Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

19ème  Saison     Chroniques   19.16   à   19.20    Page  360

 

     

Présentation Presse  © Theothea.com  ( suite )

retour 11 visuels Gala © Theothea.com  (en travaux)

LE BAL DES VAMPIRES

Vidéo   présentation presse  ©Theothea.com

   

     

 

             

  photo © Theothea.com

   

     

           

  photo © Theothea.com

 

                  

       

  photo © Theothea.com

                

   

       

  photo © Theothea.com

   

     

     

  photo © Theothea.com

   

     

       

  photo © Theothea.com

         

   

     

67ème Festival de Cannes 2014

La Croisette 2014

   

Les Molières 2014

Le retour réussi

   

Stones 14 on Fire Paris

           

R E V I V A L

Wight ! + 40 années après

     

Toutes nos  critiques   2013 - 2014

Les Chroniques de   Theothea.com   sur    

   

THEA BLOGS                    Recherche   par mots-clé                    THEA BLOGS          

JE NE SERAI PLUS JAMAIS VIEILLE

de  Fabienne Perineau 

mise en scène   Jean-Louis Martinelli 

****

Théâtre des Mathurins

Tel  01 42 65 90 00   

                    

    photo © Pascal Victor

       

La pièce de Fabienne Périneau est, par essence, non critiquable car son texte dramaturgique est avant tout un monologue intérieur prêt à susciter toutes les empathies solidaires mais également, voire surtout, un manifeste militant destiné à éveiller les consciences sur le sort des femmes dépossédées d’elles-mêmes par des compagnons dominateurs et intransigeants.

Pour sa création, au Théâtre des Mathurins, la mise en scène de Jean-Louis Martinelli visualise l’enfermement psychologique progressif à l’aide de panneaux coulissants, laissant de moins en moins de place au seul refuge d’Adèle, à savoir son rocking-chair dans lequel elle se balance toute la sainte journée.

Mais voilà soudain que son époux doit s’absenter durant trois jours pour des raisons professionnelles.

Le monologue récurrent va alors avoir l’opportunité de se transformer en confidences intimes auprès de Luba, la femme de ménage, disposée à l’écoute de sa patronne désemparée et même, à l’insu des deux femmes, à un transfert psychanalytique !

La problématique théâtrale étant ainsi posée, reste à savoir s’il faut l’interpréter comme une parabole métaphorique ou bel et bien comme un témoignage psychosocial quasi réaliste ?

Car, à l’instar du rocking-chair, il faut dire que l’entendement balance d’un point de vue à l’autre, en passant aisément de la « victimisation » à la « schizophrénie », sans jamais être sûr de pouvoir poser le juste diagnostic faute de connaître objectivement l’ensemble de cette situation psycho-conjugale, forcément spécifique.

Alors de deux choses l’une, soit l’on suit fidèlement l’auteur dans sa démonstration compassionnelle, sans se poser d’autres questions, soit l’on s’interroge concrètement :

« Comment est-il possible d’avoir effectué des études supérieures poussées, d’en avoir acquis un métier libéral créatif dans une grande autonomie de conception et de pensée par soi-même pour, peu à peu, basculer du côté de l’inertie en sombrant, suite aux affres de l’amour passionnel possessif, dans un asservissement total et un déni de soi intégral précédant une immense détresse morale ? »

Il y a nécessairement de la pathologie lourde quelque part, cela le spectateur en est convaincu mais de là à décréter d’emblée, sans autre analyse, que, médicalement et juridiquement, le mari incarne le mal absolu à lui seul, il y a un pas que, malgré les convictions induites par le récit, les seuls éléments rapportés par Adèle, ne permettent pas de franchir sans une connaissance plus approfondie de l’histoire de ce couple.

Alors, enquête psychosociale ou parabole ?

Choisissons donc délibérément la seconde et plaçons-nous sur un plan artistique beaucoup plus confortable. Ainsi, nous pouvons confirmer que la performance de Christine Citti est absolument remarquable. Quant au texte de Fabienne Périneau, il a l’immense mérite de sensibiliser le spectateur, avec tact, à une tragédie relationelle, à la fois fréquente mais souvent, effectivement, bien dissimulée.

Theothea le 23/10/14

LE DINER DE CONS

de  Francis Weber 

mise en scène  Agnès Boury 

****

Théâtre de La Michodière

Tel   01 47 42 95 22

                     

         photo © Bernard Richebé;  

         

Ils ont osé s’approprier, pour une énième reprise, la pièce cultissime de Francis Weber et, de toutes évidences, ils ont eu bigrement raison.

D’abord, Agnès Boury a eu l’intuition de l’humilité face à ce chef d’oeuvre patrimonial, en réalisant une mise en scène fidèle à l’esprit et au texte originaux.

Ensuite, le tandem composé par Patrick Haudecoeur et José Paul s’avère être une véritable rencontre au sommet de l’art théâtral.

Ces deux acteurs, par ailleurs, eux-mêmes metteurs en scène de grande expérience au service de la comédie, constituent, de fait, une référence pérenne du divertissement à la française de très haute qualité.

Et pourtant, ils ne sont pas encore connus du grand public car, constamment sur les planches depuis le début de leurs carrières respectives, ils n’ont pas eu, jusqu’à ce jour, l’opportunité médiatique de succomber aux sirènes de l’audimat.

Et d’une certaine façon, c’est tant mieux pour le Théâtre qui bénéficie conséquemment de leur disponibilité actuelle en se régalant de leur parfaite complémentarité.

A ce jeu de rôles, d’ailleurs quasiment inconcevable à inverser, Patrick Haudecoeur est donc forcément le Pignon de service et José Paul ne peut être que le Brochant « con »descendant.

Cette évidence amènerait aisément à induire que le duo Lhermitte-Villeret au cinéma n’aurait d’égal que celui de Paul-Haudecoeur au Théâtre.

Dans les deux cas, sans jamais forcer leurs interprétations mais simplement en s’adaptant aux codes techniques spécifiques de l’écran d’une part et des planches d’autre part, les deux duos apparaissent comme en état de grâce, l’un définitivement gravé sur la pellicule du 7ème art, l’autre remettant chaque soir leur complicité professionnelle au service d’un savoir-faire exceptionnel !

Au rendez-vous de la Michodière, l’élégance distanciée de José se reflète dans la tendresse gaffeuse de Patrick et de cette précieuse alchimie semble s’épanouir la jubilation mutuelle de se percevoir réciproquement comme le sosie radicalement opposé du partenaire.

Cependant parmi les rôles secondaires gravitant en faire-valoir assumés comme tels, Grégoire Bonnet réussit à provoquer un véritable électrochoc en osant, lui, le surjeu et, ainsi, à tirer son épingle d’un jeu pourtant largement dédié à nos deux comparses… poursuivis par leur destinée momentanément indissociable.

A voir et à revoir par tous… notamment par l’ensemble des aficionados anticipant les répliques et connaissant la pièce par cœur !

Theothea le 24/10/14        

   

   

          photo © Bernard Richebé;  

         

LA COLERE DU TIGRE

de  Philippe Madral 

mise en scène  Christophe Lidon 

****

Théâtre Montparnasse

Tel   01 43 22 77 74

                    

    photo © J. Stey

       

Depuis deux mois qu’ils sont en piste au Théâtre Montparnasse, Georges Clemenceau et Claude Monet ne sont pas prêts à troquer la peau de l’amitié pour celle de la notoriété, fût-ce au prorata de l’exposition des nymphéas à l’Orangerie !

Et pourtant, telle est bien l’origine de la colère du Tigre qui s’était porté garant d’un considérable investissement de l’Etat afin de parvenir à réaliser ce magnifique projet artistique alors que concomitamment le peintre impressionniste, lui, se sentait peu à peu perdre la vue, au point de ne plus pouvoir discerner les couleurs.

Face à cette problématique pathologique, l’enjeu ne serait pas tant la fidélité de la parole donnée que le renoncement devant le handicap.

Et donc s’il devait y avoir « colère », celle-ci ne serait que feinte et stratégique car, en définitive, « l’on ne devient vieux que si on le décide ».

Ainsi, Clemenceau n’aurait eu qu’un seul but, celui de maintenir motivé son ami de longue date, en le forçant à admettre que le déni de sa dégradation oculaire pourrait fort bien lui faire retrouver une partie de sa vision potentielle, en tout cas, suffisamment pour terminer la réalisation de ses immenses panneaux attendus, depuis des mois, aux Tuileries.

Et c’est effectivement ce qu’il va advenir en rendant enfin ces deux amis, sereins face aux échéances du grand âge !

Mais avant que de parvenir à l’accomplissement de leur vie, il leur restait à tous deux, le temps de la subtile pièce de Philippe Madral, à parcourir encore quelques étapes de la carte du Tendre, les plus belles, celles où l’abandon des défenses face à l’être aimé ou même simplement celui qui vous écoute, se présente comme le plus beau des cadeaux du ciel.

Deux femmes, en l’occurrence l’une éditrice, l’autre gouvernante, vont constituer ce véritable relais du coeur qui en apprend plus sur les résonances de l’amour que toutes les théories démonstratives généralement admises.

Bref, à quatre comédiens sur la scène du Théâtre Montparnasse, ils vont re-jouer toute la palette des sentiments amoureux lorsque ceux-là ne se trompent point sur le temps décompté qu’il reste pour ressentir cet étrange agrément tellement confus et pourtant si bien partagé par l’espèce humaine.

La mise en scène de Christophe Lidon est à l’unisson de cette belle rencontre au sommet de leur art que Claude Brasseur et Michel Aumont savourent en maintenant un constant détachement dans leur interprétation au point de rendre tangible ce basculement sans cesse possible entre ce qui les rattache aux forces de vie et ce qui tente de les en éloigner.

A leur tour, Sophie Broustal et Marie-Christine Danède incarnent leurs rôles avec un tel naturel confondant que serait débusquée toute tentation saugrenue de posture… en imposture hors sujet.

Dans cette villa vendéenne au bord de l’Atlantique, les quatre comédiens ont rendez-vous chaque soir avec cet impressionnisme rendant quasiment transparents les sentiments de chacun au sein d’un décor (Catherine Bluwal) pictural imaginaire respirant lui-même, en phase pastel translucide, ce même trouble vertigineux : L’excellence saluée par le public !

Theothea le 05/11/14 

SI ON RECOMMENCAIT

de  Eric-Emmanuel Schmitt

mise en scène Steve Suissa

****

Comédie des Champs Elysées

Tel   01.53.23.99.19

                    

    photo © Theothea.com

         

Eric-Emmanuel Schmitt est un adepte des entre-deux non identifiés, tel que le serait le purgatoire, permettant à ses personnages de s’interroger sur le sens à donner au passage mystérieux de la vie vers l’au-delà et vice versa.

Ainsi, par exemple, son « Hôtel des deux mondes » faisait sas de décompression, dans les deux sens, entre Ciel et Terre !

Étrangement à La Comédie des Champs-Elysées, la duplication de Michel Sardou avec son double Félix Beauperin quasi clonique si ce n’est le décalage de la jeunesse à la maturité, pourrait relever de ce même phénomène supranaturel.

En effet, les deux Alexandre, junior et senior, vont se retrouver en face à face dans la maison de leur grand-mère tout en n’étant visibles et audibles qu’à eux-mêmes !

Ce lieu de rendez-vous familial va donc constituer un espace-temps secret partagé à deux où la réflexion sur la destinée va devoir faire des choix de vie, de carrière, et d’amour, alors que ces derniers ont déjà été vécus plusieurs dizaines d’années auparavant.

Le destin serait-il donc écrit à l’avance, sans que l’on puisse y apporter la moindre modification ou relèverait-il au contraire d’une conscience en liberté d’élaborer le meilleur pour elle-même ?

A l’instar d’une master class où, de l’élève au maître, la dialectique personnelle serait en quête de pragmatisme vis-à-vis des différentes options s’offrant à l’avenir du jeune homme, sa démarche interrogative va se trouver confrontée à des êtres de chair et d’affect ayant tous de bonnes raisons de vouloir l’influencer.

Le vécu d’Alexandre va ainsi croiser celui de quatre femmes, en premier lieu Mamie Lou, la grand-mère chérie à l’affection pleine de bienveillance à l’égard de son petit-fils retrouvé pour la circonstance, suite au choc d’un carillon tombé sur le crâne d’Alex senior !

Quant aux trois autres, Betty, Cassandre et Moira, elles sont jeunes, belles et se partagent l’amour d’Alex junior ou plus exactement voudraient chacune ne l’avoir que pour elle-même !

On le comprend aisément; ainsi, le « revenant » Michel Sardou est aux anges, ceux d’Eric-Emmanuel bien entendu ayant confectionné au chanteur comédien un paradis à sa mesure !

Félix Beauperin, lui le double junior d’Alexandre ainsi que faire-valoir du senior, est une véritable révélation pour tous !

Quant à leurs quatre partenaires féminines (Anna Gaylor, Dounia Coesens, Florence Coste & Katia Miran), elles ont toutes des rôles bien différenciés leur permettant de séduire chacune à leur tour, l’Alexandre de maintenant et celui d’avant !

Michel Sardou a bel et bien trouvé son Pygmalion des planches; ainsi l’artiste peut apparaître heureux comme l’amoureux en plein épanouissement de sa libido !

Theothea le 09/11/14             

     

        photo © Theothea.com

         

LA DANSE DU DIABLE

   

de & par  Philippe Caubère

****

Théâtre de L'Athénée

Tel    01 53 05 19 19

                    

          photo © Theothea.com

   

« Une chaise, un banc et un chiffon » : L’Art du Théâtre réduit à sa plus simple abstraction mais aussi de fait à sa plus grande expression !

Trente trois ans après sa création en Avignon, le diable revient avec sa danse originelle et pour la première fois à L’Athénée où ce spectacle fondateur n’avait jamais réussi à être joué, à l’époque !

Ainsi, à l’âge de la maturité, Philippe Caubère revient aux sources après avoir visité tout le parcours de sa formation artistique dans un premier temps quasiment sous forme de « happening » pour ne pas dire « stand up » puis ensuite en gravant le texte de manière structurée et pérenne !

A ce moment de sa carrière, l’auteur-acteur invite d’ailleurs tous ses jeunes « collègues » et autres compagnies à s’emparer de ses textes ainsi mis à disposition (constitués principalement par « Le roman d’un acteur » & « L’homme qui danse ») pour en faire autant de performances atypiques, originales et surtout très drôles !

D’ailleurs lui-même, en quelque sorte, donne l’exemple, en même temps qu’un signal fort, en actualisant sa propre création selon une silhouette bien affinée et une grande forme physique tout en démontrant, s’il le fallait, que le public jeune et branché est plus que jamais au rendez-vous à l’instar des nostalgiques de ces années-là…. elles-mêmes toujours à la mode !

En suscitant des vocations, l’acteur donne également toutes ses chances à l’auteur de passer à la postérité, ce qui bouclerait complètement son projet pharaonique d’épopée des temps modernes, à la fois assumée dans une subjectivité totale et paradoxalement véritablement universelle, tant chacun aurait en soi quelque chose de Ferdinand.

     

           

          photo © Theothea.com

   

Effectivement toute la saga des Claudine la mère envahissante, Micheline la professeur de Théâtre sensuelle, Bruno le nouveau Gérard Philipe, Johnny Hallyday déjà l’idole des jeunes, le Général de Gaulle en commandeur épaulé par le duo inénarrable Mauriac-Malraux, idem avec Sartre et Gaston Defferre etc…. défile dans ce 1er tome des aventures et autres tribulations d’une enfance choyée mais d’une adolescence contrariée à la croisée des fifties et des sixties.

Philippe Caubère est, comme à l’accoutumé, funambule de ses pérégrinations vivifiées dans le rond de lumière éclairant sur scène le saltimbanque faisant son numéro… tout à la fois si stéréotypé et paradoxalement tellement subtil et brillant !

L’ovation au bout de trois heures et demie de spectacle interrompu par un entracte est à la mesure de la reconnaissance sans cesse grandissante que le public a à l’égard de ce génial passeur renvoyant en miroir le miracle chorégraphique de l’intelligence humaine confrontée à sa candeur pathétique !

Theothea le 14/11/14

       

       

          photo © Theothea.com

   

Recherche   par mots-clé

 

   

   

      

      

       

video © Theothea.com