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Les    Chroniques   de

  

20ème  Saison     Chroniques   20.056   à   20.060    Page  390

 

          

        

     

             

BARBARA et L'Homme en habit rouge - Rébecca Mai - Théâtre Rive Gauche - photo © Theothea.com

   

       

     

       

JE T'AI RENCONTRE PAR HASARD - Marie-Claude Pietragalla & Julien Derouault

     

   

     

                

JE T'AI RENCONTRE PAR HASARD - Marie-Claude Pietragalla - Folies Bergère -  photo © Theothea.com

     

     

           

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MADIBA

de  Jean-Pierre Hadida & Alicia Sebrien    

mise en scène  Pierre-Yves Duchesne 

****

Théâtre Comédia

Tel  01 42 38 22 22    

           

     photo ©   Theothea.com

                   

         

     

     

Au Comedia, une comédie musicale ambitieuse est à l'affiche pour rendre hommage à Nelson Mandela : MADIBA, ainsi surnommé affectueusement par les Sud-Africains.

Après une épopée sur Ulysse en 2002, un Musical sur la jeune Anne Frank en 2009, le nouveau spectacle de Jean-Pierre Hadida s'inscrit dans une même lignée, celle de bâtir une petite histoire dans la grande, raconter en musique une histoire fédératrice, ce sera, ici, celle de deux jeunes que tout oppose, autour d'un homme, l'Africain du XXème siècle, figure politique iconique qui a pris les dimensions d'un mythe au fond d'une prison.

Sur scène, les grandes étapes de leur combat pour la liberté ''Freedom" seront distillées au fur et à mesure par un narrateur rappeur (Lunik), co-auteur de plusieurs titres de Madiba.

On assistera ainsi à la reconstitution d'une fresque historique en 3 actes ponctués de chants et de danses appropriés aux événements :

Le jeune Nelson Mandela, incarné par un James Noah à la massive carrure, vu dans Sister Act, ouvre un cabinet d'avocats pour défendre les Noirs victimes de l'Apartheid. Après le massacre de Sharpeville en 1960, il se radicalise, sera recherché et arrêté en août 1962. Il sera condamné à vie au fort de Robben Island. La 3ème étape verra sa libération après 27 ans d'incarcération et son élection en 1990. Il deviendra Président de son pays en prônant le Pardon : "Savoir se pardonner'' est le titre d'une chanson. "La Nation Arc-en-ciel" est chantée par toute la troupe, explosion d'espoir et d'élan fraternel.

Pour nous sensibiliser au pouvoir de cet homme charismatique et de cette cause humanitaire, on nous conte en parallèle un histoire sentimentale entre Helena, une jeune afrikaner Blanche et William, un jeune homme Noir. La belle idée est d'avoir fait de lui un artiste dessinant sa "Juliette" en catimini, toujours en noir et blanc car, en plein régime d'Apartheid, période de clivages impitoyable, on ne peut s'exposer en plein jour. Ce carnet de croquis sera un lien essentiel de communication, véritable "arme" de combat non violente pour la paix entre les hommes. Ces dessins apparaissent en projections video (dessins réalisés par Jean-Pierre Hadida) sur un écran à 180°, ils enlacent la scène se créant au fur et à mesure de l'action qui se déroule. En noir et blanc tant qu'il faut se cacher, lutter pour obtenir l'égalité des droits. Le monde ne se colorera et prendra les couleurs de l'arc-en-ciel qu'avec la libération de Nelson Mandela.

Chaque étape est accompagnée de chansons solo ou en choeur et de danses qui associent tous les genres, break dance et prestations de hip hop, par exemple, dans un tableau plein de bruit et de fureur intitulé "Soweto" pour illustrer la dureté de l'événement. En effet, après diverses manifestations pacifiques à Soweto en 1976, la police avait tiré à balles réelles sur les manifestants pacifiques munis de pancartes.

Un militant de l'ANC, Sam, incarné par Jean-Luc Guizonne (le Roi lion), est arrêté et entrera en correspondance en prison avec Nelson Mandela, surnommé "Madiba". Sa fiancée Sandy, interprétée par Falone Tayoung - chanteuse de gospel à la voix puissante - le fera libérer au bout de six ans grâce à ses relations avec le chef de police chez qui elle travaille, Peter van Leden, l'afrikaner blanc (Roland Karl). Celui-ci entonnera plus tard, de sa voix de ténor, un hymne phare du musical "Ma Civilisation" pour justifier son incompréhension et la non acceptation de la liaison de sa fille avec un homme Noir.

Entre Helena et William (Juliette Behar et Manu Vince) qui tentent malgré tout de se rapprocher alors que la ségrégation bat son plein, les chants se font plus intimes. Ils seront cependant obligés de se séparer, William jugeant nécessaire de lutter auprès des siens après l'arrestation de Sam.

Aux ritournelles d'amour éternelles ou aux chants de combat, poings levés, se mêlent des chorégraphies diverses (Johan Nus) qui vont du rap aux danses "zouloues". Les danseurs en habit traditionnel - pagnes, bracelets et chaînes aux chevilles - ou chaussés de bottes en caoutchouc - se déchaînent sur des rythmes africains frénétiques. Notons l'énergie qui se dégage des athlétiques danseurs Konan Jean Kouassi également flûtiste et Thomas Bimai ainsi que, parmi les danseuses, le feeling fougueux d'Audjyan et la grâce naturelle de Mômô Bellance.

Enfin, dans un cocktail d'énergie, un chant fédérateur " Freedom", clamé par l'ensemble des chanteurs et danseurs, marque un final plein d'espoir. Hymne à la joie, à la paix, à la réconciliation. Les couleurs éclatent dans l'espérance de l'unité retrouvée. Des foulards multicolores sont agités par la foule en liesse.

Une bande-son est jouée en partie par un orchestre live (percussionniste : Haykel Skouri). Les textes sont parfois naïfs et l' accent un peu trop appuyé sur le côté sentimental affadit légèrement le spectacle. Malgré ce bémol, ce show, mis en scène par Pierre-Yves Duchesne, est émouvant aussi vocalement que visuellement.

En proposant le pardon, Nelson Mandela a obtenu une paix, certes fragile mais durable. Par sa stature, sa force morale, il a prôné l' éducation comme remède le plus puissant pour renverser l'obscurantisme et l'intolérance. "On ne peut changer le monde contre les autres. On change le monde avec l'autre" est le leitmotiv de cette comédie musicale dont le langage universel peut rendre l'espoir d'un monde plus bienveillant.

Cat’s / Theothea.com le 14/02/16 

       

           

     photo ©   Theothea.com

       

JE T'AI RENCONTRE PAR HASARD

de & mise en scène  

Marie-Claude Pietragalla & Julien Derouault

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Théâtre des Folies Bergère

Tel  08 92 68 16 50 - 0,40€/m

           

     photo ©   Theothea.com

                     

En plaçant le hasard au cœur de la rencontre entre deux solitudes prêtes à s’enflammer en une combustion exceptionnelle illustrant le fameux : « Parce que c’était lui, parce que c’était moi », Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault accordent à la notion de couple la vertu de constituer une nouvelle entité à part entière, tel un être tiers que les deux protagonistes doivent gérer, en toute responsabilité, à parité.

Cette histoire reliant, en l’occurrence, un homme et une femme est à la fois vieille comme le monde et, en même temps, la source en puissance d’une créativité infinie dont chaque instant vécu en fait perdurer le mystère, celui sans doute ainsi lié à l’opportunité de cette fameuse rencontre initiale. Pour eux, en l’occurrence, cela fait 16 ans que celle-ci a eu lieu, au tout début du XXIème siècle.

Alliant de fait vie privée et artistique se nourrissant perpétuellement l’une de l’autre, les deux danseurs font, depuis que leur union chorégraphique a ainsi débuté au Ballet National de Marseille, quasiment œuvre commune sur scène ne se séparant objectivement que lors de la séquence d’une mise en valeur du partenaire comme dans « La tentation d’Eve » pour Marie-Claude et « Être ou Paraître » pour Julien ou durant la thérapie d’une blessure accidentelle en remplacement de Marie-Claude par un membre de leur Compagnie « le Théâtre du corps » sur « Monsieur et Madame Rêve » ou enfin, juste le temps en 2015 que Marie-Claude aille jouer, pour la toute première fois, sur les planches en compagnie du prestigieux directeur du Théâtre Rive Gauche, Eric-Emmanuel Schmitt, lui proposant de partager, de manière privilégiée, à eux deux « L’Elixir d’Amour ».

Ainsi, à ces rares exceptions près, entre la Muse et le Pygmalion, la fusion est de l’ordre de l’éternel recommencement et c’est, en tout cas, dans cette perspective, que les deux danseurs souhaitent faire évoluer leur art de façon la plus polyvalente qu’il soit, en l’assimilant à la Musique, au Théâtre, à la Poésie et même aux nouvelles technologies en utilisant le corps humain comme vecteur de sensibilité à toutes leurs recherches dans l’air du temps !

Aux Folies Bergère où ils donnèrent une dizaine de représentations en février, leur duo atteignait ce paroxysme symbolique où l’abstraction conceptuelle de la symbiose se déclinait au quotidien prosaïque autour d’un lit, d’une table, de chaises… en dominante duelle noir sur blanc à l’instar des scansions chaplinesques du cinéma muet ou du balancement lancinant des derviches tourneurs !

Toute la palette contradictoire des sentiments et des ressentiments intimes était jouée live, face au public en dimension universelle, dans l’exaltation des corps mâtures et resplendissant de talents aux pieds nus, sans que l’ombre prévisible du vieillissement en couple ne puisse être envisagée et projetée autrement que par une naturelle adaptation progressive !

La danse constituerait ainsi l’image intriquée du mouvement, en perpétuelle inventivité, reproduit en synchronisation avec le corps humain selon un ensemble de flux dont le partage amoureux pourrait idéalement tirer quintessence à tous les âges de la vie.

Marie-Claude et Julien seraient donc les passeurs de cette quête à la fois existentielle et artistique dont ils peuvent ainsi témoigner en implication immergée dans l’assentiment plébiscitaire et adepte du public. Cela force le respect & l’admiration !

Theothea le 19/02/16

                  

       photo ©   Theothea.com

         

   

     

     

     photo ©   Theothea.com

     

BARBARA et L'Homme en habit rouge

de Roland Romanelli & Rébecca Mai    

mise en scène  Eric-Emmanuel Schmitt 

****

Théâtre Rive Gauche

Tel  01 43 35 32 31   

           

     photo ©   Theothea.com

               

   

   

                  

       photo ©   Theothea.com

       

En 1974, Barbara avait composé la chanson "l'Homme en habit rouge" qui évoquait sa liaison pour un amant auquel elle avait offert le parfum éponyme "Habit rouge" de Guerlain.

Tel ce parfum expressif, délicat et raffiné, mélange d'effluves venant de la terre et de pavots rouges, Roland Romanelli, accordéoniste et pianiste, choisi très jeune par la longue dame brune pour l'accompagner en tournée, nous livre en retour un cadeau, fruit aromatisé d'une collaboration de 20 ans et d'une complicité incroyable partagée de fous rires et de mémorables engueulades. Il quittera, d'ailleurs, Barbara à la suite de sévères différents lors du spectacle qu'elle voulut interpréter avec Gérard Depardieu "Lily Passion", sorte d'autobiographie romancée, histoire d'une chanteuse qui voue sa vie à son auditoire fervent.

"Ce spectacle je le lui devais" ; il est le reflet de ce que j'ai vécu auprès d'elle."

Ainsi, Roland Romanelli restitue au public une part du bonheur qu'il a eu de travailler avec cette grande dame de la chanson, la mettant sur un piédestal digne d'une divinité.

En 2002, il avait déjà signé avec la jeune compositrice Ann'so un spectacle en son hommage : "Ma plus belle histoire d'amour....Barbara", donné au théâtre de l'Européen.

En 2008, au théâtre des Nouveautés, il avait monté un spectacle musical en forme de poème : "Barbara 20 ans d'amour".

Cette fois-ci, c'est à la demande de Eric-Emmanuel Schmitt, qu'il récidive une nouvelle évocation de la dame en noir au théâtre Rive Gauche.

Dans un décor sobre, piano côté jardin, loge d'artiste en arrière-plan, accompagné par un violoncelliste Jean-Philippe Audin, c'est avec sa compagne Rebecca Mai, qu'il produit ce spectacle unique, à la fois théâtral et musical, très émouvant, entrecoupé d'extraits d'interviews données par Barbara. Son indicible présence est suggérée par le fameux rocking-chair qui la suivait dans ses tours de chants, situé côté cour de la scène, et sur lequel repose la fameuse écharpe qu'elle roulait autour de son cou.

Tandis qu'il nous raconte très pudiquement quelques anecdotes savoureuses sur l'artiste qui nous font mieux connaître sa face privée, la voix off de cette dernière vient confirmer la cocasserie de son tempérament de feu.

Et puis il y a Rebecca Mai : Tel un oiseau fragile, elle apparaît toute de noir vêtue, justaucorps ajusté sur un corps menu. Une grande force se dégage de sa silhouette gracile.

Elle se réapproprie Barbara sans jamais chercher à l'imiter. Grâcieuse, gestuelle de danseuse, elle est toute imprégnée de la ténébreuse chanteuse qu'elle admire et nous en livre le sens profond sans jamais accaparer la démarche de Barbara et même si sa voix n'en a pas le débit saccadé si captivant, elle donne une nouvelle couleur aux chansons.

Sa voix s'envole, caresse, vibre ou se brise, redonnant vie à une vingtaine de titres avec une modestie incroyable. On redécouvre, à l'occasion, des titres moins connus. Que d'émotions ressenties quand elle chante "Nantes" et son douloureux rendez-vous manqué au 25 rue de la Grange-au-loup - "Göttingen" - "la Solitude" - "ma plus belle Histoire d'amour, c'est Vous". Le superbe arrangement du morceau : "Dis quand reviendras-tu" nous met la larme à l'oeil et le poignant "Aigle noir" final, repris par un choeur inattendu dans la salle vous arrache le coeur. C'est un moment de frissonnante communion.

Les représentations scéniques de Barbara étaient de véritables messes envoûtantes.

Nous sortons de ce spectacle-hommage, habillé par les lumières de Jacques Rouveyrollis, happés et totalement séduits.

Cat’s / Theothea.com le 01/03/16 

             

                           

     photo ©   Theothea.com

       

LES CHATOUILLES ou La Danse de mort

de Andréa Bescond    

mise en scène  Eric Métayer 

****

Théâtre du Petit Montparnasse

Tel  01 43 22 77 74   

           

     photo ©   Karine Letellier

                          

Autobiographique sans aucun doute, le sujet de cette pièce est en lui-même un cri d’alarme porté au fer rouge des consciences et c’est ainsi qu’Andréa Bescond paraît l’avoir souhaité, écrit et surtout représenté théâtralement sous la mise en scène experte d’Eric Métayer.

Si, souvent, la pédophilie et le viol peuvent trouver, sur le chemin des planches, la caisse de résonance efficace à la sensibilisation métaphorique des esprits concernant cette problématique récurrente et essentielle au cœur de nos sociétés paradoxales, il est absolument exceptionnel qu’un tel spectacle puisse être proposé à l’intention de tous les publics et fasse l’unanimité critique au point de soulever l’enthousiasme plébiscitaire des spectateurs en un bouche à oreille tellement convaincant !

Voici donc installées depuis un mois « Les chatouilles » au Petit Montparnasse qui, après avoir été l’une des révélations des aficionados en Avignon off, affichent fièrement son charmant titre quelque peu poétique bien que forcément porteur d’un arrière-plan inquiétant tout en arborant de façon percutante son sous-titre flamboyant et fort significatif : « La danse de la colère » !

C’est ainsi qu’actuellement, tous les soirs, la salle intimiste du Montparnasse fait le plein de sa jauge en une effervescence communicative dont l’apothéose est désormais programmée en une standing ovation spontanée dès la première salve des applaudissements !

En effet, ce spectacle réunit tous les talents en une seule jeune comédienne indubitablement habitée à la perfection par sa démarche artistique qu’une équipe réduite au son & lumière poursuit à merveille !

Bien sûr à la conception scénographique, il y aura eu Eric Métayer, apparemment son mentor professionnel, puisque Andréa a déjà œuvré dans ses précédentes créations comme « Les 39 marches » et « Train fantôme » mais il y a, avant tout autre considération, sa personnalité, son charisme réunis en une véritable « performance » de type puzzle et selon sa nature fougueuse bien encadrée par la polyvalence chorégraphique acquise auprès des meilleurs !

Les superlatifs n’y suffiraient pas tant ces deux heures de show constituent un tourbillon d’impact affectif, de rires, de feeling, d’émotions contradictoires en confrontant une galerie de personnages « ordinaires » à une sorte d’égérie de la conscience morale en lutte avec elle-même et surtout le monde entier, tant sa quête est autant indicible qu’incontestable !

Un tour de force mental en cascades de hip-hop, de Krump et autres danses modernes & africaines dans une sorte de synthèse éclairée entre Urban danse, Rap, stand up mais également Théâtre classique !…

Bref, Andréa Bescond est totalement en phase avec l’époque contemporaine… La jeune femme a acquis et, ainsi, possède la palette infinie des compétences artistiques pour en émouvoir l’ensemble des générations citoyennes !

Theothea le 11/02/16

         

       photo ©   Theothea.com

         

AH LE GRAND HOMME

de  Pierre & Simon Pradinas    

mise en scène  Panchika Velez 

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Théâtre de l' Atelier

Tel  01 46 06 49 24   

           

     photo ©   Christophe Vootz

               

     

   

                  

       photo ©   Theothea.com

         

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LES CHATOUILLES ou La Danse de mort - Andréa Bescond - Petit Montparnasse - photo © Theothea.com

 

       

   

   

   

     

          

 

     

     

     

         

       

     

         

MADIBA  Présentation Presse Comédia 14/12/15  -  photo © Theothea.com