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Les    Chroniques   de

  

19ème  Saison     Chroniques   19.96   à   19.100    Page  376

 

     

 

             

 ENCORE FLOYD  Concert pyrotechnique au Parc de Saint Cloud  © Theothea.com

   

       

     

       

ENCORE FLOYD  Concert pyrotechnique au Parc de Saint Cloud  © Theothea.com

     

Notre vidéo rendant compte

du Concert du Parc Saint Cloud le 30 mai 2015

   

     

                

ENCORE FLOYD  Concert pyrotechnique au Parc de Saint Cloud  © Theothea.com

     

     

           

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LA MAISON DE BERNARDA ALBA

de  Federico Garcia Lorca

mise en scène  Lilo Baur

****

Comédie Française

Tel  0825 10 1680

           

           photo ©   Theothea.com

                   

La pièce s'ouvre sur un cri sourd dans une absolue obscurité, un cri à la Edward Munch, émis par un visage d'une blancheur extrême, articulant "Bernarda" à plusieurs reprises sans être entendu, derrière les barreaux d'une fenêtre. Elle se ferme sur le mot "Silence" clamé par cette fameuse Bernarda qui a imposé sa loi pendant toute la pièce.

Le cri muet du début précède un long cortège de femmes vêtues de noir, enveloppées de mantilles, nous sommes en Andalousie dans les années 30, sortant d'une église au son funèbre des cloches. Bernarda (Cécile BRUNE) vient de perdre son mari. Le silence final va clore la lutte intestine d'un huis clos familial exclusivement féminin s'achevant par la mort de la fille cadette. La boucle est bouclée.

Entre les deux deuils, une mère austère condamne ses filles à l'enfermement, à la réclusion pendant 8 ans afin de respecter la mort du père, telle est la tradition de l'époque. Interdiction formelle de fréquenter les hommes sauf pour l'aînée issue d' un premier mariage et fiancée au séduisant Pepe el Romano, lequel devient la cible des convoitises des 4 soeurs.

Un astucieux moucharabieh, tel un rempart contre le monde extérieur, dont le maillage filtre tous les bruits et les visions du dehors, concrétise toutes les concupiscences des filles. La nuit, quand elles sont censées dormir, elles épient, fantasment et la plus jeune finira par enfreindre les règles auxquelles elles doivent se soumettre.

Revêtant sa robe verte telle une éclatante émeraude dans ce noir envahissant, elle va sortir danser sous sa fenêtre. Sous une pluie de plumes symbole de légèreté, Adela se livre à une danse libératrice de l'oppression matriarcale et délivre son corps du carcan de la pudeur. Elle fait la "fofolle", imite la poule. Tâche de couleur, elle explose de vie un court instant vite réprimé. Noir, c'est le noir qui doit sévir.

Dans le 2ème acte, le blanc fait son apparition car on prépare la robe nuptiale d'Angustias. Mais les jalousies, les frustrations entraînent des chamailleries entre les filles, des dénonciations auprès de la mère et seule Adela résistera et franchira l'interdit.

La jeune Adeline d' HERMY prête sa fougue juvénile à Adela qui se jetera dans les bras de Pepe (Elliot JENICOT) dans un tango frénétique qui enlace leurs corps sur la musique de Mich Ochowiak. Un rideau de pluie bienfaitrice se déverse sur leurs ébats.

Une scène évocatrice de lapidation d'une jeune femme ayant accouché d'un enfant illégitime est annonciatrice du sort d'Adela qui se serre soudainement très fort le ventre portant sans doute le fruit défendu de leur étreinte et clôt ainsi le second acte.

Dans cette Andalousie rurale et obscurantiste, la résignation mortifère entraîne des pulsions meurtrières, des trahisons. On sent que l'orage qui gronde crescendo va éclater dans le 3ème acte et que celle qui a transgressé l'ordre des choses sera menée au sacrifice. Sa mort conduit au repli et l'élan vital qui aurait permis de sortir du huis clos infernal s'est écroulé. Devant le corps d'Adela qu'on recouvre de sa robe verte virginale, la mère, d'un ton sec, impose le Silence. Tout se raidifie et se glace à l'image de la matrone autoritaire.

La pièce de Federico Garcia Lorca, écrite en 1936, deux mois avant l' exécution du poète par les franquistes, pleine de fureurs contenues, est mise en scène par la suissesse Lilo BAUR qui a su apporter un soin particulier à chaque détail et chaque geste et respecter la poésie de ce texte âpre qui respire l'aridité de la terre andalouse accablée de chaleur. On voit souvent la servante Poncia (Elsa LEPOIVRE) s'éponger le front dans son habit de paysanne.

La scénographie d'Andrew D. Edwards, subtilement éclairée par Fabrice Kebour, est incontestablement très belle. Certaines scènes sont de véritables tableaux ou sont très cinématographiques.

Peut-être, cependant, aurait-on aimé plus de fièvre dans ce temps suspendu à un deuil sans fin, parfois brisé par les répliques comiques des servantes qui n'ont pas la langue dans leur poche, peut-être aurait-on aimé un peu plus de relief et de folie impétueuse lorsque les soeurs se querellent et se jettent à la figure des remarques sur les hommes. La violence est, certes, tenue à distance, la tension constante mais cette jeunesse reste un peu terne et coincée, sans doute trop étouffée par le poids des conventions.

Cat’s / Theothea.com le 01/06/15 

                   

              photo ©   Theothea.com

         

ENTRE LES ACTES

de  Virginia Woolf   

mise en scène  Lisa Wurmser   

****

Vingtième Théâtre

Tel  01 43 66 01 13   

           

          photo ©   Laurencine Lot

               

   

              

               photo ©   Theothea.com

         

ALICE La Comédie musicale

de  Nicolas Laustriat & Cécile Clavier

mise en scène  Marina Pangos

****

Vingtième Théâtre

Tel  01 43 66 01 13   

           

          photo ©   Amandine Lauriol

               

   

              

                photo ©   Theothea.com

         

TAILLEUR POUR DAMES

de Georges Feydeau  

mise en scène  Agnès Boury

****

Théâtre Montparnasse

Tel  01 43 22 77 74   

           

               photo ©   Theothea.com

     

Au théâtre Montparnasse, en cette période estivale, se joue un vaudeville classique mais ô combien déjanté qui pourra rafraîchir l'atmosphère caniculaire grâce à une troupe de comédiens qui interprètent ce "Tailleur pour dames" avec une énergie du tonnerre.

Premier succès du jeune Feydeau, cette pièce fut créée en 1886 au théâtre de la Renaissance, reprise aux Bouffes Parisiens en 1985 avec Pierre Arditi - en 1993 au théâtre de Paris avec Jean Paul Belmondo et plus récemment, de nouveau, avec Arditi.

Dans un décor épuré, aux murs blancs, une porte côté jardin pour la chambre de Madame, une porte côté cour pour la chambre de Monsieur, les entrées et sorties des différents personnages se faisant au fond de la pièce, le Docteur Moulineaux rentre chez lui, éreinté, après avoir découché.

Pour s'excuser auprès de sa femme Yvonne, il invente spontanément une explication. Le première supercherie qui lui passe par la tête est de soutenir qu'il a passé la nuit au chevet d'un patient mourant, un certain Bassinet, lequel fait soudainement irruption à leur domicile, frais comme un gardon. Bien entendu, cette soudaine apparition va nécessiter une surenchère de mensonges qui jetteront les différents protagonistes dans une situation de plus en plus embarrassante.

Ah ! ce médecin qui en rajoute une couche à chaque fois et s'enferre toujours un peu plus : un rôle "taillé sur mesure" pour José Paul, subtil, élégant et follement charismatique dans son ardeur frénétique à se défendre.

Avec une mauvaise foi absolue et une évidente jouissance à empiler les boniments, il essaie ingénument de faire passer la "pilule" sur un ton faussement candide, s'emmêlant lui-même les pieds dans les rêts de ses fantasques fabulations qui l'entraîneront dans des expositions rocambolesques. Ainsi lui viendra l'idée saugrenue de se faire passer pour un couturier à ses heures perdues, travaillant dans un atelier en sous-sol qui lui servait de garçonnière, sans mètre ni tissu adéquat pour confectionner une robe à sa maîtresse sur instance du mari jaloux qui fait une entrée impromptue. Mais avec un peu d' imagination et beaucoup de bagout !

José Paul forme un tandem cocasse avec Sébastien Castro interprétant un Bassinet flegmatique au possible, jouant le niais craintif parfait, collant comme la glue aux basques de Moulineaux mais, plus malin qu'il ne le laisse paraître, et un brin pervers, ce complice providentiel tirera profit de tous ces coups tordus et retrouvera sa femme partie avec le mari de la maîtresse du docteur. Les quiproquos s'ajoutant aux simulacres, le comique de boulevard est rythmé sans le moindre temps mort.

Philippe Uchan, dans le rôle du mari trompé, est irrésistible, passant avec virtuosité de la crédulité à la méfiance, du "gogo" flatté au sceptique soupçonneux et Guilhem Pellegrin donne une belle prestation de majordome dévoué à son maître mais à qui on ne la fait pas.

Les femmes, un peu moins bien traitées par Feydeau, sont ici entraînées par une belle-mère énergique et fouineuse jouée par Véronique Barrault. L'épouse, Caroline Maillard, essaie de tirer les vers du nez de son mari infidèle, la maîtresse, Florence Maury est coquine à souhait. La mise en scène, quelque peu traditionnelle, signée Agnès Boury est complètement dynamisée par les huit comédiens respectant totalement l'esprit drolatique de Jean Poiret qui avait adapté la pièce de Feydeau. Rires communicatifs garantis.

Cat’s / Theothea.com le 20/07/15 

                

   

                photo ©   Theothea.com

         

LES SWINGING POULES

mise en scène Flannan Obé   

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Théâtre de L'Alhambra

Tel  01 40 20 40 25   

           

          photo ©   LDR Michele Polere

                     

Comme sorties directement d’un film s’apparentant à « Mon oncle » de Jacques Tati, trois pin-up, au modernisme kitsch type années cinquante, viennent titiller la contemporanéité de notre XXIème siècle avec leurs atours blancs à pois rouges du plus bel effet revival : Voici donc Florence Andrieu, Charlotte Baillot & Caroline Montier.

Sur la scène de l’Alhambra, ces trois comédiennes-chanteuses constituent d’emblée une formation dédiée au féminisme onirique des années d’insouciance où la seule préoccupation aurait été de maintenir l’homme en état de séduction faute de se retrouver irrémédiablement labellisée en top- modèle ménagère, look et posture délibérément assumés.

Le panel francophone des chansons retenues pour ce "Three women show" est pleinement inspiré de la parodie détournée, de l’humour décalé et de l’ironie affective qui viennent joyeusement conforter l’émancipation en marche active mais dissimulée sous des strates de codes millénaires régulant, tacitement ou non, la rime relationnelle féminine-masculine.

Peuvent ainsi s’y confronter, en référence et complémentarité, les interprétations d’Aznavour, Nougaro, Gainsbourg, Salvador, Joe Dassin, Annie Cordy, Brigitte Fontaine, Catherine Deneuve, Juliette Gréco, Peggy Lee, Johnny Hesse, Utte Lemper, Julio Iglesias et d'autres…

Et lui, durant ce happening réjouissant, l’homme partenaire est au piano, se relayant dans l’alternance (Philippe Brocard / Raphaël Bancou), à la fois pour accompagner les voix lyriques, à haute valeur ajoutée, des trois dames mais aussi pour faire, ici ou là, lui aussi, son numéro de mâle mal aimé mais finalement tant adoré, en effectuant quelques prestations de faux pitre ou mieux encore de play-boy ringardisé mais ô combien stylisé !

Cette création originale, mise en scène dès 2010 par Flannan Obé, lui-même comédien-chanteur complètement aguerri aux adaptations du patrimoine musical lyrique, est un véritable régal pour les yeux et les oreilles à déguster dans la subtilité de la tendre guerre pérenne mais sans cesse renouvelée qui lierait, pour le meilleur, la provocation amusée d’un sexe envers l’autre… mais en leur conseillant, néanmoins préventivement, à tous deux de ne point se marier !…

Theothea le 27/06/15

                   

     

                    photo ©   Theothea.com

         

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Fête de la musique 2015 / Centre culturel Irlandais / Concert pop-folk de Lisa Hannigan

 

       

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extraits du concert de Lisa Hannigan le 21 juin 2015   

     

     

     

        

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