Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

20ème  Saison     Chroniques   20.016   à   20.020    Page  382

 

          

   

     

             

Véronique Sanson - Palais des sports 10/10/15    -   photo © Theothea.com

   

       

     

       

Véronique Sanson - Palais des sports 10/10/15    -   photo © Theothea.com

     

   

     

                

Véronique Sanson - Palais des sports 10/10/15    -   photo © Theothea.com

     

     

           

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NE ME REGARDEZ PAS COMME CA

de  Isabelle Mergault   

mise en scène  Christophe Duthuron   

****

Théâtre des Variétés

Tel   01 42 33 09 92         

           

       visuel affiche   

     

Il était temps !… En 2015, Sylvie Vartan monte enfin sur les planches après avoir écumé les scènes francophones durant près de cinquante-cinq années de chanson populaire.

C’est donc Isabelle Mergault qui aura été l’instigatrice de cet avènement théâtral souhaité par la chanteuse d’origine bulgare mais jusque-là jamais réalisé, si ce n’est son expérience de co-lecture dans « L’amour, la mort, les fringues » mis en scène en 2011 par Danièle Thompson.

Dans « Ne me regardez pas comme ça », la comédienne débutante partage donc à égalité l’affiche avec Isabelle, également l’auteure, sous la direction de Christophe Duthuron ayant, lui, notamment mis en scène, en 2007, Line Renaud & Muriel Robin dans « les Fugueuses » déjà aux Variétés.

Le duo que forment aujourd’hui Victoire Carlota, ex grande star de cinéma et Marcelle, dont le prénom vient du nom de la déchetterie où elle fut abandonnée à sa naissance, pourrait sans doute, lui aussi, correspondre à une « fugue » ou tout au moins à un « road-théâtre » imaginaire qui prendrait son origine du côté obscur de la force pour initier une ascension par paliers vers la grande lumière, celle de l’Amour retrouvé.

Leur histoire va progresser comme un poème qui se dissimulerait sous des trompe-l’œil tels des jeux de mots plus ou moins inspirés, des répliques à l’emporte-pièce dictées par l’inquiétude d’échouer dans leur collaboration ponctuelle à écrire « Les mémoires de Victoire Carlota » bien nécessaires pour renflouer la trésorerie de chacune…

Bref, les voilà parties toutes les deux en avion pour Rome, dans un voyage d’apparence touristique, de façon à tenter d’éveiller les souvenirs de l’actrice déchue ayant tourné de nombreux films à travers l’Italie.

En arrière-plan scénique, un diaporama hyper onirique s’emploie à cadrer quelques-uns de ces lieux de prestige symbolique où sont censées remonter à la conscience toutes les émotions d’un passé triomphant mais quelque peu révolu.

Cependant, à l’instar d’une psychothérapie qui ne s’afficherait point ouvertement, c’est un tiers qui fera l’objet du transfert affectif enfoui de la Diva, en bonne entente sonnante et sous les auspices de sa biographe.

Ainsi, à l’aune d’un miroir dont elle n’osait plus affronter le regard, lors de sa rencontre initiale avec Marcelle, Victoire va peu à peu recomposer les morceaux paranoïaques du puzzle existentiel mais surtout retrouver, au fur et à mesure, la distance de l’autodérision ainsi qu’un rapport sensible à autrui.

Isabelle Mergault excelle à jouer la faire-valoir quelque peu intéressée ainsi que la passeuse des maux aux mots qui, dans sa bouche, font toujours preuve d’une saveur dont l’excellence ne cesse de tenir qu’à un cheveu… mais quel fil conducteur performant ! Et puis, elle bouge bien; sa souplesse est quasiment sensuelle.

Bref, elle aurait tout d’une star mais, en l’occurrence, la vraie « vedette », c’est bien sûr Sylvie qui joue le jeu à fond comme si la fiction du Théâtre rejoignait soudain la figure de sa propre destinée et comme si la dramaturge avait écrit l’histoire d’une reconstruction avec soi-même s’apparentant à la sienne.

Ah qu'elles sont loin les frasques d’une jeunesse épousée avec son rocker de Johnny et, pourtant, cheminer sur les traces mémorielles d’une époque vécue en trop-plein pourrait aussi avoir des vertus métaphoriques.

Ainsi, après déjà un premier mois de représentations, les deux artistes semblent se mouvoir sur les planches des Variétés, telles deux poissons dans l’eau s’aimant d’amour tendre, au grand plaisir des spectateurs partageant avec elles ainsi que Pierre Deny, leur partenaire polyvalent à la fois discret et essentiellement présent, des instants généreux d’humour, voire même de plénitude beaucoup plus signifiants que leurs simples apparences divertissantes !

Theothea le 22/10/15

   

       

       photo © Pascalito

         

OSCAR ET LA DAME ROSE

de  Eric-Emmanuel Schmitt   

mise en scène  Steve Suissa   

****

Théâtre Rive Gauche 

Tel     01 43 35 32 31 

           

       visuel affiche   

     

Lors de sa création en 2003 à la Comédie des Champs-Elysées par Danièle Darrieux mise en scène par Christophe Lidon, le texte d’Eric-Emmanuel Schmitt, dédié par l’auteur à l’immense comédienne, fut alors l’occasion d’une magistrale interprétation théâtrale pour laquelle celle-ci fut récompensée du Molière de la meilleure comédienne.

Deux années plus tard, c’est Anny Duperey qui reprenait le rôle, nominée aux Molières 2006, sous la direction de Joël Santini au Théâtre de l’Oeuvre.

La comédienne y établissait une véritable performance en jouant l’ensemble des protagonistes sous différents registres scéniques et autres timbres de voix.

En 2009, Eric-Emmanuel Schmitt dirigeait l’adaptation cinématographique avec une vingtaine d’acteurs dont Michèle Laroque en Mamie Rose.

Devenu par la suite directeur du Théâtre Rive Gauche, l’auteur propose dans sa salle parnassienne, en cette première partie de saison théâtrale 15-16, deux têtes d’affiche féminines pour deux récits liés conceptuellement par un compte à rebours existentiel à durée fixée à l’avance.

« 24 heures de la vie d’une femme » avec Clémentine Célarié et donc « Oscar et la Dame Rose » qui comptabilise 120 années de vie humaine sur douze journées vécues à fond par un jeune garçon de 10 ans, condamné par la maladie.

Voici donc La grande Judith Magre, en charge de compléter brillamment le duo valeureux Darrieux-Duperey en trio, alors même que sur sa lancée de 89 printemps, elle vient de jouer 4 pièces en 2 années.

S’étant pourtant juré intérieurement de ne plus affronter les planches en solo avec un monologue, c’est néanmoins en compagnie de tous les proches d’Oscar que la comédienne rejoint chaque soir son fameux personnage de Mamie Rose, cette visiteuse médicale qui a la vertu de peupler l’imaginaire d’Oscar en prise avec ses pensées contradictoires de petit garçon malade face aux spécificités de tous les âges successifs de la vie bien au-delà du centenaire.

Quelle longévité ! Quelle perspicacité ! Quelle volonté de s’accrocher aux atouts du vivant !…

Eric-Emmanuel Schmitt lance ainsi le défi de la survie coûte que coûte pourvu que le rêve puisse être le garant d’une satisfaction avérée.

C’est peu de dire que Judith Magre en relève fièrement l’enjeu à la fois réaliste et onirique, en restant au plus près du roman initial, tel un récit qu’elle se ferait à elle-même de façon à unir début et fin de vie en une même lutte aux couleurs de l’enfance ne demandant qu’à « jouer ».

La mise en scène de Steve Suissa se veut la plus discrète possible dans une lente pérégrination de cour à jardin & vice versa au cœur d’une chambre d’enfant où une multitude de jouets y régne naturellement grâce à sa potentialité bienfaisante.

Crânement « Seule », Judith Magre y raconte effectivement avec grande dignité et force poésie, l’histoire compassionnelle d’Oscar et Mamie Rose, à l’instar d’un conte ludique pour grands enfants avertis.

Theothea le 23/10/15

                         

       photo ©

         

MES PARENTS SONT DES ENFANTS COMME LES AUTRES

   

de & mise en scène  Renaud Meyer   

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Théâtre Saint Georges

Tel  01 48 78 63 47       

           

       photo © Laurencine LOT

   

prochainement

   

                     

       photo ©   Theothea.com

         

VU DU PONT

de  Arthur Miller   

mise en scène  Ivo van Hove

****

Théâtre  Odéon Berthier

Tel  01 44 85 40 40    

           

       photo © Thierry Depagne    

   

Que ce soit depuis Brooklyn ou depuis les gradins d’Odéon-Berthier, la perspective immanente sur la pièce d’Arthur Miller traduite par Daniel Loayza semble enjamber les deux rives de l’émigration que l’étendard de La Liberté serait censé arbitrer, grâce précisément à sa Statue ou son statut, selon donc le point de vue adopté.

Que la géolocalisation soit la clef métaphorique de ce fait divers daté « années cinquante » ou qu’elle soit la garante d’une actualisation criante sur ceux qui cherchent refuge de l’autre côté des frontières, Ivo van Hove joue « gagnant-gagnant » ou plus exactement fait jouer ses acteurs en confiance partagée sur le registre de l’imminence d’un renouveau, sans échappatoire possible, des schémas de perception du monde, quelqu’en soit l’échelle micro ou macroscopique.

Chez ces dockers New-yorkais regroupés par nationalités d’origine, ici italienne, c’est la loi de solidarité familiale autant que sociale qui détermine la droiture de vie et, par conséquent, Eddie (Charles Berling), en tant que chef de famille, se doit d’être exemplaire à ses propres yeux sinon à autrui.

Ainsi, dans le même temps où il va héberger deux jeunes clandestins, il continuera à protéger, éduquer et élever Catherine (Pauline Cheviller), sa nièce orpheline qui elle, bien entendu, ne cessera de « grandir » et donc, au fur et à mesure, devenir une véritable « jeune fille ».

En introduisant Rodolpho (Nicolas Avinée) & Marco (Laurent Papot) en son domicile personnel, c’était, de toute évidence, s’exposer aux risques d’empathie réciproque, et plus si affinités, entre les jeunes gens mais il semblerait que l’appel à un idéal supérieur aveugle tellement Eddie que même Béatrice (Caroline Proust) ne fut point en mesure de « raisonner » son époux.

Qui sait, d’ailleurs, si toutes ces respectables forces d’amour parental de substitution ne dissimulent point, de manière plus ou moins inconsciente, d’autres pulsions qui, elles, à l’insu de leur défenseur acharné, seraient plus incestueuses à assumer suite à une improbable prise de conscience ?

Toujours est-il que les tensions ne vont cesser de croître au gré de transgressions morales par paliers, avec effet de cliquet sans retour arrière, pour se clore en une très signifiante mêlée tribale autant que rivale « façon rugby » pour un superbe final avec « arrêt sur image » de puissante expression symbolique !

Toute la scénographie (Jan Versweyveld) est d’ailleurs époustouflante autour d’un dispositif en gradins trifontaux permettant aux spectateurs d’adopter une attention d’entomologiste sur une sorte de ring rectangulaire qui focalise la lumière en une intense blancheur permettant de découper au scalpel virtuel ce microcosme du vivant lancé, en progression exponentielle, à la dérive du continent humain.

Theothea le 20/10/15

      

                         

        photo ©   Theothea.com

         

MOINS DEUX

     

de & mise en scène  Samuel Benchetrit 

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Théâtre Hébertot

Tel  01 43 87 23 23       

           

       visuel affiche    

     

« Moins 2 ! » C’est-à-dire ce moment suspendu où où tout est encore possible juste avant l’échéance du destin ! C’est donc ce laps de temps plus ou moins court que Samuel Benchetrit a décidé de mettre en exergue pour le meilleur du pragmatisme revendiqué.

En s’appuyant sur deux malades en phase terminale, l’enjeu s’avère d’emblée radical.

Pas d’échappatoire possible, si ce n’est précisément la fuite du lieu médicalisé ainsi que celle du compte à rebours des pulsions de vie et surtout celle de soi-même ne se reconnaissant pas dans un état de dépendance… rejetée par conséquent à la fois brutalement et totalement.

Deux hommes forcément très différents mais qui, par la force du désespoir menaçant, se trouvent soudain, de manière fortuite, propulsés dans un désir forcené d’ailleurs existentiel bénéfique.

Il y a dix ans, cette pièce était proposée sur « un plateau » à Jean-Louis Trintignant et Roger Dumas qui la créaient triomphalement au Théâtre Hébertot avec, à la clef, 4 nominations 2006 dont un Molière du meilleur Comédien, étrangement du second rôle alors qu’on observe une réelle parité chez ces deux fugueurs.

Aujourd’hui, toujours donc au théâtre Hébertot, C’est Guy Bedos et Philippe Magnan qui, avec détermination et cynisme amusé, mettent leurs pas dans cette fuite en avant quelque peu exacerbée par l’air anesthésiant du conformisme sécuritaire.

Deux rôles similaires certes mais avec partage des responsabilités devant l’Éternel comme si l’un tirait vers la fonction utilitaire pendant que l’autre poussait vers l’échappatoire contextuel.

A la fin des fins, c’est le Théâtre qui sublimera cette quête, à l’instar des deux célèbres pourfendeurs de La Mancha, en illustrant sur scène la concertation finale de Sonia avec Oncle Vania alors que ces deux anti-héros Tchekhoviens, eux, se retrouvent seuls au monde pour se convaincre mutuellement de transgresser le quotidien.

C’est pourquoi, tel un magistral pied de nez à toutes les entraves, fussent-ce même encombrées d’une perfusion métaphorique, il se pourrait fort bien qu’ « à moins 2 » la complémentarité en binôme soit forcément « un plus » à mettre au gain de la perspicacité à survivre !

Theothea le 26/10/15

                          

       photo ©

         

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Véronique Sanson - Palais des sports 10/10/15    -   photo © Theothea.com

 

       

   

   

   

     

          

Véronique Sanson - Palais des sports 10/10/15    -   photo © Theothea.com

     

     

     

         

       

     

         

Véronique Sanson - Palais des sports 10/10/15    -   photo © Theothea.com