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AUTOMNE ET HIVER

de  Lars Norén

mise en scène    Pierre Maillet & Mélanie Leray

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Bastille

Tel:  01 43 57 42 14

 

    Photo  ©  Christian Berthelot  

        

Mais que se reprochent-ils donc mutuellement ?

Après avoir mis des prénoms sur les visages féminins entourant le père (David Jeanne-Cornello), à savoir Ewa (Valérie Schwarz), Ann (Mélanie Leray) et Magareta leur mère (Catherine Riaux), le spectateur, sorte de cinquième élément de ce repas familial, assiste médusé à une confrontation où les tenants et aboutissants pourraient le concerner en "choeur de cible" traquée par Lars Norén.

A l'instar d'une projection grandeur nature des conflits relationnels dont chacun est porteur, les dualités se mettent à circuler en boucles itératives sous forme de fréquences harmoniques entrant en résonnance avec leurs proches.

Ainsi l'ensemble du public est-il partie prenante d'une réunion au sommet où la bande des quatre disserte entre les plats du rapport à l'autre, à ceci près que lui le père, elle la mère face à leurs deux filles n'en mènent pas large avec l'inconscient du discours qui n'en finit pas de surgir comme une lame de fond qui surferait sur les vagues.

En entrant dans la petite salle en haut du théâtre de la Bastille, c'est par effraction d'intimité que chacun va tenter librement de trouver sa place au sein d'une micro-société déjà attablée au banquet de la mémoire qui fâche.

En se positionnant au mieux comme voyeur de soi-même, c'est par écran de télévision interposé que la caméra numérique scrutera les expressions de l'altérité au plus proche des contradictions schizophréniques partagées à l'unisson de cette famille témoin en vitrine d'elle-même parmi ses meubles étiquettées au meilleur prix.

C'est ainsi que le cercle des saisons emporte sur son passage le cortège du pire, bien que les mots qui blessent s'évanouissent dans l'éternel recommencement de l'affection parentale qui n'en peut mais...

C'est ainsi qu'automne et hiver pourront se substituer au repas de la prochaine opportunité, en sachant d'avance que personne n'y trouvera son " compte à soi ".

Mais c'est surtout que la famille " tuyau de poêle " a toujours son passé devant elle puisque son credo n'est qu'un au revoir qui reste sans écho.

Theothea le 21 mars 2006

TROIS VALSES

de  Oscar Straus

mise en scène    Jean-Louis Grinda

 Choix des Chroniques ****

Opéra Comique

Tel: 01 42 44 45 40

 

     Photo  Ldd  Cyr-Emmeric Bidard  

        

A vingt ans comme à mille temps, la valse est une histoire passionnelle que l'opérette d'Oscar Straus conjugue en trois époques de grandes expositions parisiennes (1867, 1900, 1937) reflet d'un seul et même amour entre La Grandpré et le Chalencey.

Trois générations se succèdent sous des atours dont la danse, le théâtre et le cinéma se damnent à merveille afin de transcender les incompatibilités inhérentes aux obligations de l'aristocratie face aux nécessités de la carrière artistique.

Qu'elle soit Fanny, Yvette ou Irène, la Grandpré séduit successivement dans sa talentueuse aura Octave, Philippe et Gérard que les impénétrables voies du destin auront réunis sous l'unique patronyme "de Chalencey".

Laurence Janot s'empare de ce rôle à trois faces en terrassant en autant d'actes toutes les références rivales grâce à son charisme triomphant en toutes disciplines du spectacle vivant.

Avec évidence, elle se travestit en danseuse étoile, en diva du music-hall, en star hollywoodienne puisqu'elle a traversé le champ de ces compétences du ballet de l'Opéra de Paris sous Rudolph Noureev jusqu'au Cirque du Soleil avec Saltimbanco, en passant par Carmen au Stade de France.

Son apothéose culminera lors du final fantasmé par Jean-Louis Grinda alors que les sept membres du ballet et les douze comédiens réapparaissent à tour de rôles en des tableaux évoquant leurs personnages successifs puisqu'en ce raccourci saisissant de la chronologie, Fanny, Yvette et Irène sembleront sous la grâce naturelle de l'actrice traverser le morphisme du temps retrouvé.

Son valeureux partenaire Jean-Baptiste Marcenac sait lui donner le change avec brio, en assurant la prestance du cavalier servant mais sans jamais se départir d'une volonté de faire valoir le prestigieux talent incarné au féminin pluriel.

Trois valses pour un triple enchantement composé par Strauss père, Strauss fils et Straus Oscar que la direction musicale de Didier Benetti emmène dans une soirée en crescendo.

Theothea le 23 mars 06

PERE

de  August Strindberg

mise en scène    Christian Schiaretti

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de la Colline

Tel: 01 44 62 52 52

 

    Photo   ©   Christian Ganet  

         

De Nada Strancar à Johan Leysen circule à vitesse lancinante le venin qui va transformer inexorablement le couple en machine à détruire les illusions projetées de l'un à l'autre.

Ainsi la paternité va devenir un concept ravageur quand il s'agira d'en faire une arme de guerre qui distillera en obsessions à doses progressives, la reconnaissance ontologique se diluant sous le regard implacable de la génitrice.

Mais d'où vient ce doute qui s'insinue dans tous les pores de la conscience de soi et pour lequel le père n'est déjà plus en mesure de contrôler l'évolution insidieuse?

En montrant les stigmates d'une souffrance décontenancée à faire table rase du besoin de certitude absolue, le visage de la paranoïa s'esquisse en profil d'une impossibilité d'adaptation à la relativité du monde sensible.

Si Bertha se présente ici comme l'enjeu du conflit parental, c'est que le Capitaine et son épouse Laura n'ont plus d'autre valeur en commun à défendre que l'avenir de leur fille.

Mais c'est surtout que la perversité s'est subsistuée au lien conjugal, à l'instar d'un jeu d'adultes qui cultiverait l'indécence pour perpétuer le goût des intensités perdues.

Du bourreau à la victime, des règles de bienséance vont s'établir tacitement laissant constamment à l'un et à l'autre la libre acceptation d'une partition imputée auquelle, de fait, ils ne semblent pouvoir échapper.

Loin d'une guerre des sexes caricaturale ou d'une mysoginie réductrice, Christian Schiaretti rend à Strindberg le luxe de l'indifférenciation en faisant ployer mari et femme sous le poids d'un étau psychique se refermant inéluctablement sur leurs rôles existentiels.

La scénographie de Renaud de Fontainieu avec l'appui des lumières verdâtres de Julia Grand suscitent une sensation d'oppression communicative en rétrécissant peu à peu le champ vital jusqu'à laisser le soin à Margret, la nourrice (Isabelle Sadoyan), de passer la camisole de forces à la victime expiatoire.

De cet espace mental contraint par la haine de soi pourraient s'élever les signes avant-coureurs d'un transgression salvatrice.

Theothea le 27/03/06

IVANOV

de  Anton Tchekhov

mise en scène    Franck Berthier

 Choix des Chroniques ****

Théâtre  Silvia Monfort 

Tel: 01 56 08 33 88

 

     Photo  Ldd  Presse  

     

La mise en scène de Franck Berthier est passionnante car elle éclaire les ressentiments en contraste avec les sentiments originels, de manière instinctive en laissant les personnages de Tchekhov s'empêtrer dans leurs comportements contradictoires:

En effet, il n'y a pas qu'Ivanov qui traîne sa mélancolie à longueur d'irrésolution, puisque chacun autour de lui s'applique allègrement à n'être pas conséquent avec soi-même.

Dépression dans le désamour, dévalorisation de soi, endettement désabusé, chaque compartiment de la survie semble être gangrené par la spirale du désespoir sans que les attitudes de diversion allant jusqu'aux preuves d'amour puissent avoir une quelconque prise sur l'impossibilité à imaginer la remise en question de l'élan vital se sabordant en temps réel.

Au théâtre Silvia Monfort, selon une scénographie de Danièle Rozier, le plateau est investi dans la totalité de sa largeur afin de construire une perspective modulable entre intériorité et extériorité qui puisse maintenir la concomitance spatiale de ces deux imaginaires.

Sous les pas crisse un gravier grisâtre qui fait lien en assurant le passage acoustique entre ces deux états émotionnels.

Anna (Laurence Kevorkian-Berthier), Sacha et Ivanov forment un trio conjugal infernal où rien ne pourra satisfaire le manque absolu que chacun éprouve dans sa sphère autistique. L'excès ou l'insuffisance s'y retrouvent a parité de valeur, la maladie ou la santé s'équivalent selon le schéma d'un anéantissement programmé.

Les noces pourront ainsi servir d'enterrement à tous les projets qui auraient pu tenir tête hors d'eau à qui aurait décidé de rompre avec l'échec chronique, non pas d'un homme mais d'une société tout entière symbolisée par treize comédiens.

A ce jeu, Elsa Rozenknop démontre une jeune assurance d'actrice remarquable à l'aune d'expériences artistiques établies comme celle de Jean-Philippe Ecoffey, permettant une scène d'anthologie en duo où Sacha tentera de prouver en vain à Ivanov que la volonté exercée à son corps et esprit défendant pourrait être le miracle ultime de l'Amour.

En toile de fond les subtilités pertinentes de la régie son (Eric Dutrievoz), suscitant un contexte sonore néoréaliste, confortent une discrète jubilation à cette remarquable coproduction (La Faëincerie/Bonlieu/Ankinéa).

Theothea le 30/03/06

LE BELVEDERE

de  Ödön von Horväth

mise en scène    Jacques Vincey

 Choix des Chroniques ****

Théâtre de Genevilliers

Tel: 01 41 32 26 26

 

      Photo  ©    H. Bellamy  

     

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