie de création ayant été trouvée grâce à une compagnie fondée dans l'affinité artistique (Pietragalla Compagnie), comment ne pas comprendre le besoin viscéral de renouer maintenant avec les liens de l'enfance jusque dans les moindres implications de la mémoire ?

En s'associant à Julien Derouault, l'enjeu de Marie-Claude Pietragalla constituera à "Développer le double regard d'une gestuelle féminine et sensuelle en complémentarité à une force animale et une violence contenue" pour "offrir au public une pièce intime et profonde".

Et voici donc à Mogador pour cinq représentations, la célébration des images en super 8 sublimées par la patine d'une technologie désuète rendant hommage aux origines parentales voire ataviques.

La projection des sentiments laissés pour compte peut alors y rencontrer le tremblement des rayures à l'heure des éclats surexposés surfant à même les vagues estivales.

Mémoire collective des années où les hélices des aéronefs renvoient en flash-back la conviction du progrès en devenir jusqu'aux confins du deuxième millénaire dont voici désormais l'échéance révolue.

Qu'il est émouvant de danser sur le volcan de la nostalgie quand les forces chorégraphiques du classique et du contemporain peuvent s'enlacer sous le regard de tous les admirateurs fascinés par la réunion de tant de talents maîtrisés.

C'est alors que le prisme subjectif du couple sur scène se métamorphose en carrosse magique reflétant l'ensemble des souvenirs personnels d'une salle en proie au vertige de la récurrence infinie.

Des vertus du conte de fées à celles du nez réjouissant de clown, les deux protagonistes ont réussi à tendre un pont entre les âges successifs de l'existence humaine, sans s'être départis de la mission artistique génialement accomplie d'en transgresser la "force de gravité".

Theothea le 26/01/06

GRAIN DE SABLE

de  Isabelle Janier

Tournée 2006 - 2007

mise en scène     Gérald Chatelain

 Choix des Chroniques ****

Théâtre Petit Hébertot

Tel: 01 43 87 23 23

 

     Photo  ©  Pierre Grosbois>  

       

Notre  chronique  à  la  création   au Théâtre de l'Atalante en 2005

       

En Prolongations jusque fin avril 2006

Reprise au Petit Hébertot... en aphorismes

 

Tournée 2006 - 2007

     

- Faire de son handicap un atout universel sans céder aux appels de l'égocentrisme, valeur refuge du moment qu'il faut savoir écarter des sirènes du jeu narcissique.

- Aussi impénétrable que celui de la Joconde, le sourire d'Isabelle Janier n'en est pas moins constamment arrêté sur l'image fixe de la fulgurance du bonheur lié à la douleur.

- Ecartée à jamais du rôle de la vierge Marie mais peut être pas de celui de Bernadette Soubirou, c'est l'immense plage de sable fin amassé grain par grain de douce folie qui constituera l'apothéose d'une enfance instinctive sans cesse vivifiée au sein de l'espoir adulte.

- Composé à la manière d'une toile en train de se peindre par retouches successives, le show d'Isabelle Janier se perçoit comme une valse à mille temps d'où les paillettes de la mémoire se déconstruiraient en temps réel pour mieux imploser au choeur des louanges qui font tanguer la raison.

- " Oui, mais çà ne guérit pas !... " Tel est le leitmotiv que râbachent les têtes bien pensantes soucieuses de ne pas lui faire " perdre pied " alors que toutes les forces dramaturgiques convoquées au rendez-vous quotidien du spectacle vivant semblent annoncer la parole prophétique: " Lève-toi et marche !".

- Comme au moyen-âge du bon sens avant que ne soit chassé le naturel, le miracle se joue sur scène chaque soir de 19h00 à 20h15 au fond de la cour du petit Hébertot et ce sont les applaudissements qui lui reviennent au galop: " Isabelle, vous êtes vraiment formidable ".

Theothea le 22/02/06

   

Notre  chronique  à  la  création   au Théâtre de l'Atalante en 2005

   

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