Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

18ème  Saison     Chroniques   18.141   à   18.145    Page  354

 

         

 

             

photo Joël Dalle © Theothea.com

          

             

Vidéo Fête de la musique 2014 ALINE / Joël Dalle   

             

     

photo Joël Dalle © Theothea.com

       

   

Vidéo Fête de la musique 2014 Le Plat Pays / Joël Dalle   

     

 

photo Joël Dalle © Theothea.com

         

   

     

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LE CAVALIER SEUL

de Jacques Audiberti

mise en scène  Marcel Maréchal 

****

Théâtre 14

Tel  01 45 45 49 77   

                    

              photo ©  LOT 

       

Maréchal, nous voilà !… Votre passion inconditionnelle pour l’œuvre de Jacques Audiberti a, peu à peu, réussi à débouter toutes les réticences à la mode jusqu’à gratifier l’auteur d’une acuité de modernité visionnaire le rendant à la fois réjouissant et malicieux.

Ce « cavalier seul », c’est donc tout un chacun d’entre nous fougueux, idéaliste, absolutiste tout en étant candide, pusillanime et velléitaire mais c’est surtout ce fameux Mirtus s’élançant de son Languedoc natal, tel un Perceval emporté par le verbe châtié, et parti, comme ce gallois, en toute bonne foi à la conquête de moulins à brasser les illusions idéologiques tout autant que les convictions religieuses !

Du pays d’Oc jusqu’à Jérusalem via Constantinople, il lui faudra bien ménager sa monture et tenter d’oublier l’ensemble de ses a priori pour parvenir au soi-disant Saint-Sépulcre au moment même où un condamné à mort entre en phase patente d’être torturé par le bourreau local.

Que Mirtus veuille sauver l’innocent, au nom du respect à la liberté de penser et de s’exprimer, est tout à son honneur qui, cependant, va rapidement atteindre les limites de responsabilité assumée lorsqu’il sera question de substituer sa propre destinée en échange de celle de l’homme gémissant sous le pal.

Comment, en effet, dédouaner le monde de ses turpitudes et autres injustices, tout en préservant ses propres intérêts d’occidental formaté, voilà bien le dilemme auquel le valeureux Mirtus ne s’attendait pas à être confronté, en s’engageant corps et âme dans sa valeureuse croisade humaniste ?

C’est sans doute, cette contradiction ontologique qui, d’emblée, a attiré Marcel Maréchal vers ce texte d’Audiberti au point d’en constituer un viatique référentiel et même existentiel, tout au long de sa carrière théâtral mais c’est surtout le maniement poétique d’une langue maligne, en ses méandres de double sens, d’images métaphoriques et de perspectives en miroir, qui a séduit le jeune comédien Marcel en recherche de manifeste jusqu’à devenir actuellement ce chef de troupe tendant le flambeau à son propre fils, Mathias.

De Marcel à Mathias, il y a donc toute une compagnie Maréchal en tournée à travers la francophonie avec souvent des invités prestigieux, comme notamment, ici, la merveilleuse Marina Vlady et le subtil Emmanuel Dechartre qui, tous ensemble, participent à ce joyeux banquet « audibertien » des mots qui en disent toujours davantage de manière drolatique ce qu’ils cherchent à signifier le plus sérieusement du monde.

Theothea le 27/06/14

     

           

                photo ©  LOT 

         

COUP DE THEATRE(S)

     

de & mise en scène  Sébastien  Azzopardi

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Théâtre de la Gaîté Montparnasse

Tel  01 43 20 60 56

                    

              photo ©  Emilie Brouchon 

     

Alors que les Molières ont été remis début juin, que la saison des Festivals approche, que le spectacle vivant s’apprête à prendre ses quartiers d’été parisiens, Sébastien Azzopardi, lui, s’est discrètement installé à La Gaîté-Montparnasse en prenant résidence estivale pour sa compagnie, à l’intention de laquelle il a rédigé avec Sacha Danino, son complice de toujours, une histoire du Théâtre revisitée à l’aune d’un voyage initiatique fantasque.

Cependant, ceux des spectateurs qui ont déjà eu l’occasion d’assister à la représentation de leurs œuvres communes précédentes comme « Mission Florimont » et « Le Tour du monde en 80 jours » savent, d’emblée, que cette nouvelle aventure risque d’être délirante et abracadabrantesque !

En effet, à l’instar de ceux qui ont aussi pu apprécier, dernièrement, l’adaptation que les compères ont effectué de « Derniers coups de ciseaux », leur public originel d’aficionados s’est converti en quelques années, au gré d’un bouche à oreille à tendance exponentielle, en une meute avant-gardiste aspirant toutes les particules aptes à composer l’air d’un temps dédié au revival in situ !

C’est donc parés d’un Molière de la Comédie 2014 reçu trois jours plus tôt qu’était créé, à La Gaîté- Montparnasse, ce 5 juin, un nouvel opus en forme de Tour du monde surfant sur la mémoire du Théâtre à travers ses multiples repères emblématiques :

Ainsi, Ulysse, à peine remis de ses tribulations de l’Iliade et de l’Odyssée, est-il invité à s’embarquer dans la quête d’une mythique quenouille lâchement dérobée aux grecs et qui, par étapes successives et savoureuses, le confronteront à Shakespeare, Molière, Rostand, Tchekhov, Becket & tuti quanti ainsi qu’à la Commedia dell’Arte, au Vaudeville et même à la Comédie musicale !

Si cette course folle au beau milieu des personnages légendaires du spectacle vivant se constitue en régal encyclopédique drolatique voire potache, le rôle d’Arlequin se dresse, lui, en miroir des faux-semblants anachroniques sur lesquels se portent des interrogations quasi métaphysiques :

Les acteurs, par-delà les spectateurs dont-ils sont les représentants, seraient-ils libres de leurs actes et de leurs sentiments ou seraient-ils, au contraire, manipulés par la main d’un démiurge, par exemple celle de l’auteur écrivant leurs répliques une fois pour toutes jusqu’ « ad vitam aeternam » ?

Quid, dans cette perspective, de la destinée de chacun et, au bout du compte, de la crédibilité des récits ainsi exposés sur les tréteaux ?

Cette alchimie hilarante concoctée par Azzopardi & Danino est un véritable Tour de magie, en temps réel, puisant ses ressources dramaturgiques dans leurs créations précédentes mais aussi quelque peu inspirée, également, par l’ère de nouveaux auteurs réalisateurs, tel Alexis Michalik « Moliérisé » concomitamment !

La distribution est au top niveau et mériterait, à elle seule, un panégyrique de chaque interprète souvent de plusieurs rôles, mais prenons ici plaisir à souligner ceux notamment d’Alyzée Costes & de Benoît Cauden qui, par leur géniale étrangeté, semblent emporter certains moments de cette histoire à la fois globale et parcellaire du Théâtre, en quelques états de grâce, totalement indicibles !

Sur le registre du transformisme à vue, le patrimoine culturel se déguste, alors, comme un kaléidoscope universel dont les facettes scintilleraient dans la mémoire bien au-delà de la représentation… au point d’être tenté d’y revenir à plusieurs reprises, par fascination irrésistible !

Theothea le 01/07/14

     

           

            photo ©  Emilie Brouchon 

         

LES FIANCES DE LOCHES

d'après  Georges Feydeau

mise en scène Hervé Devolder

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Théâtre du Palais Royal

Tel   01 42 97 40 00

                    

            photo ©  Emilie Brouchon 

   

Du Vaudeville à la Comédie & du French cancan à la Comédie musicale, il n’existerait que la distance à franchir par le réalisateur dans son art de diriger les acteurs.

Supposons que Georges Feydeau ait écrit une pièce où l’asile psychiatrique soit le lieu indifférencié de tous les quiproquos concernant les intentions pathogènes ou nuptiales selon le point de vue où se situeraient les différents protagonistes, c’est bel et bien le parti pris du metteur en scène qui ferait de ces tribulations une scénographie où les portes claqueraient ou, a contrario, celle où les jupons danseraient au rythme de la Belle Epoque !

Et bien, c’est précisément sur la seconde alternative que s’est résolument appuyé Hervé Devolder en composant une musique affriolante évoquant ces airs de début XXème siècle, laissant le soin à Jacques Mougenot d’en adapter les couplets selon le texte originel des « Fiancés de Loches ».

Mettez, maintenant, trois musiciens en ombres chinoises dans l’arrière-plan transparent du plateau, habillez les neuf comédiens selon les costumes des catégories sociales en cours, bâtissez une mise en scène épousant le flux musical et les chansons ainsi dédiées, voilà donc l’actualisation de ce vaudeville se transformant, telle la citrouille devenue carrosse, en comédie musicale prête à méduser les yeux et oreilles des spectateurs.

Que des futurs prétendants conjugaux se trouvent, en cet instant magique, pris au piège d’un psychiatre peu regardant, à un étage près de l’entendement entre agence matrimoniale et celle de l’emploi, vous voici en présence d’un fil conducteur extravagant sous la direction d’une « cocotte » reine de la soirée, vous entraînant droit vers un divertissement parisien estival de très bon aloi et même branché « 2014 » !

Theothea le 09/07/14     

   

        

           photo ©  Emilie Brouchon 

         

L'ANNONCE FAITE A MARIE

de Paul Claudel

mise en scène Yves Beaunesne

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Théâtre des Bouffes du Nord

Tel  01 46 07 34 50

                    

              photo ©  Theothea.com  

            

Avec Jean-Claude Drouot et Judith Chemla, le réalisateur Yves Beaunesne tient son duo Claudélien de choc, celui-là, les deux pieds dans la ruralité conquérante, celle-ci, dans la sainteté extatique.

Aux Bouffes du Nord, dans ce lieu génialement décati et si bien branché, la mise en scène de L’« Annonce » prend des allures de perspective en trois plans, celui d’un enjeu familial, celui d’un rideau des apparences et enfin celui d’ombres musicales, se fondant, tous ensemble, en un cycle vertueux tridimensionnel où les composantes "mystique", "lyrique" et "tellurique" se fédéreraient grâce à la vertu du "Mystère" !...

En outre, si le baiser au lépreux devait se constituer en clef de voûte surplombant la descente aux enfers de Violaine, celui-là ne ferait que renforcer sa destinée d’héroïne prête à effectuer des miracles au bénéfice de ses détracteurs alors même qu’elle serait bafouée dans son innocence comportementale sublimée.

         

                

              photo ©  Theothea.com  

          

Ainsi, à l’instar d’un "Salve Regina" et d'autres chants polyphoniques s’élevant dans l’apesanteur de deux violoncelles, la musicalité de la langue scandée par Claudel donnerait au temps suspendu par une direction d’acteurs pleine de ressentis à fleur de peau, comme une impression d’encens enivrant l’intimité profonde d’êtres en pleine transgression de leur quiétude d’âme !

Le père (Jean-Claude Drouot), la mère (Fabienne Lucchetti ), la sœur (Marine Sylf ), le beau-fils (Thomas Condemine) seraient alors comme happés par le baiser maléfique de Pierre (Damien Bigourdan) à partir duquel Violaine (Judith Chemla) n’aurait plus d’autre échappatoire que de laisser s’exprimer toute sa compassion à l’égard du genre humain, tant est que celui-ci serait traversé par un flux théologique dont aucun ne pourrait se soustraire.

C’est pourquoi, à la fin des fins, c’est donc la foi qui devrait se porter garante de la survie terrestre menacée par ses propres exactions mais, en définitive, ce serait ce chant vibratoire venant des profondeurs indicibles qui serait l’essence et la mesure du divin !

Theothea le 06/07/14

     

            

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FLAMENCO PROJECT

Enghien Jazz Festival  25>29 juin

Richard Bona

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Grand Théâtre Barrière

Tel  01 39 34 10 80

                    

              photo ©  Theothea.com  

     

   

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