Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques    de

  

16ème  Saison     Chroniques   16.046   à   16.050    Page  284

 

    

           

     

         

64ème Festival de Cannes 2011

Images par image

                               

Les  MOLIERES  2011

Les Nominations

Score des Lauréats

Le point de vue de Theothea

     

R E V I V A L

Wight ! + 40 années après

     

Toutes nos  critiques   2011 - 2012

Les Chroniques de   Theothea.com   sur    

   

THEA BLOGS                    Recherche   par mots-clé                    THEA BLOGS          

CORTEO

   

de & mise en scène:  Daniele Finzi Pasca

****

Chapiteau Île Seguin

Tel:  (00) 800-1-548-0000

(Sans frais)

 

         photo  ©   Marie-Reine Mattera ©Cirque du Soleil, Inc. 2005

           

Certes « Corteo » est un spectacle de qualité élitaire qui, à défaut d’être accessible à toutes les bourses, se présente comme une contre-plongée dans un imaginaire onirique au sein duquel les cascadeurs et les clowns côtoieraient les anges et leurs lutins, en tête d’un cortège dont les esprits fantasques se targueraient d’être plus légers que l’air, à l’instar du lilliputien prêt à s'envoler sur le bras du géant.

En s’ouvrant, tel un miroir sans tain, vers l’autre partie de soi-même que le public pourrait discerner dans la pénombre des éclairages rasants, la scénographie bi-frontale enveloppe le champ visuel symétrique à 180°, en un espace métaphysique de réflexion artistique, courtisée, d’emblée, par une luxuriance baroque.

« Le voyage des comédiens » peut alors débuter sous des auspices Felliniens desquels « Barry Lyndon » aurait légué ses chandeliers d’antan à une galaxie de bougies frémissantes alors que les chœurs de Theodorakis ressusciteraient en une sublimation fabuleuse inspirée par « Les ailes du désir ».

Ainsi, de références cinématographiques subliminales à celle de l’affiche d’ « E.T. » avec son fameux extra-terrestre à bicyclette suspendue entre ciel et terre, la théâtralité se serait emparée des codes implicites du Cirque du Soleil pour en extraire les symboles d’un fascinant rêve éveillé dont l’île Seguin serait, soudain, devenue le précieux dépositaire.

Pour peu qu’il se mette à neiger sur ce tableau métaphorique, aux peintres divers, la pensée magique pourrait accéder au point ultime du non retour sur le continent francilien.

Ainsi, « Corteo » s’offrirait comme un legs mystique dont l’humour acrobatique à multiples entrées s’inscrirait dans la lignée perfectionniste des spectacles du Soleil, comme celui dont il serait tellement plus pragmatique de ne jamais sortir, en accordant au mieux sa vie au rythme d’un monde fantasmagorique pourvu, bien entendu, d'oser y mettre le prix.

Theothea le 28/11/11

EMPREINTES

     

de & par la famille Gruss

****

Cirque Alexis Gruss

Porte de Passy - Paris XVI

 

         photo  ©  Theothea.com 

         

Que les familles Gruss & Florees le veuillent ou non, la philosophie du Cirque Alexis Gruss est écartelée entre les Anciens et les Modernes.

Bataille que la grande famille recomposée tente de résoudre, au mieux, en différenciant totalement les deux parties de son nouveau spectacle.

Intitulé à juste titre « Empreintes », celui-ci accorde carte blanche à sa tradition équestre jusqu’à l’entracte. Alexis, l’ancêtre vaillant, qui a su redonner toutes ses lettres de noblesse au « cirque à l’ancienne » en s’appuyant sur sa cavalerie de 60 chevaux est, en soi, le démiurge d’une spécificité artistique célébrée par maintes distinctions depuis une trentaine d’années.

Chaque détail de la scénographie y est pensé, analysé et complètement intégré de façon à ce que tout comportement aléatoire de l’animal soit, en toutes circonstances, perçu comme un avantage à l’ensemble de l’exhibition.

Bref, l’expérience d’Alexis Gruss suffirait amplement à assurer l’intégralité d’un spectacle équestre qui se voudrait comme tel dans l’univers du cirque contemporain.

Cependant les jeunes générations qui participent désormais à la majorité largement qualifiée, menée par Stephan Gruss ont d’autres ambitions pour l’avenir de leur cirque familial, bien que national.

Aussi, s’inspirant d’autres créations internationales, ô combien brillantes, chacun des jeunes membres de la famille élargie est appelé à développer ses talents personnels en instrumentation musicale, jonglerie, chorégraphie, acrobatie et toutes autres disciplines d’équilibre dans l’espace…. de façon à constituer une deuxième partie à « Empreintes » qui réponde à l’attente présupposée d’un public composite et néanmoins averti du niveau d’excellence des numéros internationaux en gestation actuelle.

Le challenge est périlleux, autant d’ailleurs que certaines prestations « en apesanteur » peuvent apparaître, à l’observateur lambda, limites aux apparences de la sécurité.

Bref, cette seconde partie du spectacle, certes sympathique, pleine d’énergie et d’enthousiasme gagnerait peut-être à faire diversion au spectacle équestre plutôt qu’à en être présentée comme son alternative d’avenir.

Il s’agit bel et bien d’un écartèlement idéologique qui, à notre avis, ne devrait pas avoir à trancher entre « tradition » et « fuite en avant » mais plutôt entre « éclectisme à la mode » et « spécialisation équestre ».

Theothea le 07/12/11

CALACAS

     

de & mise en scène: Bartabas  

****

Théâtre Zingaro

Tel:  08 92 681 891 (0,34€ TTC/ mn),

 

         photo  ©  Agathe Poupeney 

         

Si la joyeuse danse des macchabées de Bartabas se présentait comme un western au Fort d’ Aubervilliers, nous y rencontrerions probablement, au coin du saloon, Lucky Luke et sa bande de bras cassés, les frères Daltons.

A l’instar d’une farce manichéenne, les bons et les méchants y tireraient les ficelles du destin pour y singer la mort aux trousses d’un imaginaire en bandes dessinées.

Mine de rien à Zingaro village, la tribu des squelettes « Calacas », en piste sur deux niveaux de perspective, voire même à contresens, pourrait y tourner des images cinétiques apparentées, à cheval sur le mythe de la faucheuse provocante, tout en brocardant l’ensemble des rituels morts-vivants.

Ainsi, une armée de fringants feux follets planant entre ciel et terre, viendrait ricaner sous le nez de spectateurs médusés, pendant qu’au-delà des nuages, de vaillants coursiers élégants se lanceraient dans une course, si peu macabre, à la poursuite d’improbables chariots de survie folklorique.

En effet, à l’instar d’un praxinoscope à taille circassienne, Bartabas a inventé une scénographie époustouflante où tous les stéréotypes de la mort en vacances, inspirés par le dessinateur et satiriste mexicain José Guadalupe Posada, viendraient jerker, en ronde centripète, tels des pantins désarticulés et, littéralement, soulevés par les chevaux de bois d’un manège désuet, sous apesanteur.

Quant aux destriers à fière allure, ils foncent, en derviches tourneurs à l’étage supérieur, au rythme d’écuyers zébrés par les railleries d’outre-tombe, vers de circulaires conquêtes d’éternité, emportées sur un train fantôme, au délire bien calibré et parfaitement cadencé par les fameux chinchineros originaires du Chili accompagnés en contrepoint d’une musique lancinante d’orgue de barbarie.

Certes, « Calacas » n’est pas un western sous le soleil exaltant d’un Cirque éponyme, cependant, de toutes évidences, l’unique Bartabas fait incursion fort réussie, par le biais de légendes populaires universelles, au royaume du surréalisme, à cheval sur un humour dévastateur, ô combien revigorant.

Theothea le 17/12/11

SOY DE CUBA

de  Rembert Egües 

mise en scène:  Dieser Serrano

****

La Cigale

Tel: 01 49 25 81 75  

 

          photo  ©  Theothea.com 

     

Mais qui est donc la vedette de la comédie musicale « Je suis de Cuba » ?

Serait-ce l’île elle-même, en voie d’ouverture tous azimuts ? Sa capitale, La Havane, centre obligé de son renouveau culturel ? La musique cubaine intégrant tous les styles de danse : Salsa, Rumba, Cha cha cha, Mambo, Reggaeton etc…. ?

A moins que ce ne soit son compositeur éclairé, Rembert Egues, passionné d’intégration multi sonorités intercontinentales ?

Mais qui d’autre que Jenny Sotolongo, qui depuis ses douze ans a été la mascotte nationale chantante sous les auspices de Fidel Castro, tant que celui-ci fut au pouvoir et qui, maintenant à 22 ans, est la part féminine du duo rythmant « Soy de Cuba », aurait pu acquérir une plus grande notoriété populaire ?

Cependant, la véritable vedette ne serait-elle pas celle qui, en quelque sorte, interprète sur scène, cette destinée spectaculaire, depuis les origines familiales campagnardes modestes jusqu’à la pleine lumière des médias, en la séduisante danseuse de 22 ans, à l’identique, à savoir Ayala Morejon ?

Bien sûr, son propre partenaire, Dieser Serrano devrait posséder cette même ambition, d’autant plus qu’il est de surcroît, excusez du peu, le chorégraphe et le metteur en scène de ce show cubain, en résidence parisienne d’une quinzaine à La Cigale.

Certes, mais alors par symétrie, Yaimara Gomez Fabre a quasiment le même statut talentueux puisque qu’elle, aussi, est également chorégraphe de ce spectacle ainsi que danseuse, à part entière.

Bref, on l’aura bien compris; si l’ensemble des musiciens et danseurs sont associés à notre interrogation artistique initiale, c’est précisément parce que tous, en définitive, sont stars de cette comédie musicale qui, de toutes évidences, a l’objectif de représenter au mieux de ses multiples qualités, un pays dont ils sont fiers d’être originaires en clamant au sein d’une tournée hexagonale, avec l’enthousiasme d’une jeunesse performante et haut de gamme : « Je suis de Cuba ».

Theothea le 23/11/11

BRIT FLOYD

    

The Pink Floyd Tribute Show  

****

     

Olympia Music-Hall 

 

         photo  ©  Theothea.com 

   

La première tournée européenne du Brit Floyd se terminait, notamment en passant à l’Olympia le 15 novembre dernier, voici déjà que se profilait la tournée UK & Ireland 2012, baptisée « A foot in the door » dont Liverpool bénéficiera en avant-première du coup d’envoi, le 17 décembre prochain.

Excroissance de « The Australian Pink Floyd » auquel certains des membres du Brit Floyd, à commencer par son leader Damian Darlington, avaient précédemment collaboré, le groupe anglais fait la course en tête, en émulation avec son collègue australien, des innombrables hommages rendus au groupe original, universellement connu, The Pink Floyd.

Rendre à l’identique le son & le light-show que le band avait élaboré au cours de sa propre évolution scénographique au siècle précédent, voilà la gageure que relèvent ces « tributes shows » dont incontestablement Brit Floyd fait figure de fleuron.

Ainsi, l’autre soir, à l’Olympia était réuni un public d’aficionados, la soixantaine en exergue, représentant sans doute l’avant-garde des hordes adolescentes à venir, lorsque cette nouvelle mode anglophone du revival live aura trouvé sa propre syntaxe branchée dans l’hexagone.

Dire que le concert touchait à la perfection, cela serait un euphémisme, si et seulement si dans le domaine des instruments et de l’interprétation musicale, le summum de la qualité n’était pas, à chaque instant de grâce, question de subjectivité affective.

En l’occurrence 30 ou 40 années s’effaçaient, comme par magie, de tous les visages présents, en totale osmose avec la réincarnation in vivo du psychédélisme mémoriel d’où ressuscitait cette musique bénie des dieux des sixties et plus si affinités.

Un miracle qui ne cessera de se renouveler au cours des décennies à venir, tant ces groupes fabuleux de la pop-music en voie d’extinction, l’âge venant, vont engendrer le besoin irrépressible du public de revivre le « son » de ces années de libre créativité, à travers toutes ses générations.

Et par conséquent les meilleurs de ces « tributes shows » feront nécessairement parler d’eux. Gageons que Brit Floyd pourrait devenir l’un de leurs ambassadeurs, à haute valeur ajoutée.

Theothea le 24/11/11

Recherche   par mots-clé