Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

20ème  Saison     Chroniques   20.086   à   20.090    Page  396

 

          

     

     

             

CATS Le Musical - Chimène BADI / Grizabella -  35 représentations Mogador - photo 1/6 © Theothea.com

   

       

     

       

CATS Le Musical - Chimène BADI / Grizabella -  35 représentations Mogador - photo 2/6 © Theothea.com

     

   

     

                

CATS Le Musical - Chimène BADI / Grizabella -  35 représentations Mogador - photo 3/6 © Theothea.com

     

     

           

68ème Festival de Cannes 2015

La Croisette 2015

   

Les Molières 2016

Les Nominés 2016

           

R E V I V A L

Stones 14 on Fire Paris

Wight ! + 45 années après

     

Toutes nos  critiques   2015 - 2016

Les Chroniques de   Theothea.com   sur    

   

THEA BLOGS                    Recherche   par mots-clé                    THEA BLOGS          

LE MISANTHROPE vs politique

de Molière  

mise en scène  Claire Guyot  

****

Vingtième Théâtre

Tel  01 43 66 01 13   

           

        photo ©   Thierry Hugon

                           

Ce Misanthrope, c’est effectivement celui de Molière qui faisait d’Alceste son « atrabilaire amoureux » célébrant en alexandrins sa Célimène mais c’est aussi, présentement, celui de Claire Guyot qui, pour sa première mise en scène officielle, s’offre l’ambition d’une interprétation politique de la fameuse tragi-comédie !

C’est ainsi que celle qui, notamment, menait ses « drôles de type » en récital en 2013 déjà au XXème Théâtre, faisait duo de Music-hall avec Morganne au Temple en 2011 et surtout mena la troupe de Mamma Mia à Mogador en 2010, endossant au pied levé le rôle de Donna joué par la suite plusieurs mois en alternance, cette égérie donc, c’est Claire Guyot qui, en retrait du plateau, a dirigé ici sa propre équipe de comédiens dans une réalisation audacieuse, pertinente et pleine d’humour.

Si le texte de Molière quelque peu allégé, est respecté à la rime près, c’est par contraste grâce à la scénographie, les lumières et la direction d’acteurs que se dessinera le point de vue sociopolitique mis en exergue, ne cherchant pas tant la comparaison personnalisée avec l’actualité qu’à mettre en valeur les attitudes, les postures et les comportements très similaires d’une époque à l’autre, en l’occurrence du Roi Louis XIV à notre Présidence républicaine.

L’objectif artistique est effectivement de donner à entendre les motivations, les intentions, les compromissions décrites par Molière tout en donnant à voir des personnages modernes en situation contemporaine de réflexion et d’organisation stratégiques.

Dressant ainsi une perspective critique entre la Cour royale et l’aréopage de la République, Claire Guyot laisse à penser que quelle que soit l’évolution des fonctions exercées, celles-ci sont constamment incarnées par des êtres humains dont la moindre parcelle d’influence, de conquête, de pouvoir, est toujours bonne à prendre quand elle n’est pas l’unique objet des préoccupations de chacun sur l’échiquier.

Ils sont huit sur scène à faire acte de parodie déterminée mais conduite avec subtilité. Leur énergie représentative voir charismatique est à hauteur des rires déclenchés en réaction à tant de vanité plus ou moins dissimulée. Julie Cavanna et Pierre Margot forment ce couple tiré à hue et à dia par les forces complexes de l’Idéal et de la Séduction.

En effet, de la Passion à la Misanthropie, il ne pourrait y avoir qu’un pas, celui de se retrouver face à la vérité du miroir ! Mais au-delà de ce dernier, se trouve désormais en prochain point de mire pour Claire Guyot « La Locandiera, le musical » où elle sera à la fois co-auteure et interprète principale !

Très belle perspective à la suite de ce Misanthrope digne d’un coup d’essai si bien transformé !

Theothea le 27/04/16

         

     photo ©   Thierry Hugon

         

ANNA KARENINA

d"après Léon Tolstoï  

mise en scène  Cerise Guy  

****

Théâtre 14

Tel  01 45 45 49 77   

           

        photo ©   LOT

                     

       

   

       Dernière au Théâtre 14 - photo ©   Theothea.com

         

UND

de Howard Barker  

mise en scène  Jacques Vincey  

****

Théâtre des Abbesses

Tel  01 42 74 22 77   

           

        photo ©   Theothea.com

                         

Le 24 juillet 2015, dans le cadre de Paris Quartier d’été, Nathalie Dessay effectuait la dernière représentation de l’Athénée avant travaux de rénovation pour une année.

Ainsi, à quelques encablures de l’Opéra, La « Diva » faisait ses premiers pas de comédienne en quatre soirées parisiennes avant que d’emmener son « UND » en tournée qui, en ce mois de mai 2016, la fait séjourner durant une quinzaine Montmartroise, au Théâtre de la Ville/Abbesses.

Pour son coup d’essai sur les planches théâtrales, la célèbre soprano a eu l’instinct de choisir une pièce hors normes qui ne résisterait pas aux explications didactiques.

Ce texte de Howard Barker, traduit en français par Vanasay Kamphommala, sera désormais et pour toujours celui de La fameuse « débutante » quinquagénaire, par ailleurs tellement expérimentée en spectacles musicaux de toutes sortes, car la création focalisée de Jacques Vincey, à l’appui totalement fascinant d’une scénographie originale de Lorry-Dupuy, marque les esprits qu’ils soient rationnels ou non, en prenant date dans l’imaginaire de chacun.

En effet, « jouer » le compte à rebours de la déchéance, telle une statue drapée de sa toge flamboyante sur son piédestal carcéral, en attente d’un « Godot » tant espéré et pourtant si redouté, au sein du fracas de blocs de glace la ceinturant d’une camisole invisible au cours de leurs chutes incessantes sous prétexte de fonte thermique, est en soi une performance inégalée, inégalable et qu’en fait personne jamais ne cherchera à lui disputer.

Nathalie Dessay ose l’indicible car ce texte lui a parlé personnellement, au-delà du sens des mots trébuchants et des maux supputés, tant par la musique qu’ils suscitent que par la quête transgressive qu’ils impliquent.

Bien qu’irrésolvable à une première approche, la lecture de cette supplique féminine lui a paru suffisamment onirique pour que l’artiste lyrique ait eu envie de s’en emparer pour s’en parer « littéralement » et surtout « viscéralement ».

Dorénavant, la cantatrice pourra aborder n’importe quel texte de n’importe quel dramaturge, avec la conviction et la force qu’en proférer sa signification et sa valeur intrinsèques, c’est, avant toute chose, le « vivre » essentiellement par l’intérieur de soi-même !

Theothea le 11/05/16

     

       

       photo ©   Theothea.com

         

LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY

de  Oscar Wilde   

mise en scène  Thomas Le Douarec  

****

Comédie des Champs-Elysées

Tel   01 53 23 99 19   

           

        photo ©   LOT

                                    

Thomas Le Douarec est un véritable magicien du spectacle vivant; ses mises en scène sont imprégnées d’une intensité luxuriante; sa direction d’acteurs d’une sensualité prégnante, son propre jeu d’une aisance empathique.

La création, quatre mois auparavant, du « Portrait de Dorian Gray », adaptée initialement à l’une des petites salles du Lucernaire, draine désormais, en s’étant installée récemment à la Comédie des Champs Elysées, une reconnaissance publique grandissante, tant la thématique à la fois fantasque, esthétique et métaphysique est profondément significative mais tant, surtout, est « tendance » l’aspiration vaine à la beauté infinie que Thomas le démiurge transforme en carrosse à fantasmes musicaux exaltants.

Avec Caroline Devismes et Arnaud Denis en prestigieuses têtes d’affiche, les représentations s’enchaînent dans une alternance offrant la présence différenciée de Lucile Marquis & Valentin de Carbonnières permettant d’insuffler, à chacune d’entre elles, une dynamique toujours plus fructueuse.

Comment un tableau se substituant à l’âme d’un jeune Apollon représenté sur toile va prendre en charge, à la fois, les stigmates du temps qui passe ainsi que ceux de l’évolution de la mauvaise conscience lui laissant ainsi le loisir fallacieux d’apprécier, au sein de sa personnalité objectivement incarnée, les vertus de la jeunesse éternelle ?

Comment accepter de contempler dans le miroir pictural virtuel la preuve tangible de la dégénérescence du tissu humain ainsi que, surtout, celle de la très haute idée de soi-même se flétrissant à vue d’œil alors que, concomitamment, la jeunesse et la beauté du corps humain y resteraient ancrées en leurs apothéoses respectives ?

Ce désir de mettre sur pause et ainsi de figer le film du narcissisme exacerbé, se présente de fait comme l’acte transgressif du désespoir non assumé engendrant bien des malheurs alentours et multiples souffrances à l’égard de la personne de Dorian Gray dont Oscar Wilde, auteur, devait pressentir que ceux-ci pourraient fort bien lui revenir brutalement en boomerang.

Cependant la nature humaine est ainsi faite que des réseaux d’influence travaillant à son insu ou non en tâche de fond plus ou moins destructrice, il lui est souvent difficile voire impossible de percevoir clairement la ligne de conduite à tenir pour rester en phase positive avec soi-même.

La réalisation scénographique est absolument réjouissante car elle semble jouer avec les codes de l’éthique alors qu’en fait elle se joue des velléités de l’ego à se sublimer lui-même.

D’ailleurs, à l’issue des saluts, des rappels et des applaudissements, Thomas Le Douarec, sous prétexte de présenter, à juste titre, chacun des acteurs, improvise un petit speech sur la qualité intrinsèque du public ce soir là, en écho duquel chacun des spectateurs se prend au plaisir certain d’avoir assisté à un moment privilégié qu’il lui sera fort tentant de sceller définitivement en une vérité de l’instant immuable.

Et oui, le syndrome « Dorian Gray » du statu quo idéalisé persiste plus que jamais en chacun d’entre nous !…

Theothea le 04/05/16

     

     

     photo ©   LOT

         

CA N'ARRIVE PAS QU'AUX AUTRES

de &  mise en scène  

Nicolas Martinez  & Benoît Moret

****

Café de la Gare

Tel  01 42 78 52 51   

           

        photo ©   Theothea.com

     

Nominé comme révélation Molières, Nicolas Martinez partage l’affiche de « Çà n’arrive pas qu’aux autres » avec Benoît Moret, à la fois en tant que co-auteurs, co-metteurs en scène et donc ensemble interprètes.

Leurs partenaires féminines Pascale Oudot et Ariane Boumendil leur donnent bien du fil à retordre durant la représentation mais ils n’ont à s’en prendre qu’à eux-mêmes puisqu’ils leur ont créé délibérément des rôles de compagnes décalées voire déjantées.

Ceci dit, les quatre personnages n’ont rien à s’envier mutuellement car ils sont tous au top d’un délire surréaliste où chacun s’exprime avec ses failles existentielles.

En bref, un couple provincial reçoit à domicile un couple bobo venant visiter leur maison villageoise avec l’intention de l’acheter dans un double élan opposé du retour à la campagne pour l’un, à la ville pour l’autre… Cette rencontre va attiser les ressentiments enkystés dans les profondeurs.

En piste depuis septembre 2015 au Café de la Gare, cette pièce ainsi écrite à deux mains semblent rassembler, condenser et même synthétiser tout ce que les deux auteurs ont acquis d’expérience au sein de la Troupe de Pierre Palmade.

C’est une véritable réussite car le spectateur est véritablement happé depuis la première jusqu’à la dernière seconde dans une sorte de train d'enfer où la comédie côtoie allègrement la tragédie que l’on pressent progressivement comme de plus en plus imminente.

Il faut dire que Nicolas Martinez tient son monde à sa main et à ses humeurs, soufflant alternativement le chaud et le froid. Sa façon de maintenir en permanence une tension psychologique obligeant les trois autres protagonistes à s’adapter à son ton débonnaire ou inquisiteur, à son empathie feinte ou non, à sa constance ou à ses ruptures de rythme, capte à ce point l’attention des spectateurs que ceux-ci ressentent viscéralement l’enjeu de chaque instant vécu sur scène.

Très impressionnant et forcément hilarant ! Et si donc cela ne soustrait en rien le talent à l’unisson de ses trois partenaires, cela constitue effectivement en soi une réelle « révélation » qui pourrait être récompensée ou non lors de la prochaine cérémonie des Molières 2016.

Theothea le 27/04/16

           

       photo ©   Theothea.com

         

Recherche   par mots-clé

 

   

   

        

     

      

      

       

CATS Le Musical - Chimène BADI / Grizabella -  35 représentations Mogador - photo 4/6 © Theothea.com

 

       

   

   

   

     

          

CATS Le Musical - Chimène BADI / Grizabella -  35 représentations Mogador - photo 5/6 © Theothea.com

     

     

     

         

       

     

         

CATS Le Musical - Chimène BADI / Grizabella -  35 représentations Mogador - photo 6/6 © Theothea.com