Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

22ème  Saison     Chroniques   21.11   à   21.15    Page  422

 

     

          

             

GREASE / Mogador  © Theothea.com

   

       

   

       

François Staal - Symphorock au Trianon 10/11/17  © Theothea.com

     

     

       

     

François Staal - Symphorock au Trianon 10/11/17  © Theothea.com

   

     

                

     

François Staal - Symphorock au Trianon 10/11/17  © Theothea.com

     

     

           

     

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GREASE

de Jim Jacobs & Waren Casey  

mise en scène  Martin Michel

avec  Alexis Loizon, Alyzée Lalande, Luna Chiquerille, Fanny Delaigue, Alexandre Faitrouni, Céline Groussard...

****

     

Théâtre Mogador

   

 © Theothea.com  /  lien showcase

                                 

En faisant de Grease son étendard de réouverture, le Théâtre Mogador a voulu mettre toutes les chances de son côté après cette longue interruption d’une année pour cause d’incendie à la veille de la création du « Fantôme de l’Opéra », en septembre 2016, qu’il a donc définitivement annulé en perspective d’une réorganisation complète de sa programmation.

Le choix de Grease, comédie musicale à succès créée à Chicago en 71 et l’année suivante à New-York, ayant déjà fait les beaux jours du Comedia en 2008 ainsi que du Palais des Congrès en 2009, ne pourrait que satisfaire le public parisien convié à venir, en famille, redécouvrir la salle prestigieuse totalement réhabilitée à la suite du sinistre avec notamment le remplacement de la totalité de ses sièges.

A noter qu’au premier rang de l’orchestre, en lieu et place de la fosse traditionnelle est désormais installée une rangée amovible de fauteuils doubles permettant de se lover en duo face au spectacle.

En outre, la qualité acoustique a fait l’objet d’un réaménagement de l’espace sonore tel qu’il n’y a plus de zones exposées à la saturation des décibels.

Bref, tout est en place pour assister joyeusement à un show style « Broadway » agrémenté de sa cohorte de tubes célèbres pour lequel le cinéma hollywoodien a porté au pinacle ses deux jeunes héros de l’époque, John Travolta et Olivia Newton-John.

Et l’on se dit par conséquent que le défi va être titanesque pour, le temps de la représentation parisienne, effacer de la mémoire la prestation de ces deux stars internationales !

Eh bien! que nenni, car le pari est superbement relevé par Alyzée Lalande et Alexis Loizon qui s’inscrivent avec simplicité et grâce confondantes dans la lignée de leurs prédécesseurs d’outre-Atlantique tellement renommés.

L’empathie que suscitent spontanément ces deux jeunes artistes français est d’autant plus troublante qu’ils excellent dans tous les compartiments de jeu relevant du Musical moderne top niveau.

De plus, l’équipe qui les entoure est entièrement raccord avec l’humour, la fraîcheur et le dynamisme directement liés à la thématique de ces années cinquante, projetées subitement dans l’après-guerre sous le contrôle effectif de la jeunesse lycéenne, en l’occurrence américaine, découvrant pêle-mêle l’amour libre, le rock et la mode kitsch.

Ainsi grisés à l’adolescence triomphante, spectateurs et artistes ont la ferme intention de passer une bonne soirée où les problèmes de cœur, d’inhibition refoulée, d’émulation entre danseurs, de rivalités entre bandes se confondent aujourd’hui en une magistrale nostalgie pour cette période où l’avenir radieux affichait tous ses possibles en rose bonbon.

Grease, c’est un peu comme la photo de classe que chacun garde en soi avec tous les émois et troubles relatifs aux camarades, garçons et filles, se découvrant à la vie en même temps que soi-même.

Ce temps scolaire restera ainsi comme en suspend toute la vie adulte rappelant bons et mauvais souvenirs se mélangeant au sein d’un formidable appétit de vivre :

Ainsi « La Fureur de vivre », « West side story », « American Graffitis » participeront pareillement à ce culte des teenagers mais Grease sera un peu comme leur synthèse aboutie dans le cadre institutionnel de l’école bousculée aux entournures.

En fait, Grease, c’est surtout l’évocation universelle du « bon vieux temps » où l’on avait tant de mal à obtenir satisfaction avec le télescopage de ses désirs contradictoires.

Eh bien, au sein du Théâtre Mogador rénové sous l’égide de la production Stage Entertainment et l'impulsion d'un orchestre live de huit musiciens en mezzanine surplombant la scène, les pendules sont remises à l’heure du XXIème siècle conservant le meilleur suc de cette mémoire collective… pour que chant, danse et musique constituent le lien fédérateur d’une renaissance que chacun espère en son for intérieur et telle que tous puissent en imaginer la réalisation au niveau de ses rêves.

Theothea le 09/11/17        

   

          

© Theothea.com  /  lien showcase

              

CONFIDENCES

de  Joe Di Pietro   

mise en scène  Jean-Luc Moreau  

avec  Alain Doutey, Marie-Christine Barrault, Arthur Fenwick & Claudia Dimier   

****

     

Théâtre  Rive Gauche 

   

 © Theothea.com    

                                   

De Marthe à Florence, Marie-Christine Barrault excelle à nouveau, plus de quarante ans après, mais, cette fois-ci, en adoptant une posture diamétralement opposée face à l’adultère revendiqué en 1975 haut et fort, par dénégation du savoir-vivre et des conventions sociales au sein du film « Cousin Cousine » de Jean-Charles Tachella, alors qu’ici, en 2017, au Théâtre Rive Gauche, sa composition d’une mère veillant au grain familial lui donne tout confort moral pour, a contrario, donner l’exemple d’un renoncement de jeunesse au nom de la fidélité et de l’Amour responsable.

Les deux époques se présentant totalement à fronts renversés, l’observation de ce positionnement pourrait à lui seul être plus explicite que n’importe quel argumentaire concernant l’évolution actuelle de notre société, toutefois puisqu’il s’agit d’œuvres artistiques, admettons que cette asymétrie opportune n’engage que l’inspiration indépendante et subjective de leurs auteurs respectifs.

Cependant, ce n’est pas le moindre des paradoxes que « Clever Little Lies » (Petits mensonges intelligents), titre original de la pièce de Joe Di Pietro adaptée par Eric-Emmanuel Schmitt pour la mise en scène parisienne de Jean-Luc Moreau, ait triomphé à Broadway de 2013 à 2015 alors que la culture américaine s’oppose à toute forme de menterie mais que force est de constater qu’une suite de vérités falsifiées émaille les relations de Georges et Florence, le père et la mère, ainsi que de Maxime & Amélie, leurs fils et bru.

Ainsi, selon l’enjeu domestique suscité, existerait-il une place tolérable à l’amour passion ou au coup de foudre en marge du couple ?

Mari et femme seraient-ils en mesure d’assumer un (bref ou non) engouement amoureux en marge des responsabilités familiales et de l’affection explicitement engagée ?

Peuvent-ils ou doivent-ils, le cas échéant, la cacher à la connaissance de l’entourage ? Celui-ci doit-il réagir voire intervenir pour y mettre fin et rétablir le bon ordonnancement ?

La problématique conjugale intergénérationnelle est donc bel et bien multiple et les réponses à y apporter peuvent se combiner de mille manières.

C’est donc sur ce terrain des options plus ou moins pragmatiques que l’auteur d’outre-Atlantique et l’adaptateur français emmènent le spectateur se demandant sans cesse comment le dilemme de Maxime et Amélie va-t-il pouvoir se résoudre au mieux des frustrations inévitables de chacun des deux époux ?

Alain Doutey, avec des airs pouvant rappeler Daniel Gélin, cherche à ménager l’eau et le feu, sans doute par connivence masculine; Marie-Christine Barrault, droite dans ses bottes, souhaite que l’on arrête de se mentir à soi-même, ce qui de fait entraînerait le désagrément de tous; Arthur Fenwick est superbe de crédibilité dans son double rôle d’amant et de mari torturé par le devoir familial; quant à Claudia Dimier, son attention est exclusivement concentrée sur son bébé et elle aimerait bien que tout le monde fasse de même.

Si la ligne directrice de la pièce est éminemment moralisante, il n’empêche que le questionnement soulevé reste entier tout en laissant chacun libre d’adopter ou non le happy-end final permettant de cautériser les souffrances latentes.

De nouveau, Eric-Emmanuel Schmitt a réussi magnifiquement le défi de nous impliquer dans un cas de conscience tangible qu’il serait effectivement préférable d’avoir, au moins provisoirement, solutionné à l’instant des applaudissements très chaleureux… car les quatre acteurs excellents méritent notre sincère enthousiasme sans réserve.

Theothea le 15/11/17

   

         

              © Theothea.com    

              

LE TEMPS QUI RESTE

de  Philippe Lellouche   

mise en scène  Nicolas Briançon  

avec  Philippe Lellouche, David Brécourt, Christian Vadim & Noémie Elbaz   

****

     

Théâtre de La Madeleine

   

 © Theothea.com    

       

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » annonçait Lamartine bien avant Philippe Lellouche en une observation visionnaire et universelle.

Toutefois en 2017, au Théâtre La Madeleine au sein d’une allégorique partie de « bridge à quatre », il ne faudrait pas se méprendre sur la fonction métaphorique du « mort » car la place restée vide n’est pas forcément celle du quatrième ami masculin annoncé, puisqu’il n’en était point question dans les créations précédentes.

Sur scène, cela a toujours été David Brécourt, Christian Vadim et donc Philippe Lellouche qui ont composé le fameux trio face à leur « égérie » fédératrice Vanessa Demouy au fur et à mesure des épisodes successifs « Le jeu de la Vérité » 1 & 2, « Boire, fumer et conduire vite », « L’appel de Londres ».

L’on ne change pas une équipe qui gagne; tel est le principe directif adopté généralement face au succès, à ceci près que, quand la vie privée s’intrique avec la création artistique, il peut néanmoins être nécessaire de savoir déroger diplomatiquement d’avec cette règle sacro-sainte:

Noémie Delbaz est effectivement la comédienne à la fois talentueuse et discrète qui pouvait convenir à combler la fonction laissée vacante à la suite de la séparation effective, dans la vraie vie, entre l’auteur et la muse inspirant le trio.

Certes, mais peut-on vraiment s’inventer et s’improviser dans un rôle précisément élaboré au sein d’une histoire « fraternellement » partagée à quatre partenaires initiaux sous la complicité du public depuis douze années ?

Telle est donc la question en forme de quadrature du cercle posée au nouveau quatuor recomposé qui doit redoubler de motivations, d’initiatives et de solidarité dans le jeu collectif mais qui ne parviendra pas nécessairement à crédibiliser « l’absence ambivalente » d’un pseudo cinquième comparse en la personne de Max, leur soit-disant ami disparu brutalement.

Donc les voilà réunis tous les quatre à l’occasion de cet enterrement subit et inattendu pour lequel ils vont s’efforcer de maintenir leurs retrouvailles à l’image du plaisir de se sentir bien ensemble encore et toujours, tels ces amis de jeunesse inséparables qu’ils souhaitent continuer d’être.

Cependant, parmi d’autres découvertes sur leurs passés respectifs et l’évolution de leurs personnalités, une surprise de taille va les attendre au détour de conversations à bâtons rompus :

Il va s’avèrer que, depuis belle lurette, Emma n’était plus en couple avec ce fameux cinquième copain sans que les trois autres n’aient jusqu’ici rien soupçonné: Branle-bas dans les consciences mises à mal d’avoir été ainsi trompées sans vergogne.

Comment réparer les dégâts ainsi causés en direct si ce n’est précisément en faisant preuve de proximité affective et charnelle redoublée et démonstrative ?

Et c’est précisément à cet endroit que le défi à relever est quasiment insurmontable car Noémie Delbaz reste une pièce rapportée à ce groupe de potes, ne pouvant à elle seule prendre en charge, par son talent, l’histoire affective du quatuor « à la vie, à la mort » mais déserté fortuitement par l’une d’entre eux, Vanessa Demouy !

Ce n’est pas non plus la maîtrise psychodramatique et le savoir-faire expérimenté dans la mise en scène apportés par Nicolas Briançon qui pourront influer sur cette véritable absence fondamentale et sur laquelle, peut-être, il aurait fallu carrément s’appuyer (en réécrivant partiellement le scénario) pour rendre un tant soi peu vraisemblable le dilemme vécu sur scène par cette bande de copains en grand désarroi qui, néanmoins, ont envie de continuer à se marrer durant le reste de leur vie.

A ces réserves essentielles près, il est fort plaisant et même sympathique d’observer l’enthousiasme de Christian Vadim et de David Brécourt mis à épauler leur copain Philippe dans ses tracas intriqués entre fiction et intimité.

Rien qu’à ce titre, la réalisation perspicace de Nicolas Briançon mérite d’être appréciée à sa juste valeur et l’on se dit que l’auteur Philippe Lellouche, lui, est audacieux d’avoir ainsi osé sauter dans le vide existentiel de la comédie « à actualiser »… sans aucun filet de protection spécifique.

Theothea le 17/11/17

         

       

              © Theothea.com    

              

FAUSSE NOTE

de Didier Caron  

mise en scène  Didier Caron & Christophe Luthringer    

avec Christophe Malavoy & Tom Novembre  

****

     

Théâtre Michel

   

 © Theothea.com    

       

Un chef d'orchestre entre sur scène, dans le noir et le silence absolu, se juche sur un podium en faisant dos au public, et, muni de sa baguette, s'apprête à entonner les premières mesures d'un concert.

Mais voilà qu'il semble pris d'un vertige et d'un irrésistible tremblement de quelques secondes à la main droite. Aussitôt le poignet maîtrisé par l'autre main, il finit sa partition sous un tonnerre d'applaudissements. Cette hésitation est certainement passée inaperçue au fantomatique Orchestre du Philharmonique de Suisse romande, à Genève.

Mais, en fait, sans que nous le soupçonnions de prime abord, ce vacillement intempestif et inattendu de la part du grand maître Hans Peter Miller, musicien de réputation internationale, sera l'inconscient déclenchement révélateur d'une réalité enfouie et secrète; c'est le fil rouge du drame qui va se dérouler sous nos yeux.

Irrité contre lui-même, il tente de se remettre de cet étonnant état de nervosité dans sa loge, bientôt investie par un homme énigmatique tout de brun vêtu, chapeauté et ganté, portant valise et se présentant comme un admirateur inconditionnel venu exprès de Liège pour l'écouter.

Jovial en apparence, Léon Dinkelbach, dit Dinkell, est l'archétype même du fan qui demande autographe et photo. Malgré la fatigue de Miller et sa lassitude d'être importuné à cette heure, celui-là revient à la charge puis se fait insistant et devient carrément "collant" avec ses allers-retours pour ne plus lâcher sa proie prise en otage dans son antre, telle la mouche dans les rets de l'araignée.

On comprend vite que l'envahissant personnage vient démasquer la véritable identité de Miller, nommé à l'orchestre de Berlin dont il est originaire et donc on pressent qui il est et ce qu'on lui reproche. Miller ne serait pas suisse mais allemand et aurait participé, sous le diktat de son père tortionnaire, au pogrom nazi.

Ainsi, deux hommes que tout oppose apparemment vont se confronter, se jauger et sombrer peu à peu dans une sorte de jeu de la vérité mortifère, implacable et sadique. L’un victime, l’autre bourreau, jusqu’à douter qui est vraiment la victime de l’autre, ils s'affrontent tels un bloc de marbre inébranlable, inatteignable face à un bloc de glace qui va fondre à mesure des coups portés malgré une résistance acharnée.

Dans ce huis clos tendu où les accessoires du décor se déstructurent à mesure que la vérité éclot, Dinkel traque avec une détermination sans faille le chef d'orchestre qui a troqué son identité afin de vivre pleinement son art.

Christophe Malavoy, avec une impeccable retenue, incarne cet homme hanté par ce passé qu'il ressasse et malaxe. Rongé, méticuleux, il ira jusqu'au bout de sa logique : mettre en face de ses responsabilités celui qui a tué son père, talentueux violoniste.

Le maestro d'abord sûr de lui-même, interprété avec superbe par Tom Novembre niera avec une conviction absolue les révélations déballées nous persuadant qu'il y a erreur sur la personne puis la façade devient vulnérable, s' effrite et s'effondre finalement dans l‘humiliation.

La confrontation prend la tournure d'un règlement de compte de père bourreau à père victime jusqu'a l'aveu du présumé coupable qui implorera le pardon.

Mais, gémit-il, peut-on désobéir à un père tortionnaire ? L'autre cherche des réponses à cette interrogation lancinante : n'est-on pas toujours responsable de ses actes, même sous la menace, même si on est très jeune ? Peut-on vivre sous une autre identité pour effacer ce dilemme encombrant et se "défaire" d'un crime commis sous influence paternelle ? Peut-on échapper à son passé ? Peut-on continuer à vivre impunément sous les honneurs et dans le succès? Peut-on survivre au déshonneur ? Telles sont toutes les questions posées dans ce face à face entre ces deux protagonistes qui se révèle être une lutte sans pitié avec un vainqueur vengeur et un vaincu réduit en miettes.

Ce type d’affrontement dans un huis clos à la tension irrespirable est classique au théâtre et au cinéma. Didier Caron, à la fois scénariste, auteur dramatique et... directeur du Théâtre Michel, a écrit de nombreuses comédies telles "Le Repas des Fauves" qui lui a valu trois Molières, "les Nombrils", a monté les formidables "Palmes de Monsieur Shultz", et plus récemment "Le Jardin d'Alphonse".

Sa mise en scène effectuée en duo avec Christophe Luthringer allie parfaitement le principe d’une progression sans temps mort bien qu'un tant soit peu conventionnelle avec une distribution de haut niveau.

La peur, le pardon, le remords mais aussi la vengeance, la loi du talion et la résilience nous interpellent et bousculent notre pensée dans cette pièce à la forte intensité dramatique.

Cat’s / Theothea.com le 20/11/17  

   

         

              © Theothea.com    

              

NON A L'ARGENT

de  Flavia Coste   

mise en scène  Anouche Setbon  

avec  Pascal Legitimus, Julie De Bona, Claire Nadeau & Philippe Lelievre   

****

     

Théâtre des Variétés

   

 © Fabienne Rappeneau    

                                 

Avec un titre aussi peu consensuel mettant à mal « Le nerf de la guerre », il est indéniable que l’intérêt collectif suscité va s’empresser de rechercher le « comment du pourquoi » de cette déclaration radicale relevant du défi au bon sens commun.

Mais quelle contrariété pourrait donc pousser un quidam à refuser les quelques 160 millions qu’il vient de gagner, sur sa propre initiative, en ayant fort heureusement acheté le billet gagnant à la Loterie ?

Il s'avère que c’est par mimétisme mais c’est surtout par dévotion à son père, liée au geste récurrent que celui-ci effectuait d’antan régulièrement, espérant ainsi satisfaire le futur standing de sa famille.

En conséquence le fils attentionné perpétuait, à son tour, cette démarche, de manière presque rituelle, afin de protéger le bonheur présent qu’il partageait avec sa mère veuve, sa femme et son meilleur ami… jusqu’à ce « fatal » jour.

En effet, comment imaginer, qu’avec une telle somme d’argent acquise subitement, cette nouvelle fortune ne vienne-t-elle pas déstabiliser tout ce petit monde, plein de projets en tête, plus ou moins profitables au bien être de la communauté ?

Alors, de façon à éviter une telle déconvenue propice aux conflits d’intérêts, le fils si peu prodigue pense, après mûre réflexion, qu’il est préférable de renoncer à cette manne tombée du ciel plutôt que de courir le risque de mettre en péril leur cocon intime.

Bien entendu, c’est l’effet inverse à cette tranquillité préservée que celui-ci va déclencher en déflagrations successives dues à son entêtement à stigmatiser la chimère le protégeant d’une richesse acquise sans mérite.

C’est donc, par effet boomerang, un processus de rapide dégradation des relations humaines que décrit la pièce visionnaire de Flavia Coste sous la direction d’acteurs absolument réjouissante d’Anouche Setbon.

Pascal Légitimus est ainsi ce fameux quidam à la réaction tellement inattendue face au choc du fric en forme de baiser du diable.

Claire Nadeau sa mère, tellement possessive qu’elle en oublierait presque que celui-ci est son fils chéri à qui elle a toujours passé tous ses caprices.

Julie de Bona, son épouse adorée qui n’en revient toujours pas qu’étant le seule à subvenir aux besoins de la famille, ce tendre chéri n’ait point pensé que beaucoup de beurre dans les épinards pourrait leur rendre la vie quotidienne plus aisée.

Et enfin Philippe Lelièvre, son meilleur copain l’ayant toujours soutenu dans les projets professionnels foireux, qui aurait vu d’un bon œil, un peu de respiration dans les faillites partagées de si bon cœur.

Bref, tout ce beau monde a rendez-vous avec un avenir désormais radieux ; alors, comment imaginer y mettre un tant soi peu des bâtons dans les roues de la réussite annoncée par ce foutu billet gagnant mais jusqu’à quand ?

C’est ainsi qu’une course poursuite avec le temps va s’engager sans que personne n’en maîtrise pleinement la validation ou non du ticket si peu modérateur.

A déguster très joyeusement sans a priori !

A apprécier « philosophiquement » sans a posteriori… aux Variétés !

Theothea le 23/11/17

       

     

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