Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

20ème  Saison     Chroniques   20.041   à   20.045    Page  387

 

          

        

     

             

La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com    

   

       

     

       

La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com

     

   

     

                

La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com

     

     

           

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A TORT ET A RAISON

de  Ronald Harwood 

mise en scène  Georges Werler

****

Théâtre Hébertot

Tel  01 43 87 23 23

           

      visuel affiche         

     

En passant d’un titre « pluriel » au Théâtre Montparnasse devenu « singulier » seize années plus tard au Théâtre Hébertot, Michel Bouquet assume donc présentement les torts et les raisons en une défense unique où Tort et Raison pourraient se fédérer en une « bonne foi » exemplaire.

Si ainsi, face à lui d’antan, Claude Brasseur, en commandant américain, se voulait particulièrement inquisiteur devant tant de fausses postures supposées, notre valeureux comédien nonagénaire interprétant Wilhelm Furtwängler affronte, aujourd’hui, un Steve Arnold davantage soucieux de mener contradictoirement l’interrogatoire plutôt que de bannir a priori le prestigieux chef d’orchestre.

En effet, comment apprécier la volonté collaborationniste avec le régime nazi du grand musicien si ce n’est en sondant ses motivations et la sincérité de son état d’esprit ?

A plusieurs reprises, au cours de ces confrontations successives, Michel Bouquet aura l’occasion de monter au créneau en exposant avec fierté blessée, l’étroite marge de manœuvre qui lui permettait de concilier, de concert, grandeur d’âme et haute ambition artistique !

C’est Francis Lombrail, le directeur actuel du Théâtre Hébertot, qui endosse ainsi, dans sa propre salle, la manœuvre à charge contre le maestro.

En hôte tellement respectueux et admiratif de l’acteur renommé, son rôle d’opposant systématique pourrait apparaître comme quelque peu schizophrénique mais que nenni !

En effet, arborant la décontraction, style Amérique profonde, le militaire US se veut à la fois rusé et joueur mais laisse à son fabuleux partenaire une grande opportunité de répondre selon son aisance et son état d’âme !

Le spectateur peut ressentir implicitement et presque physiquement l’immense empathie et l’extrême compassion qui semblent diriger son jeu si subtil consistant, avant tout, à permettre et même susciter l’excellence de Michel Bouquet.

En outre, symboliquement, lors de la succession des rappels applaudissant l’équipe des six comédiens, Francis Lombrail se positionnera au centre du groupe, tout en s’extrayant peu à peu au second plan, de telle façon que devenues seules, ses mains fassent se rejoindre celles de Michel Bouquet à celles de Juliette Carré, son épouse.

Theothea le 15/01/16

   

           

      photo ©   Theothea.com         

         

IMPASSE DES ANGES

   

de & mise en scène

****

Théâtre Gérard philipe

Tel   01 48 13 70 00   

           

      photo ©   Guillaume Chapeleau         

       

Dans la salle, sept comédiens déjà en place, alignés, vêtus de noir, resteront immobilisés pendant cinq minutes en fixant les spectateurs.

Puis l'un d'entre eux tente un mouvement mais, comme déséquilibré, se replace dans le rang, un autre essaie aussi, tel un robot mécanique, lève une jambe, tournoie sur lui-même et s'arrête. On a la vague impression qu'aucun n'ose démarrer, comme déboussolé, se demandant comment s'y prendre pour accoucher ce qu'il a à proclamer.

Finalement, sans explication, les sept comédiens se retireront derrière un rideau qui coupe la scène et, dès lors, un manège se met en route, des chaises tournent et deux par deux, au plus trois, assis, chaque protagoniste va nous interpeller verbalement sur le sexe de manière crue en nous regardant frontalement, nous parlant droit dans les yeux, sans jamais entrer en contact l'un avec l'autre. Seul le plateau est nu, les corps ne se dénudent à aucun moment.

Car ce sont les mots qui font corps et non les corps agissant qui importent, la chair ne se montre pas, ce sont les mots qui font chair. C'est par l'axe du Verbe que les acteurs de ces jeux du sexe nous apostrophent. Il n'est pas question de nous en mettre plein la vue. Il est question de langage et donc pas de place à de grossières simulations.

Et pourtant, les situations s'y prêteraient. 18 tableaux vont se succéder telle la ronde de Schnitzler, sur une quête sans fioriture du "jouir à tout prix". Ainsi, les panneaux coulissants vont s'ouvrir successivement sur des lieux divers annoncés deux fois d'une voix monocorde. En premier, sur un peep show puis ce sera chez un couple de bourgeois, chez deux amis devant un film porno, chez deux quinquagénaires en difficulté de désirs, chez deux femmes dans une scène sado-masochiste inaboutie. Il y aura une scène d'échangisme pathétique. Cela se terminera dans un sauna où deux hommes se découvriront un lien familial après l'acte fatal.

Telles des marionnettes, ces hommes et ces femmes livrent, le temps bref d'une liaison éphémère, un match à un round et repartent aussi vite pour laisser place à une autre bagatelle. Toutes ces situations sont portées par le verbe qui aguiche, qui éructe ou qui défaille car ces êtres sont souvent frustrés. Elles sont symbolisées par la parole qui jaillit des bouches et par le décalage des corps conditionnés qui tentent de vivre l'acte sans jamais se rapprocher.

La mise en scène d'Alain Gautré est ingénieuse. Il s'est entouré de comédiens talentueux. Les comédiens venant pour certains de l'école Claude Mathieu - Jérémie Bédrune vu récemment à la Pépinière Opéra, dans " le jeu de l'Amour et du hasard" de Philippe Calvario - Teddy Mélis - Aurélie Messié sont remarquables pour jongler avec des personnages diamétralement opposés et leur jeu impose beaucoup d' énergie. Citons aussi Blanche Leleu - Florent Fichot - Julien Cigana - Karyll Elgrichi. Ils flambent tous l'espace d'une tirade.

Cette pièce comporte une insolence pornographique qui aurait pu être obscène mais qui se révèle, en définitive, poétiquement dérisoire et humaniste, distanciée par un humour décapant.

Cat’s / Theothea.com le 16/01/16      

                                

       photo ©   Theothea.com         

         

ANDORRA

de  Max Frisch 

mise en scène  Fabian Chappuis

****

Théâtre 13 Seine

Tel  01 45 88 62 22

           

      photo ©   Loran Perrin         

     

Être ou ne pas être « Juif » à Andorra, telle pourrait être la problématique posée par Max Frisch dans sa pièce de 1965, alors que les Casaques noires seraient sur le point d’envahir la tranquille ville prônant les valeurs universelles d’accueil et d’hospitalité, si ce n’est qu’Andri n’est peut-être pas le personnage que les uns et les autres vont instrumentaliser au gré de leurs intérêts existentiels.

En effet, le cercle vicieux ou vertueux engendré par les bons sentiments ou les mauvais semble, à chacune des deux options, déraper en posture collective non maîtrisable, tant l’emballement grégaire apparaît fatal à la véritable reconnaissance de l’être humain « mal identifié ».

Ainsi, Andri devient tour à tour, contre son gré, le jouet de forces occultes contradictoires le transformant d’un être hyper protégé par tous en objet d’exclusion radicale sans qu’aucun procès en justifie la moindre motivation.

De fait, qu’il soit le fruit d’une relation illégitime ou le réfugié étranger recueilli par la population locale, qu’importe la vérité ou le mensonge de son père qu’il soit adoptif ou naturel, seule va compter la puissance de la rumeur instituant le modèle de jugement redoutable successivement à charge ou à défense.

Pire, lui-même va intégrer les codes identitaires de ses protecteurs ou détracteurs, c’est-à-dire ces mêmes individus de « bonne conscience » emportés par l’idéologie du moment le constituant ainsi en victime perpétuellement offerte au quand dira-t-on.

Le meilleur bourreau de lui-même prenant ainsi les armes menaçant sa propre intégrité, c’est peu de dire que sa destinée pourra s’écrire en souffre-douleur assumé jusqu’au bout de la dénégation vitale.

Alors qu’importe qu’Andri soit ou ne soit point « Juif », c’est bien le rejet de la différence qui constitue l’élan de la parabole contée par Max Frisch au sein des habitants d’Andorra, petite ville tellement tranquille que d’aucuns pourraient la croire imaginaire.

Mais non, la lâcheté, l’irresponsabilité voire l’amour-haine autant collectifs qu’individuels y règnent en maître, là comme ailleurs dans nos contrées tellement civilisées qu’ils en deviendraient, le temps de la représentation conceptuellement actualisée par Fabian Chappuis et sensitivement interprétée par la Compagnie Orten, … quasiment « intemporels » !

Theothea le 15 janvier 2016

     

                                 

       photo © Bastien Capela

         

PYGMALION

de  George Bernard Shaw

mise en scène  Ned Grujic

****

Théâtre 14

Tel   01 45 45 49 77  

           

      photo ©   LOT         

     

Dix années après la rayonnante Barbara Shulz, alors jeune révélation mise en scène par Nicolas Briançon au Comedia, voici donc aujourd’hui, au Théâtre 14, après un rodage de neuf dates dans l’hexagone fin 2015, Lorie Pester devenant la My Fair Lady… plus ou moins consentante du professeur Higgins.

Si la « Star du Web » avait souhaité un coup de maître pour son coup d’essai sur les planches, il n’aurait pas fallu meilleure option et c’est donc, avec superbe, entourée d’une distribution ô combien performante, que la « show girl » se transforme, à vue, non seulement en duchesse anglaise de grande classe mais, de fait, concomitamment, en comédienne tout à fait crédible avec sa large palette de potentialités subtiles.

Sans doute, la portée de sa voix est-elle encore un ton en dessous de ses partenaires expérimentés, mais osons l’affirmer, Lorie Pester a, d’ores et déjà, tout d’une grande !

C’est donc à front renversé que progresse cette fameuse expérimentation d’apprentissage non seulement des convenances du « grand monde » mais surtout, de manière complexe, de son langage châtié qui, bien entendu, ne peut, en aucun cas, s’improviser.

En outre, la magie de Bernard Shaw est d’avoir su notamment faire coïncider cet accès au meilleur de l’éducation avec, en parallèle, la descente corrélative en lâcher prise du Pygmalion, paradoxalement de plus en plus blasé, au fur et à mesure de la réussite de son « entreprise de formation ».

Ainsi, c’est au sein de ces deux progressions « tête bêche » que vont se secréter humour et charme du fameux mythe où le « créateur »,  joué ici par l’ineffable Benjamin Egnier, se fait, peu à peu, littéralement dévorer par sa « créature » dont il subit, tout en la déniant, l’inéluctable fascination !

Pédagogique en diable, cette histoire ne cesse de nous tourmenter avec ravissement et c’est pourquoi, lorsque toute une distribution est à l’unisson d’un tel chef d’œuvre en gestation, le public applaudit sans réserve, d’autant plus que l’adaptation française de Stéphane Laporte est en soi un régal de l’esprit anglais, intuitionné davantage que traduit.

Quant à la mise en scène de Ned Grujic, elle s’appuie délibérément sur les lignes de force inhérentes à la Comédie musicale dont sa pratique fort expérimentée lui permet de susciter une sorte d’envoûtement rythmique dans lequel le spectateur se laisse volontiers emporter.

De notre point de vue, cette création possède toutes les aptitudes pour aboutir à terme sur la scène d’un grand théâtre parisien !

Theothea le 16/01/15

   

          

      photo ©   LOT         

         

LE PARIS DES FEMMES

5ème édtion

Crimes et Châtiments

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Théâtre des Mathurins

Tel  01 42 65 90 00

           

      photo ©   Theothea.com         

       

   

                           

       photo ©

         

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La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com

 

       

   

   

   

     

          

La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com

     

     

     

         

       

     

         

La Légende du Roi Arthur - captation 3D - Palais des Congrès - photo © Theothea.com