Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques    de

  

14ème  Saison     Chroniques   14.76   à   14.80    Page  243

 

   

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UNE COMEDIE ROMANTIQUE

de    Gérald Sibleyras

mise en scène   Christophe Lidon

****

Théâtre  Montparnasse 

Tel:  01 43 22 77 74

 

photo affiche ©  Emmanuel Robert-Espalieu  

   

Freiss, Sibleyras & Lidon !… Ce ticket gagnant va initier une brève rencontre sur un quai de gare et en faire, d’emblée, une histoire d’amour pour la vie.

Assise sagement sur un siège de la salle d’attente en partance pour Cythère, Elodie Navarre, Anita pour la « comédie romantique », s’essaye, pour l’instant, à une réponse épistolaire de remerciement.

Et voilà que Léon, Stéphane Freiss pour le charme incarné, surgit, de nulle part, avec le masque de l’amant moderne, fort opportunément prêt à draguer, sans jamais en avoir l’air.

Entre eux deux, mettant à profit le ticket gagnant du tour de rôles fictionnels, ça va faire tilt, comme de bien entendu.

C’est, donc aussi, parti pour le manège des manigances à la « Je t’aime, moi non plus », rendant asynchrones les élans d’abandon à l’autre, sans aucun filet de protection.

Si, se livrer sans retenue, corps et âme, est naturellement inscrit dans leur gêne mutuelle à s’inscrire en faux, il est toutefois tentant, aussi bien pour l’une que pour l’autre, de maintenir une porte de sortie par le haut.

Alors, qui des deux va émettre le premier mensonge, censé assuré les arrières de l’amour en fuite potentielle et d’ailleurs, qui des deux va porter crédit à cette affabulation ?

Ce serait sans compter avec l’entourage aussi bienveillant que destructeur des meilleures intentions, car voilà, Brice, Lépine & De Groodt, le redoutable ticket alternatif et allergique aux gains spontanés de la passion amoureuse.

Ce trio est parfait, pour jouer au copain maladroitement disponible, à la sœur branchée en bioénergie, et au beau-frère, ayant bon dos d’être coaché en art du mieux vivre.

Désormais à sept artistes en osmose, ils vont sublimer l’impact d’une écriture scénographique à portée du coup de foudre, terrassant à la fois la belle, son prince charmant et tous ceux qui voudraient y croire, au cœur d’un siècle techno-numérique.

Cependant voici que s’impose, en huitième comparse et esthète charismatique, la fée du logis (Catherine Bluwal) ouvert à tous les vents de la modernité, celle qui va structurer le décor en deux cubes noir et blanc, disposés à souhait, projectif et fantasmé.

A la fois Ying et Yang emblématique de Christophe Lidon, ce cadre audio (M. Winogradoff) visuel (M-H. Pinon / C. Grelie) s’approche, en asymptote confidentielle, de l’écrin où toutes les histoires d’amour se bouclent à l’infini sur le sentiment, bien réel, d’être ou non en harmonie.

A déguster, comme un nectar à rendre heureux ou, simplement, léger et joyeux.

Theothea le 05/02/10

TOUS LES ALGERIENS SONT DES MECANICIENS

de    Fellag

mise en scène Marianne Epin & Fellag

****

Théâtre des Bouffes Parisiens

Tel:   01 42 96 92 42

 

photo ©  Philippe Delacroix  

   

Dans l’air du temps, voici un spectacle emblématique qui, en réponse artistique à tous les débats identitaires factices, renverrait à la bienvenue créolisation des cultures qui, elle-même sans aucun doute, correspondrait à la forme la plus intuitive de la mondialisation.

Initialement en format « one man show », Fellag accueille sur la scène des Bouffes Parisiens, celle qui partage sa vie à la ville, au-delà du légitime faire-valoir réciproque, en inspiratrice universelle de tous les alter ego ne demandant qu’à éclore.

Ainsi, Shéhérazade et Salim vivent leur vie, dans le grand bazar, d’un pays méditerranéen, en quête permanente de la meilleure adaptation possible à toutes les influences socioculturelles contradictoires.

De l’Algérie française à l’indépendance, l’ensemble des modalités d’accès à la modernité se cherche à travers l’acuité d’une observation amusée de leurs contemporains.

Dans un rôle de composition, empli d’empathie, Marianne Epin s’intègre à l’histoire d’un peuple qu’elle fait sienne, en lui apportant son enthousiasme bienveillant.

En partageant naturellement le charisme de leur couple, Fellag semble respirer, avec plus de quiétude, son goût pour le perfectionnisme d’une écriture au scalpel de la tendre ironie.

De part et d’autre de la Méditerranée, l’atavisme semble pouvoir surgir à chaque détour des langues pratiquées dans un concert choral, où vient, désormais, interférer une nouvelle musique, celle d’une Chine qui s’éveille à une émigration discrètement conquérante et essentiellement pragmatique.

Au bled, tout pourrait, désormais, évoluer à la vitesse de la lumière numérique, et pourtant tous les Algériens semblent préférer rester « les mécaniciens » du système « D », local.

La prestation de Fellag et Marianne Epin relève de la jubilation partagée, dans le registre du sourire, avec un public enclin à toute civilisation composite.

Theothea le 10/02/10

FACE AU PARADIS

de    Nathalie Saugeon

mise en scène   Rachida Brakni

****

Théâtre Marigny / salle Popesco

Tel:  01 53 96 70 00

 

photo ©  Pascal Victor/ArtComArt   

   

Si l’affiche « Cantona & Deutsch à Marigny » peut paraître annonciatrice d’un spectacle évènementiel, la véritable star de la pièce de Nathalie Saugeon s’avère être le décor de Jean-Marc Sthele au point que la fiction semble y côtoyer le réalisme impressionnant d’un véritable tremblement de terre, à l’instar de celui concomitant en Haïti.

Dans ces conditions, si l’emplacement habituel d’un critique dramatique est, d’être proche de la scène théâtrale, afin d’en percevoir et d’en capter, au mieux, toutes les vibrations, alors quand les circonstances le place, malencontreusement, à l’arrière de la corbeille et que celle-ci s’offre en plongée très pentue vers le plateau de la salle Popesco en contrebas, cette perspective pourrait contenir, paradoxalement, un surcroît d’informations, au bénéfice d’une juste appréciation des forces en présence.

En effet, dans une position visuelle surplombant le drame, celle des sauveteurs potentiels qui devraient venir dégager les deux protagonistes pris au piège de l’effondrement du bâtiment dans lequel ils se trouvaient à l’instant fatal, le point de vue sur la mise en scène de Rachida Brakni pourrait, effectivement dans ce dispositif, s’apparenter à un surcroît d’objectivité fortuite.

Mais, ce serait sans compter avec les voix des deux victimes rendues inaudibles aux secours, partis à leur recherche. Ceux-ci passeront, en effet, très près de la poche d’air où l’éboulement a surpris les deux hommes.

En outre, Max ne voit pas Lubin, car une cloison, menaçant de s’effondrer avec le reste des éboulis, les sépare physiquement l’un de l’autre mais leur permet néanmoins de converser entre eux, tout en négligeant quelque peu, notre critique dramatique, placé tout là haut dans sa tour de contrôle.

Ainsi, l’élocution en rafales de Loránt Deutsch ainsi que le phrasé avec l’accent et onomatopées d’Eric Cantona ne contribuent-ils point à rendre explicite les différents, les complémentarités, les épanchements, bref la vérité des personnages.

Cependant, sans stress apparent, Max et Lubin se confessent, mutuellement, un comportement quotidien évalué, fort médiocre à l’aune de l’épée de Damoclès qui, désormais, menace leurs survies.

Pendant que Max se vide, lentement mais sûrement, de son sang, en raison d’une hémorragie non maîtrisée sur sa jambe blessée, Lubin parle à jet continu, pensant maintenir son compagnon d’infortune en éveil jusqu’à l’arrivée des pompiers.

A ce stade pourtant, rien n’est joué pour déterminer la pertinence d’une carrière théâtrale envisagée par Eric Cantona, présentement en posture sacrificielle christique, ni d’ailleurs, pour connaître l’issue de son incarcération contingente avec Loránt Deutsch.

Il semblerait, cependant, que pour s’assurer qu’, à l’avenir, les deux comédiens puissent se faire bien comprendre à la fois de l’Orchestre, de la Corbeille, des Balcons et du Paradis réunis, l'articulation des mots, des phrases et, donc des idées dut être reconsidérée au pied de la lettre.

Theothea le 06/02/10

SEZNEC

de    Olga Vincent & Eric Rognard

mise en scène   Robert Hossein

****

Théâtre de Paris

Tel:  01 48 74 25 37

 

photo ©  Eric Robert  

   

Robert Hossein affectionne les coups de théâtre qui, ainsi, ont souvent jalonné ses méga-réalisations mais, pour l’affaire Seznec, c’est  en profil bas que la mise en scène sait se faire oublier au profit de la reconstitution du procès tel qu’il s’est déroulé en 1924.

Si donc, certains peuvent penser que le mode opératoire d’une cour de justice pourrait s’apparenter à une représentation théâtrale, en l’occurrence le déroulement de ce « procès impitoyable » réécrit par Olga Vincent et Eric Rognard n’a été adapté à la scène du Théâtre de Paris que pour y passer l’analyse des faits au scanner de l’opinion, près d’un siècle plus tard.

Dans cette perspective, l’intervention, a posteriori de Maître Lombard, par écran interposé, synthétise les défaillances de la procédure, à l’époque. En effet le doute, aussi infime soit-il, doit toujours, en droit français, profiter à l’accusé.

Or, dans la mesure, où le corps de la victime n’a jamais été retrouvé et qu’a contrario plusieurs témoignages affirment avoir vu Pierre Quéméneur vivant, plusieurs années après sa disparition officielle, cela aurait dû suffire pour que Guillaume Seznec ressorte libre du tribunal de Quimper.

Sans trahir aucun secret de scénographie, c’est ce que vont, donc, s’empresser de corriger collectivement les spectateurs, soir après soir à l’issue de la dramaturgie, en votant pour l’innocence ou la culpabilité de Guillaume Seznec.

Ce droit d’utiliser la liberté de conscience de chacun pour plaider une cause, sinon de justice institutionnelle, au moins de réhabilitation officieuse, s’inscrit dans la tradition créatrice et interactive de Robert Hossein souhaitant impliquer le public dans une démarche éthique de l’histoire socio-contemporaine.

Aussi, quelques effets de surprise aidant à susciter l’éveil de l’imaginaire après l’entracte, et c’est l’ensemble des 26 comédiens qui, avec à leur tête de bagnard en question nationale, Philippe Caroit ainsi que Martine Pascal, en épouse de Quéméneur le disparu, vient saluer, sous la caution effective et, ô combien, présente de Robert Hossein.

Theothea le 11/02/10

TROPICANA

adaptation de Albert Algoud

avec   Philippe Candeloro

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Zénith de Paris

Tel:   01 53 33 45 35

 

photo Holiday on ice ©  Joris-Jan Bos  

       

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