Les
Chroniques
de
|
|
17ème
Saison
Chroniques 17.021
à
17.025 Page
306
65ème
Festival de
Cannes
2012
sous ondée
crépusculaire
Les Molières
2012
Point de vue de
Theothea
R E V I V A L
Wight ! + 40 années
après
Toutes
nos
critiques
2012 -
2013
Les
Chroniques
de
Theothea.com
sur
THEA
BLOGS
Recherche
par mots-clé
THEA
BLOGS
|
SALUT LES COPAINS
de
Pascal Forneri
mise en scène Stéphane
Jarny
|
****
Théâtre des Folies Bergère
Tel: 08 92 68 16 50
(0,34e/m)
|
Stylisé aux couleurs kitsch des sixties, ce spectacle sapparente
à une plongée au cur des yéyés, à
travers un jeu de rôles dont le prisme déformant aurait le regard
analytique daujourdhui sur la candeur spontanée
dhier.
A la fois bouleversement générationnel des murs en
même temps que révolution marketing, le livret sessaye
à fédérer cette émergence des teenagers
découvrant la société de consommation avec le savoir-faire
des apprentis sorciers, à peine plus âgés queux,
tentant de faire opportunément profit avec cette nouvelle vague
idéologique.
A vrai dire, les uns et les autres étaient plongés dans
lexpérimentation de ces nouveaux styles de vie, sans quaucun
nen détienne le mode demploi et encore moins les clefs.
Il ny avait donc, à cette époque des néophytes,
aucune place pour le cynisme marchand et si peu pour la stratégie
médiatique car, au mieux, chacun se sentait emporté par une
mode comportementale dont tout le monde ignorait les tenants et
aboutissants.
Et pourtant cétait, déjà, la technologie de
la communication qui tenait les rênes de laspiration aux rythmes
effrénés, dans une totale synchronisation avec lapparition
du 45 tours et du Transistor.
Lémission « Salut les copains » fut
effectivement le témoignage emblématique de ces années
soixante découvrant tour à tour le rock & roll, le twist
ainsi que le madison à travers les adaptations françaises des
succès anglo-saxons d outre-Manche & Atlantique.
En installant sur les grandes ondes ce rendez-vous de fin
daprès-midi, plébiscité par la majorité
des adolescents,
la mixité filles-garçons senvolait de pair avec
lengouement des guitares électriques en pleines vibrations
hystérisées par les déhanchements à tour de hula
hoop !
Aux Folies Bergère, la mise en scène de Stéphane
Jarny, sous les dialogues dAgnès Boury & Stéphane
Laporte, encadre ce feu dartifice psychédélique dont
tous ont la nostalgie mais sans pour autant céder au passéisme
car langle de distanciation est constamment régulé par
un humour à la française, en prise directe avec la mémoire
collective.
Bien entendu, les jeunes gens sur scène sont ceux
daujourdhui mais leur fougue atavique suscite, en boomerang,
linvraisemblable exaltation qui régnait alors, en transit, sur
les électrophones :
« Les gens mappelle lidole des jeunes »
chantaient-ils tous en chur; « belles, belles, belles comme
lamour » leur répondait lécho, pensant
ingénument « entendre siffler le
train »
Grâce à quelques stéréotypes bien campés
dans la romance, lun chanteur à succès, celui-ci producteur
publicitaire, celui-là loubard de banlieue, celle-là petite
fille de français moyen et cet autre journaliste musical etc.. tous
vont, de leurs voix live, parfaitement placées, tenter le grand saut
périlleux arrière, vers un retour aux sources des
« tendres années ».
Là-bas, au bout du chemin des utopies, Mai 68 sera en perspective
du flower power et des hippies, mais cela serait déjà une autre
histoire.
Theothea le 23/10/12
|
DORIS DARLING
de
Ben Elton
mise en scène Marianne
Groves
|
****
Théâtre du Petit Saint-Martin
Tel: 01 42 08 00 32
|
« Ma réussite dans la chanson comme au théâtre
vient du fait que je ne suis pas un artiste, mais je sais ce que je veux
voir sur scène. Je suis le public.»
Ainsi, sexprime dans une interview récente au Figaro, le
producteur Jean-Claude Camus mais aussi directeur des Théâtres
de La Porte Saint-Martin, La Madeleine et, donc, également du Petit
Saint-Martin.
Plus loin, celui-ci précise quil a hésité à
racheter un quatrième théâtre mais a finalement renoncé
car « Il faut les trouver, les bonnes pièces !».
En ce début de saison 12-13, cest Camus qui a recommandé
« Volpone » à Nicolas Briançon pour ouvrir
sa direction du « La Madeleine ».
Par ailleurs, il offre résidence à La Porte Saint-Martin,
en tant que coproducteur avec « Chevallier &
Laspalès » de leur nouveau spectacle
« Les menteurs » adapté par Marianne Groves
qui, elle, en plus, se voyait confier la mise en scène de
« Doris Darling » adaptée également par
ses propres soins.
Bref, « je sais ce que je veux voir sur scène. Je suis
le public.» indique clairement que les pièces qui sont à
laffiche des Théâtres appartenant à Jean-Claude
Camus, correspondent à son choix délibéré de
directeur éclairé:
Ainsi, Marianne Sergent en langue de vipère tout venin dehors qui
va se faire coiffer au poteau par Amélie Etasse, lélève
dépassant le maître là où les rôles de
lune et de lautre ne le laissaient pas augurer a priori, pourraient
aisément signer de manière emblématique, le critère
de validation contresigné par Camus:
Ce producteur adore les numéros dacteur et çà
tombe bien, nous aussi !
Une histoire déjantée, comme cela ne devrait pas être
permis, baignant dans un humour anglais toujours proche dun
surréalisme frappé au coin du bon sens, les protagonistes avancent
masqués et même grisés par le réel plaisir du
jeu exacerbé aux limites du délire.
Voilà donc bien, « Volpone, « Les
menteurs » et donc ici « Doris Darling »
quon ne raconte pas mais quon savoure, enfoncé dans son
siège, comme au cinoche pour en prendre plein les mirettes.
Oui, Jean-Claude Camus a lambition justifiée de faire du
spectacle vivant.
Theothea le 17/10/12
|
L'ENTERREMENT
de
Thomas Vinterberg & Mogens Rukov
mise en scène Daniel
Benoin
|
****
Théâtre du Rond Point
Tel: 01 44 95 98 21
|
Scénographie exceptionnelle, mise en scène tant
esthétisante que démonstrative, direction dacteurs
transcendentale et interprétation instinctive constituent le cadre
de cette création de Daniel Benoin entre Nice, Paris et Lyon.
Un ensemble dimmenses tapis disposés comme une piste de
skate-board, en demi-cercle vertical, à même la vaste scène
du Rond-Point, enveloppent de part et dautre une table de banquet avec,
en arrière-plan, une porte souvrant, superbement, sur une
tempête de neige.
Daucuns voient cet enterrement comme la suite de Festen, la pièce
de Daniel Benoin, elle-même adaptée du film de Vinterberg.
Chronologiquement, cest exact puisque les mêmes protagonistes,
séparés depuis dix ans par le traumatisme incestueux, sont
conviés à lenterrement du pater familias.
Mais au-delà de cette séquence a posteriori dont certains
dénoncent la fatalité récurrente car porteuse dun
nouveau drame similaire, peut-être faudrait-il considérer cette
réunion de famille, comme lopportunité dun
approfondissement dans la compréhension de la nature humaine faisant
quasiment, dune pièce à lautre, passer lenjeu
de léthique à la métaphysique.
Si, pour Festen, la perversion révélée était
identifiable en la seule personne du Père, il était néanmoins
relativement aisé pour chacun de se situer entre les camps mal
définis du bien et du mal :
En effet, inceste et pédophilie sont, sous peine dêtre
bannis socialement, des tabous culturellement intransgressibles.
Cependant ici, pour lenterrement, alors que Christian, objectivement,
vient de commettre lirréparable, les circonstances accidentelles
de son forfait vont susciter létrange impression que le geste
fautif ne lui appartenait pas volontairement et que, par conséquent,
nimporte quel autre protagoniste, dans la même situation, aurait
pu avoir ce réflexe fatal, complètement répréhensible
par la société.
Dailleurs, au sein dune dialectique imaginaire avec
lau-delà, en général, et avec le père
décédé, en particulier, lauteur développera
limpossibilité contingente à lêtre humain,
dêtre en contrôle permanent de toutes ses pulsions.
Linconscient, constamment tapi en retrait du libre arbitre, aurait
cette faculté de pouvoir prendre en traître lêtre
civilisé, sans que celui-ci ne puisse être en mesure
systématique dopposer son veto.
Autrement dit, la civilisation ne serait pas une armure infaillible à
toutes les sollicitations et, peut-être, serait-il pertinent
dadmettre que la nature humaine puisse être prise en défaut,
contre son gré.
Voilà donc, nous semble-t-il lune des approches paradoxales,
à envisager pour cet enterrement de très grande classe.
Voilà donc aussi, sans doute pourquoi, tant de critiques ont-ils
préféré, soit sinsurger, soit se taire devant
une parabole familiale, lourde en transgressions inacceptables par la morale
de tout un chacun.
A méditer dans une confrontation appréciative de ce travail
artistique, remarquable.
Theothea le 22/10/12
|
LES GRANDS MOYENS
de
Stéphane Bélaïsch & Thomas perrier
mise en scène
Arthur Jugnot & David
Roussel
|
****
Théâtre de la Gaîté Montparnasse
Tel: 01 43 22 16 18
|
Léo, Laura, Max & Salomé sont sur un bateau; si
lun(e) des quatre est tenté(e) de rompre les amarres, ce sont
les trois autres qui se mettent en quête de retrouver
léquilibre affectif et amoureux du carré das, quelque
soient les détours improbables que la libido va leur faire inventer
à tour de rôle successif.
En effet, comme sil fallait mettre à contribution les quatre
pôles dune relation à deux, chacun sessaye à
trouver sa fonction pour remettre cul et chemise, chacun avec sa chacune.
Manipulation et séduction sentendant comme larrons en foire
lorsquil sagit dêtre plus malin que le dépit
amoureux, lun imaginera le stratagème devant remettre les pendules
à lheure heureuse, lautre senquerrera du
bénéfice escompté pour service rendu à la loyal,
une troisième pariera sur un plan b plus conforme à ses
visées latentes alors que la quatrième feindra de ne rien voir
venir
Ainsi de saynètes en sketchs, les scénarii
senchaîneront à coups de carte du tendre revisitée
au pro rata de cascades rebondissant en souplesse sur la frustration, sans
cesse renouvelée, des sentiments.
Le duo Guillaume Sentou - Cyril Garnier est au top de leurs effets
spéciaux quils ont eu lopportunité de mettre au
point, la saison précédente, « A deux lits du
délit » déjà sous les auspices dArthur
Jugnot.
Les deux filles (Marie Montoya & Magaly Godenaire) se complètent
à merveille pour couvrir la palette des tergiversations féminines
justes propices à exaspérer les stratégies masculines
les mieux élaborées.
A quatre, ils sont comme les doigts de la main que le pouce de Jugnot
active à la manière des boules de flipper toujours prêtes
au vertige des parties gratuites à linfini.
Reflet sympathique de générations en prise avec le surf
à gogo, cette comédie écrite à deux mains exploite
à lenvi le retournement dalliances opportunes pour maintenir
le suspens de lamour en ballotage.
Si Léo, Laura, Max & Salomé resteront effectivement
à bord, cest bien grâce aux grands moyens de lhumour
payé content par le public de la Gaîté-Montparnasse.
Theothea le 02/11/12
|
LA COMPAGNIE DES
SPECTRES
d'après
Lydie Salvayre
mise en scène
Zabou Breitman
|
****
Théâtre de la Gaîté Montparnasse
Tel: 01 43 22 16 18
|
Il y a deux ans, à quelques jours près, nous rendions compte
de ce même
« one
woman » au Théâtre Monfort.
Maintenant en résidence à la Gaîté Montparnasse,
Zabou Breitman est toujours aussi percutante. Son savoir-faire professionnel
a élaboré, au fur et à mesure, un tel perfectionnisme
de jeu, quil semblerait que les automatismes de lartiste soient
hors datteinte, de tout décalage avec le tourbillon qui projette
son personnage, sa mère et sa grand-mère, toutes ensemble,
dans les frasques de la grande histoire du siècle passé.
La proximité encore plus grande avec les spectateurs semble la
maintenir en état dapesanteur hyperactive durant ce cycle
dessorage accéléré des mots qui jamais ne se
télescopent entre eux et encore moins ne se chevauchent avec
lhyper-précision gestuelle.
La performance de la comédienne, ajoutée à la
notoriété de celle-ci, ne cesse daugmenter linfluence
de la compagnie des spectres en attirant un public sans cesse plus nombreux
vers elle.
Theothea le 27/10/12
Au Théâtre Monfort en octobre 2010
:
sur Agoravox: :
Zabou Breitman en " Compagnie des Spectres "
sur Theothea.com:
Même
chronique
|
Recherche
par
mots-clé
|
|
|