Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques    de

  

11ème  Saison     Chroniques   11.56   à   11.60    Page  182

 

                 

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Le  Bigger Bang    des Rolling Stones   à  Paris

Les Rolling Stones en suspens devant Keith Richards

     

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EVA

de  Nicolas Bedos

mise en scène   Daniel Colas

****

Théâtre des Mathurins

Tel:  01 42 65 90 00  

 

      Photo   ©   BM  PALAZON   2007

       

Daniel Colas a donc rassemblé pour "EVA", la seconde pièce de Nicolas Bedos, un casting de comédiens ayant participé récemment à des spectacles de qualité.

Ainsi Benjamin Bellecour était-il le partenaire masculin de Laurent Terzieff dans "Mon lit en zinc", Coralie Audret était Charlotte Corday au Petit Hébertot, Brigitte Catillon jouait sous la direction de Roger Planchon dans "S'agite et se pavane" ainsi que "La promise", Linda Hardy débutait en 2002 dans "Putain de soirée" et ne parlons pas de Niels Arestrup qui, enchaînant les prestations à succès, déclamait dernièrement les "Lettres à un jeune poète" de Rainer Maria Rilke.

Mettant donc toutes les chances de notoriété éprouvée du côté d'une création efficace, le metteur en scène expérimenté et nouveau codirecteur du Théâtre des Mathurins choisit de valoriser l'atmosphère crépusculaire qu'il perçoit dans la situation, les personnages et le texte avec l'intention d'y faire résonner de multiples nuances.

Ainsi la mort d'une épouse, d'une mère, d'une romancière talentueuse va-t-elle laisser tous ses proches en état d'abandon, voire de prostration tant sa présence venait impulser une force de vie, inégalable et digne, à l'égard de son entourage qui ne va pas s'avérer à la hauteur de tant de vertu.

Le sujet de la pièce est fort et mérite effectivement une empathie pour l'ensemble des protagonistes pris dans les nasses d'un filet qui les forcerait à s'élever au-dessus d'eux-mêmes et de leur ambition contradictoire.

Cependant le jeune auteur Nicolas Bedos, s'il échappe plus aisément aux outrances verbales et dépits impudiques de sa première pièce "Sortie de scène" alors souvent insoutenables, maintient ici sa perception cynique voire dépravée d'un monde à la mesure germanopratine globalisée.

Or n'est pas nécessairement "Françoise Sagan", qui veut !... En tout cas faudrait-il être candide pour être assuré de posséder d'emblée avec justesse, la maîtrise de l'écriture picturale d'un milieu social en fin de cycle... que Daniel Colas qualifierait donc de "crépusculaire".

Défaut de jeunesse que le dramaturge devrait corriger en affinant la crédibilité psychologique et relationnelle de ses personnages qui présentement sur scène, malgré toute l'énergie morbide mis à leur disposition, semblent davantage être cernés par des miradors virtuels que par un chagrin véritablement charnel.

Theothea le 07/02/07

L'IDEE FIXE

de  Paul Valery

mise en scène   Bernard Murat

****

Théâtre Edouard VII

Tel:  01 47 42 59 92

 

      Extrait affiche Photo   ©  André Rau 

       

A dix-sept années d'intervalle, Pierre Arditi et Bernard Murat remettent en jeu le tête à tête affectif d'un philosophe et d'un médecin ayant engagé, le temps d'une rencontre fortuite sur la plage, un dialogue refaisant le monde dans les pas de Paul Valery.

Du théâtre Hébertot au théâtre Edouard VII, un superbe décor de calanques méditerranéennes va encadrer leur pérégrination conceptuelle projetant métaphoriquement nos deux hommes à la mer.

De Socrate à Platon, chacun tour à tour sophiste de l'autre, c'est davantage en compères plutôt qu'en dialecticiens rigoureux que le mal être va les contraindre à dévoiler le manque indicible qui les saisit face à l'infini de la pensée vagabonde.

L'un équipé à la fois d'un matériel de pêcheur ainsi que des outils du peintre qui ne serviront que de catalyseur à une préoccupation oisive, l'autre en proie à des tourments indéfinis dont la récente déception amoureuse aura beau jeu de focaliser les soucis, tous deux ne résigneront pas à armes égales devant la vacuité à combler par des mots, toujours des paroles et encore des maux.

Bernard Murat, débonnaire et plein de compassion spontanée aura l'oeil vigilant du thérapeute qui discerne chez son patient les symptômes d'une fébrilité dépressive, alors que Pierre Arditi sera tenté de simuler son clone affligé à la ville qui le singe sur scène au profit d'effets du meilleur comique.

Au long de leur promenade spirituelle, tous deux seront entraînés par une petite musique, celle du flux et du reflux à peine perceptible au bord d'une mer ceinte, alors que le vertige métaphysique les incitera à échafauder des réflexions transcendantales réfutables à l'instant par le partenaire tentant de rationaliser l'effroi du vide abyssal imputable à l'idée fixe, si toutefois celle-ci devait exister.

Au-delà de toute posture nihiliste, l'accoucheur n'aura donc d'autre attention que de faire place prioritaire à l'expression orale, pourvu que celle-ci puisse libérer les forces antagonistes en se résolvant pour conclure:

" L'homme qui se réfugie dans la solitude est toujours en mauvaise compagnie ".

Theothea le 13/02/07

LES AMAZONES, TROIS ANS APRES...

de  Jean-Marie Chevret

mise en scène   Jean-Pierre Dravel & Olivier Macé

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Théâtre de La Renaissance

Tel: 01 42 08 18 50  

 

        Visuel extrait affiche

       

En remettant le couvert, "Les Amazones" ou "les mangoustes" pour les intimes courraient, après l'immense succès de leur prestation initiale trois années auparavant, le risque du déjà vu au féminin/masculin recyclé.

Cependant en passant du théâtre Rive Gauche à celui de la Renaissance, c'est plus qu'un symbole linguistique qu'elles apportent sur le plateau, c'est leur tranche de vie bobo en compagnie et a parité d'un trio de mâles faisant copain-copain avec un consensus social et branché dans la mixité de confort.

L'auteur, Jean-Marie Chevret se fera discret dans la continuité en laissant ses personnages se complaire de fait dans les tribulations d'un ménage à six où se succèdent tromperies, rivalités et solidarités de circonstances sous la baguette de la meneuse de revue en diablesse, Chantal Ladesou.

Pour le piment, Marie-Sophie L. et Sonia Dubois sont en charge de brouiller les cartes, de telle façon que le jeu des garçons apparaît à bien des égards comme sans cesse décalé avec une harmonie érotisée à laquelle le standing de vie les retient tous dans cet appartement haut de gamme.

Avec l'expérience, Jean-Pierre Dravel et Olivier Macé, n'ont plus qu'à orchestrer le talent et le savoir-faire de chacun en allant jusqu'à chorégraphier un tango argentin calibré au millimètre des postures exacerbées.

La compétence clownesque de Chantal Ladesou lui permettra jusqu'à simuler quelques difficultés apparentes d'articulation pour les monter en gags dont raffolent les spectateurs.

Les tenues vestimentaires peuvent être malicieusement provocatrices, le décor ose être clean, l'interprétation est quasi brillante !... Le rire est sollicité à chaque instant de la bonne époque revisitée. Affleure donc la nostalgie à venir de ces moments fugaces partagés bis repetita dans l'entrain et la bonne humeur générale.

Theothea le 08/02/07

UN VRAI BONHEUR 2

de  Didier Caron

mise en scène   Didier Caron

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Théâtre Rive Gauche

Tel: 01 43 35 32 31  

 

       Visuel extrait affiche

       

En réduisant de douze à huit personnages la suite du " Vrai bonheur " dont il reste auteur / metteur en scène tout en abandonnant son rôle d'acteur, Didier Caron propose la deuxième tranche de vie d'une bande de copains (Valérie Baurens, Denis Cherer, Jean-Pierre Cherer, Yvan Garouel, Marie-Hélène Lentini, Fred Nony, Aude Thirion, Valérie Vogt) dont les ressentiments pourraient fort bien l'emporter sur les sentiments, si toutefois l'humour latent de chacun ne devait contribuer à rechercher sans cesse les retrouvailles affectives.

Sur l'affiche de promotion, une bûche prête à être coupée à la hache donne le ton d'un réveillon de fin d'année que celui d'entre eux devenu directeur d'école primaire a organisé dans l'établissement où il réside en logement de fonction.

Cette salle de classe qui conserve leurs souvenirs d'une enfance pleine de chahuts et de complicité va servir de révélateur à des destinées d'adultes où se mélange allègrement le désarroi désabusé avec les affres du démon de midi.

Se moquant aisément les uns des autres et se brocardant au mieux des failles des partenaires en déroute, un jeu du chat et de la souris va s'instaurer au fil de la soirée censée être festive.

Chacun en prendra pour son grade, alors que des idylles tentent leur deuxième chance de se nouer pendant que d'autres misent sur la cure de jouvence avec, à la clé, son cortège d'aléas à rebours.

Quelques années auparavant, ils évoluaient sur la terrasse d'une demeure bourgeoise en soirée nuptiale pleine de quiproquos amoureux dévastateurs; maintenant en cette nuit du 31 décembre, ils " se cherchent " une seconde jeunesse en réglant, chacun à sa mesure, leurs comptes de frustrations avec cynisme et néanmoins bravade amusée dans un jeu de miroirs où le poker-menteur renvoient aux spectateurs une formidable énergie de rires salvateurs.

Theothea le 14/02/07

LA PERICHOLE

de  Jacques Offenbach

mise en scène   Jérôme Savary

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Opéra Comique

Tel:  08 25 00 00 58

 

   Photo   D.R. Serge Alvarez  

       

Sous-titrée "La chanteuse et le dictateur", "La Périchole" de Jérôme Savary est de retour à l'Opéra-Comique pour une reprise en apothéose avec Marie-Stéphane Bernard dans le rôle titre en alternance avec Sophie Haudebourg.

En effet atteint par la limite administrative de l'âge, le fondateur du Grand Magic Circus quittera ses fonctions directoriales de la salle Favart en juillet 2007 en laissant le fauteuil à Jérôme Deschamps, non sans avoir auparavant effectué durant cette ultime saison, un tour d'honneur avec trois de ses créations retentissantes, "La veuve joyeuse", "La Périchole" ainsi que le spectacle musical "Y'a d'la joie", jadis créé à Chaillot.

Un coup de chapeau viendra conclure ces sept années passées à la tête de l'Opéra-Comique devenu sous sa direction, "Théâtre national" par une suite-hommage apportée à la "Carmen" de Bizet, en provenance de l'Opéra de Turin.

A mi-parcours de ce dernier tour de piste, c'est donc à un spectacle de plénitude démesurée où l'amour triomphe du caprice dictatorial ainsi qu'à une formidable bouffée de facéties ingénieuses que le public est convié pour cette "Périchole" sous une orchestration véritablement endiablée de Gérard Daguerre, fidèle alter ego musical de Jérôme Savary depuis des lustres.

Theothea le 15/02/07

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