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16ème  Saison     Chroniques   16.111   à   16.115    Page  297

 

            

       

              

            

     

            

     

         

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ANOTHER SIDE OF THE STORY

 d'après West Side Story    

de & mise en scène: Caroline Marcadé  

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Théâtre du Conservatoire

12, 13 & 14 avril 2012

 

          photo ©  Theothea.com 

     

Ce vendredi 13 avril 2012 sera désormais à compter parmi les grandes heures du Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, alors que s’est donnée la deuxième des trois représentations inspirées par « West Side Story » à une quarantaine d’années de sa création à Broadway.

Ce moment grandiose de spectacle vivant, interprété par une vingtaine d’élèves de seconde année, plus brillants les uns que les autres, a été adapté, mis en scène et chorégraphié par Caroline Marcadé, en charge du département Danse-Théâtre.

Déjà, l’idée d’actualiser cette mythique Comédie Musicale en imaginant sa transplantation française dans une villégiature provinciale, ayant appartenue à Nathalie Wood ,est en soi une trouvaille qui pourrait faire des émules.

D’autant plus que sa descendance de petits cousins & cousines auraient décidé d’y célébrer l’artiste Hollywoodienne, en un happening géant où seraient joués les moments emblématiques du chef d’œuvre de Jérôme Robbins & Leonard Bernstein.

De surcroît, grâce à cette translation dans l’imaginaire, la réalisatrice donnerait à la jeunesse d’aujourd’hui, la légitimité de s’emparer de la scénographie, des chorégraphies et des chansons, ayant construit le fameux succès international, pour faire sien ce patrimoine artistique à redécouvrir sans cesse, tout en valorisant ses ressources de manière récurrente.

Ainsi « In América », « I feel pretty », « Tonight »,  « Keep cool boy », « Maria » etc… reviennent superbes comme des leitmotivs aussi lancinants que branchés sur les utopies d’aujourd’hui, y mettre de la passion en même temps que restaurer le goût de l’idéal et de la perfection au cœur d’un projet d’Atelier transversal qui ne pourrait se contenter de rester sans suite après ces trois représentations exceptionnelles.

Une chose est sûre: Les générations d’élèves du Conservatoire sous la direction actuelle de Daniel Mesguich n’y perdent vraiment pas leur temps de formation. Félicitations à tous ces artistes en devenir !

Theothea le 19/04/12

SOUVENIRS D'UN GRATTEUR DE TÊTES

   

de & par  Bernard Pivot

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Théâtre du Rond-Point

Tel:   01 44 95 98 21 

 

          photo ©   Theothea.com 

     

Depuis « Ouvrez les guillemets » jusqu’à « Bouillon de culture » en passant par « Apostrophes » et « La dictée » éponyme, Bernard Pivot a enchanté la télévision française d’avant la TNT, en élaborant ce rôle de « gratteur de têtes », à la fois de ses invités hebdomadaires en plateau mais pareillement de ceux qui, à l’autre bout de la chaîne hertzienne, constituaient son audimat de téléspectateurs captivés plutôt que captifs.

C’est ce que l’animateur littéraire est venu conter en salle Jean Tardieu au Théâtre du Rond-Point, durant une heure, lors de trois soirées successives, à l’invitation du maître des lieux, Jean-Michel Ribbes.

Dans un décor reconstituant celui d’ « Apostrophes » avec l’un des fauteuils originels de l’émission, Bernard se souvient de son parcours journalistique qui doit autant à sa passion du sport qu’à son goût pour l’œnologie.

A vrai dire, c’est l’opportunité d’un stage au Figaro Littéraire qui le propulsera sur la rampe de lancement grâce à des rails fantasmatiques qui ne cesseront, par la suite, de dicter sa destinée et sa vocation cachée… de lui-même.

En effet, le jeune provincial avait fait ses classes de séduction auprès de la gente féminine, en découvrant la formidable aubaine que pouvait constituer, au sein des manèges forains lyonnais, la fréquentation assidue du « Train fantôme » où chacun de ses béguins venait, ainsi, se réfugier au fond de ses bras protecteurs, tant la frayeur était venue surprendre la confiance candide de ces damoiselles.

Cette expérience, maintes fois répétées et vérifiées dans son taux de réussite inégalable, incita le jeune homme à l’observation d’un job fantomatique, celui précisément de l’assistant qui devait passer, dans l’obscurité des coulisses, une main experte sur les visages et les chevelures des clients littéralement effrayés par ce frôlement tant redouté qu’attendu.

C’est bien là, dans ce manège du flirt organisé en stratégie de conquête amoureuse, qu’est née la fascination pour le rôle du « gratteur de têtes », celui qui, par métaphores associatives, va plus tard tendre la main vers son auditoire, en lui grattant symboliquement le cuir chevelu, juste suffisamment pour attiser la circulation conceptuelle entre les neurones.

Gageons que ces trois représentations de lecture animée par l’un des piliers de la mémoire télévisuelle, ayant su pendant vingt-huit ans, fédérer, sur son charisme personnel, l’intérêt national envers la littérature, seront plébiscitées pour être renouvelées dans un cycle vintage dédié au plaisir charnel du théâtre.

Theothea le 13/04/12

PEGGY GUGGENHEIM  Femme face à son miroir

de  Lanie Robertson   

mise en scène: Christophe Lidon  

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Théâtre du Petit Montparnasse

Tel:  01 43 22 77 74 

 

          photo ©  Lot 

        

« Miroir, mon beau miroir, suis-je la plus laide ? » à cause du nez spectaculaire qu’elle détestait, legs familial dont a hérité également l’oncle Salomon.

Ce nez ne l’empêchera pas de devenir l’extravagante Peggy Guggenheim, papesse de l’art contemporain, reconnue pour son goût visionnaire sans faille.

Dans son dressing, au milieu de ses robes aux motifs picturaux, robe Magritte, robe Jackson Pollock, peintre qu’elle se glorifie d’avoir découvert, robe Mondrian, robe Joan Miro, à la fois mondaine et un brin vulgaire, la femme qui se tient devant nous, lascive, emperruquée platine, dans son lamé imprimé noir et blanc, nous irrite, de prime abord, par son arrogance.

Elle rabroue sa bonne qui veut prendre un congé et vitupère les journalistes qui se tiennent dehors, devant son palazzo vénitien au bord du grand canal, dans lequel elle livre une fête virtuelle pour un vernissage en l’honneur de sa fille Pegeen.

Celle-ci lui renvoie, en cet âge vieillissant, dans les années soixante, l’image de sa vie si solitaire en fin de compte, face à ses collections qu’elle affectionnait beaucoup plus que ses deux enfants nés de son union avec Laurence Vail.

Repliée dans ce dressing, tel un huis clos, entourée des ses robes protectrices, elle s’adresse à nous avec gouaille et, derrière son sourire carnassier et ses lunettes style « Elton John », elle nous fait vivre ses passions, ses failles, nous raconte les hommes qui ont partagé son existence, en passant par son enfance, ses parents, un père aimé qui a sombré avec le Titanic en 1912, une mère hystérique qui répétait tout, trois fois.

Les hommes de sa vie ont été nombreux, traités souvent avec vacherie; elle est sans pitié pour Marx Ernst à qui elle dira « oui », en 1942, après l'avoir aidé à fuir l'Europe en guerre pour New York.

Avec verve, elle relate sa soumission sexuelle à Samuel Beckett, l’irlandais taiseux, ou sa rencontre avec le doux peintre surréaliste Yves Tanguy, un des seuls qu’elle épargne de sa cruauté générale.

La mise en scène de Christophe Lidon répond à l'intention de l'auteur Lanie Roberston, de montrer cette femme comme coupée du monde, se retournant sur son passé et monologuant; reflet narcissique dans un miroir, c’est une véritable traversée du miroir auquel on est confronté.

Stéphanie Bataille, grimée et platinée, est à la fois une Peggy touchante et insupportable, émouvante et capricieuse, dans un décor original où les peintres sont suspendus aux cintres des vêtements.

Elle occupe l’espace avec brio, portant l’art sur sa peau, traversant toute la création artistique des dadaïstes et des surréalistes, cependant l’évocation biographique reste un peu trop linéaire et ne nous transporte pas autant que l’excentricité de Peggy aurait pu le laisser augurer.

Cat.S / Theothea.com, le 23/04/12     

APRES TOUT, SI CA MARCHE...

d'après Woody Allen  

mise en scène:  Daniel Benoin 

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Théâtre  Marigny 

Tel: 01 53 96 70 00

 

          photo © A. Hanel

             

Après tout, si ça marche, le Théâtre Marigny n’aura pas eu besoin de nominations aux Molières pour relancer la fréquentation de ses deux salles, en troisième partie de saison 11-12.

En effet, les deux Michel sont aux manettes, à savoir pour draguer le public concomitamment, « Le Fau » et le vrai « Boujenah » l’un, travestissant son exhibitionnisme artistique en Popesco et l’autre, en se faisant misanthrope atrabilaire afin de mieux défier son sentiment de déception universelle.

Avec Woody Allen en mentor virtuel, le one man « Enfin libre ! » se coltine à un véritable personnage théâtral, fût-il transposé du cinéma New Yorkais pour s’adapter aux mœurs très parisiennes.

Deux jeunes femmes pour faire-valoir celui-ci « en creux » dans la dépression et l’insatisfaction chronique, l’une déjà trois nominée aux Molières de la comédienne, et l’autre qui pourrait l’être, à juste titre, en révélation féminine 2012, vont mettre la pièce adaptée et mise en scène par Daniel Benoin, sur les rails du succès populaire, nourri par avance de bouche à oreille.

Ainsi, mère et fille déjantées à souhait, Cristiana Reali et Nora Arnezeder entreprennent un pas de deux dingues qui vaut, à lui seul, le déplacement du spectateur au Théâtre dirigé par Pierre Lescure, si ce n’est que le père et néanmoins ex-mari, Eric Prat n’est pas en reste, pour leur donner le change.

Un système de décors, à la fois sophistiqué et artisanal, pratique la translation latérale et l’ascension aller-retour dans les cintres, de façon à assurer la fluidité cinématographique à ce spectacle bien vivant, malgré le suicidé raté de Maurice, alias Boujenah Michel.

Davantage râleur et rustique provincial qu’intello urbain de la Grande Pomme, celui-ci parcourt la scène de cour à jardin en quête de justifications toutes trouvées à son asociabilité qui, en définitive, sera battue en brèche par Mélodie, plus déterminée que jamais elle ne le fut à squatter ce type phénoménal.

Après tout, si ça marche…. les autres pourraient, fort bien, eux aussi, avoir envie d’en faire autant et de lâcher les grands principes au profit du plaisir partagé par tous.

Theothea le 24/04/12

LA NUIT AUX INVALIDES

 

de & mise en scène: Bruno Seillier  

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Cour des Invalides

 

          photo ©  Theothea.com     

                    

« La Nuit aux Invalides », ce n’est pas du « spectacle vivant » à proprement parler mais ce n’est pas non plus un simple « Son et lumière ».

En effet, la contribution des Invalides à l’histoire de France y est présentée comme un hymne pictural à la légende de ce lieu prestigieux.

Durant trente-cinq minutes, en une succession de tableaux projetés à même trois des façades de la cour intérieure, pouvant induire une virtualité 3D grâce à la perspective du relief architectural, les évènements emblématiques et les hommes providentiels s’y trouvent réunis sous infographies de source vidéonumérique.     

                  

          photo ©  Theothea.com     

                       

Des voix off de notoriété, telles celles de Jean Piat et André Dussollier, illustrent la narration de cet évènement parisien grand public qui, durant huit soirées de printemps, est proposé aux visiteurs en trois séances quotidiennes.

Depuis sa construction décidée par Louis XIV jusqu’ à l’Ordre de la Libération installé par de Gaulle en passant par le tombeau de Napoléon Bonaparte qui en focalise la portée universelle, les Invalides induisent une quête de sens patrimonial national, dans un élan culturel s’affichant bien au-delà de la dimension militaire.

Le réalisateur Bruno Seillier a, ainsi, l’opportunité de s’appuyer sur trois siècles d’Histoire avec un grand H pour raconter, par le support d’une technologie maîtrisée à sa main, celle d’une échappée onirique où l’imaginaire prendrait volontiers des allures touristiques de place Saint-Marc à Venise ou, pourquoi pas, du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.

On peut rêver par projections interposées, n’est-ce pas ?    

          

          photo ©  Theothea.com     

            

Cependant l’objectif spectaculaire de son créateur n’atteint pas vraiment son ambition initiale de théâtralisation car les personnages ne s’y trouvent pas en situation de scénographie dialectique mais se présentent davantage en témoins institutionnels de la chronologie officielle.

Point de feux d’artifices en prime pour ce triple show monumental nocturne sous dorure grandeur nature, s'épanouissant  en phase murale de miroitements et plénitude de scintillements !

Theothea le 15/04/12

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