Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

20ème  Saison     Chroniques   20.061   à   20.065    Page  391

 

          

        

     

             

OTAKE ! - Les Chevaliers du fiel - Palais des Sports - photo © Theothea.com

   

       

     

       

OTAKE ! - Les Chevaliers du fiel - Palais des Sports - photo © Theothea.com

     

   

     

                

OTAKE ! - Les Chevaliers du fiel - Palais des Sports - photo © Theothea.com

     

     

           

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JE VOUS ECOUTE

de Bénabar     

mise en scène  Isabelle Nanty   

****

Théâtre Tristan Bernard

Tel  01 45 22 08 40

           

          photo ©   Theothea.com

                       

Bénabar réussit à impliquer le spectateur dans une situation relationnelle tout à fait pertinente qui pourrait faire cas d’école au sein de toutes les sociétés psychanalytiques, en retournant le gant de l’enjeu dramaturgique, disjonctable à volonté, vers un vaudeville branché sur le mode « bourgeois bohême » chic & choc que l’auteur n’affectionne jamais autant qu’en le fustigeant.

Bref, pour son coup d’essai en co-écriture, le chanteur-compositeur se paie, à bon compte, le trio traditionnel du boulevard, bien masqué en « mari, épouse et amant » pour le repeindre aux couleurs des libidos contrariées par le pouvoir exorbitant, acquis sous posture moderniste, de l’insidieuse « Psy attitude » généralisée.

Alors que reproche-t-on, ici, en l’occurrence au thérapeute, si ce n’est de laisser transparaître, à son insu, des sentiments privés à l’égard d’une patiente qui n’en demanderait pas plus pour s’autoriser, elle-même, le libre passage à l’acting out ?

Evidemment, le mari, aux aguets du changement comportemental de son épouse depuis qu’elle a entrepris cette satanée cure psychanalytique, ne pourrait qu’en rendre responsable le praticien qui lui, pour le moins, n’aurait pas complètement maîtrisé les ressorts du contre-transfert.

De toute évidence, la co-écriture de Bénabar s’est régalée à réunir ces ingrédients libidineux hautement explosifs afin de les malaxer à gogo jusqu’à en épuiser le sujet de mécontentement… tout en osant déplacer sensiblement ce dernier, de manière exutoire, vers les confins des turpitudes idéologiques secrétées au sein de la communauté bourgeoise bien pensante des résidents secondaires de l’île de Ré… Pourquoi, en effet, ne pas botter en touche, quand il n’est plus possible d’assumer la réalité d’apparence contradictoire ?

Ayant, ainsi, atteint le énième degré de la langue de bois ou du non-dit systémique, il ne restait plus effectivement qu’à l’époux ulcéré de crier au scandale dans le cabinet du psy… réfugié lui-même derrière la procédure professionnelle le rendant à la fois tétanisé et tellement peu assuré d’obtenir, à terme, le mieux-être de sa cliente… ainsi lié, conséquemment, au sien propre.

Cyniquement à charge de toute démarche analytique, Bénabar feint d’avoir donné matière à rire à ceux qui n’y verraient pas malice de croire au bien-fondé de la neutralité bienveillante du soignant confronté évidemment, comme chaque être humain, aux bénéfices secondaires de ses actes.

Pour donner à cette situation « originale » toute sa truculence surréaliste, le mari de la patiente, omniprésent sur scène, se devait d’apparaître en tension permanente sur le fil d’un rasoir à l’abrupt de tout faux pas; Pascal Demolon y joue les funambules acariâtres, à ravir.

En partenaire de duo lié par cette cause commune, Bénabar a choisi d’endosser lui-même l’habit de l’analyste institutionnel et, ainsi, de réactiver sa fonction de comédien qu’il avait brillamment inauguré en 2011 au Rond-Point en compagnie de Jacques Weber… et déjà sous la direction d’Isabelle Nanty. Grand bien lui en fasse également au Tristan Bernard !

Et enfin l’épouse, c’est-à-dire celle dont on ne cesse de parler tout au long de la pièce, se fera désirer jusqu’à faire irruption dans la scène conflictuelle au moment ultime où chacun se devrait d’abattre ses propres cartes favorables.

C’est ainsi que Zoé Félix renverra tout son monde, dos à dos… pour un match « nul » à souhait mais ce, exclusivement pour de rire, comme de « bien entendu » !

Theothea le 04/03/16

                        

         

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ENCORE UNE HISTOIRE D'AMOUR

de Tom Kempinski     

mise en scène  Ladislas Chollat   

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Studio des Champs Elysées

Tel  01 53 23 99 19

           

       photo ©   Theothea.com

                   

Handicap physique face à inhibition psychique, leurs cœurs balancent !… C’est ainsi que Joe et Sarah, séparés par l’Océan Atlantique, s’apprêtent à vivre l’émoi amoureux via le câble téléphonique sous-marin tendu entre Londres et New-York… pour raison initialement professionnelle !

Pas tant que ça, néanmoins, car si la comédienne appelle personnellement l’auteur pour obtenir les droits de sa pièce, c’est bien parce que ce texte lui renvoie en miroir l’enjeu de ses propres difficultés existentielles se traduisant par une paralysie des membres inférieurs.

Et si, sur l’autre continent, le dramaturge, lui, est sensible à cette demande d’autorisation, c’est bien parce que son succès théâtral s’est retourné contre lui-même a posteriori, en suscitant à rebours un syndrome agoraphobique accompagné de boulimie et d’obésité.

Si donc d’emblée, leurs conversations téléphoniques vont se prolonger, se répéter et s’amplifier, c’est qu’à leur corps défendant tous deux sont en état de quête mutuelle sous couvert de complémentarité fictionnelle.

Étant donc résolus, comme par magie, les frais astronomiques que ces conversations transatlantiques à répétition devaient engendrer, à l’instar de ceux qui pourraient être à la clef d’une psychanalyse interminable, leur relation va, peu à peu, se virtualiser en duo amoureux se cherchant mauvaise querelle à la moindre incompréhension du partenaire.

D’où l’idée de Tom Kempiski de les réunir physiquement en un même lieu une première fois, avec faillite quasi inévitable du vivre ensemble;

et néanmoins, par la suite, d’effectuer une deuxième tentative qui prendrait leçon de leurs déficits pouvant être objectivement maîtrisés.

Bref, l’auteur va amener tranquillement son couple d’handicapés « psycho-moteurs » sur la voie de l’adaptation et de l’effort mutuel permettant de compléter deux solitudes contraintes par le destin !

Sous la motivation autobiographique du dramaturge, Ladislas Chollat prête une dimension cinématographique à ce spectacle vivant « à distance » de soi et de l’autre !

En amenant Elodie Navarre et Thierry Godard à jouer avec convictions aveugles sur la scène du Studio des Champs-Elysées, tout en se côtoyant, se croisant et s’effleurant, le metteur en scène intègre la proximité des affects chez les deux protagonistes que, pourtant, leurs combats intérieurs respectifs séparent d’un océan méga problématique.

Ainsi cette scénographie duelle, à valeur de perspective optique ajoutée en trompe-l’œil vidéaste, les incite au liant du vécu sans que leurs regards puissent se poser l’un sur l’autre… tant que Londres & New York les sépareraient !

Ceci dit, Sarah est du genre battante et volontariste; quant à Joe, il est volontiers du style cynique et désabusé ! Alors, pas forcément facile d’accorder leurs violons mais en revanche les pulsions vitales et libidinales pourraient aisément compenser ce que la vie n’aura pas su équilibrer spontanément. Eh oui, encore une histoire d’Amour !

Theothea le 02/03/16

                        

         

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IL ETAIT UNE FOIS GERMAINE TILLION

de  Germaine Tillion     

mise en scène  Xavier Marchand   

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Théâtre des Quartiers d'Ivry

Tel  01 43 90 11 11

           

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UNE FAMILLE MODELE

de  Ivan Calbérac     

mise en scène   Anne Bourgeois   

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Théâtre Montparnasse

Tel  01 43 22 77 74   

           

         photo ©   Theothea.com

                     

En renouvelant, de fait, le trio classique du Vaudeville, le mari, la femme, l’amant(e), l’auteur Ivan Calbérac a trouvé la voie maligne des familles contemporaines recomposées à toutes les sauces qui, cahin-caha, réinventent le moyen de survivre aux désillusions existentielles et qui, de surcroît, posent les règles tacites d’un nouvel équilibre du vivre ensemble !

Si Bernard & Annie devaient être les émissaires d’une telle cause trans-générationnelle en prise avec la crise des valeurs vécues actuellement comme une perte de repères autant qu’un laisser-aller préjudiciable au bonheur, ce serait bien malgré eux car, loin d’être des héros du monde moderne, ils ne sont que les représentants d’eux-mêmes, à savoir un père et une mère de famille, ayant atteint la soixantaine en réussissant à rester en bonne entente au long des 35 ans de mariage.

Leurs deux fils, désormais proches de l’autonomie adulte, s’affichent sous leur regard parental attendri comme, à la fois, un témoignage, une preuve ainsi que le bilan d’une vie affective & éducative partagée ensemble, plutôt réussie jusqu’à ce jour !

En l’occurrence, il s’agit de celui de la fête des Mères, permettant précisément au quatuor de retrouver la chaleur du cocon familial autour du déjeuner dominical où soudain, de manière inattendue, les partis pris et la mauvaise foi, feinte ou pas, vont l’emporter sur les perspectives d’harmonie…

Il faut dire que, précédemment à ce repas et sans que les deux fils (Arthur Fenwick & Guillaume Labbé) fussent mis, préalablement, au courant, le pacte marital avait été doublement rompu, objectivement par leur père comme il se doit mais surtout, pareillement, par leur mère ayant opportunément et paradoxalement conseillé à son mari de prendre une maîtresse… de façon à pouvoir être soulagée, elle-même, du fastidieux devoir conjugal !

A partir de cette situation plutôt innovante en matière d’évolution des mœurs, Ivan Calbérac s’est, de toute évidence, amusé à confectionner une galerie de portraits, en conflit d’intimité familiale à front renversé, d’autant plus jubilatoire que celui de l’amante et néanmoins voisine de palier est, lui aussi, totalement raccord avec la « loufoquerie » ambiante.

Patrick Chesnais y apparaît comme un poisson dans l’eau ou mieux comme un comédien retrouvant la fraîcheur du désenchantement notamment amoureux, où il a toujours su exceller comme, par exemple, dans « Sky Light », en 1998, à la Gaîté Montparnasse… sise juste en face sur l’autre bord de cette rue éponyme !

Le public apprécie cette douce désinvolture qui semble perpétuellement l’habiter, cet apparent détachement qui le rend insaisissable, cette faconde haletante à mi-chemin de la fougue et du relâchement saccadant, à régal, sa verve déclamatoire… Bref, on y retrouve le Patrick Chesnais que l’on a toujours aimé !

Avec Evelyne Buyle, les deux artistes se connaissent par cœur, quasiment frère et sœur de scène et c’est donc bien, en famille de référence, que l’inégalable comédienne peut lui répliquer vertement et ajuster « cash » leur parcours « nuptial » de longue haleine !

Il ne restera plus qu’à la maîtresse (Véronique Boulanger) à tirer les marrons du feu… de l’Amour qui bat de l’aile… jusqu’à s’y brûler à son tour par abus de sans-gêne… familial bien sûr !

Anne Bourgeois est donc habilement aux commandes de cette embarcation théâtrale voguant joyeusement en eaux troubles ou plus exactement entre deux eaux clairvoyantes, celles qui font de cette hyperréaliste comédie de Boulevard, une parodie touchante des mœurs en symbiose avec l’air du temps !

Theothea le 24/02/16

                        

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UN NOUVEAU DEPART

de Antoine Rault     

mise en scène  Christophe Lidon   

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Théâtre des Variétés

Tel   01 42 33 09 92   

           

        photo ©   Theothea.com

                       

En plaçant le déficit d’amour au cœur du syndrome d’échec à tous les niveaux des relations sociales, Antoine Rault a concocté une histoire simple, à l’instar d’un conte de Noël, où il suffirait à trois protagonistes de (re)devenir peu à peu, c’est-à-dire le temps de la représentation, sincères avec eux-mêmes pour que, solidarité oblige, tous retrouvent sens à l’existence et goût de la joie d’être ensemble.

Ainsi, quoi de plus emblématique à notre époque que la famille monoparentale pour stigmatiser le mal de vivre en tentant d’inverser son apparent déséquilibre structurel dans l’objectif d’en actionner le levier de reconquête de soi-même ?

Voici donc Catherine, mère en instance de divorce et néanmoins cadre supérieur, qui réside dans les beaux quartiers avec son adolescente de fille en rébellion contre toutes contraintes, cette Sarah constamment en chagrin d’amourette et prête à tous les emballements spontanés.

En cette veille de Noël, quel réveillon plein de non-dits se préparent-elles à deux, en tête-à-tête obligatoirement festif ?

Que le SDF, encombrant ce soir-là leur palier d’immeuble, puisse être convié à partager leurs agapes a priori si peu enthousiasmantes, voilà bien une idée d’auteur inspiré, ayant intuitionné le choc salvateur que cette action altruiste pourrait déclencher chez les deux femmes ainsi qu’en retour, sur cet homme désemparé mais plein de potentialités.

Bien entendu, l’œuvre de réhabilitation à triple personnalités risque d’être parsemée d’embûches mais quel plaisir pour les spectateurs du Théâtre des Variétés de pouvoir apprécier un cumul de bonne volonté à la fois désordonnée, maladroite et contradictoire qui persistera avec, constamment en toile de fond, un humour circonstanciel poétique et onirique, jusqu’à ce que chacun puisse se retrouver face à une destinée souriante… pour un nouveau départ dans la vie !

Corinne Touzet est formidable de nuances en composant cette quadragénaire entière et néanmoins fort vulnérable; Christian Vadim ne cesse d’être cet acteur à la fois élégant, nonchalant mais surtout d’une extrême justesse dans la sensibilité d’interprétation.

Quant à Fanny Guillot, voici la révélation d’un véritable tempérament de comédienne pleine d’énergie, d’espièglerie et déjà d’un grand savoir-faire.

Une parenthèse de vie optimiste, orchestrée de main de maître par Christophe Lidon, sachant remettre l’échelle des valeurs morales mises à mal en ordre cohérent, bénéfique et fort réjouissant !

Theothea le 25/02/16

                  

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LE MALADE IMAGINAIRE - ms Alain Zaepffel - CNSAD  &  CNSMDP - photo © Theothea.com

 

       

   

   

   

     

          

 

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