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Les    Chroniques   de

  

22ème  Saison     Chroniques   21.31   à   21.35    Page  426

 

     

          

             

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HÔTEL PARADISO

de Familie Flöz

mise en scène   Michael Vogel

avec Anna Kistel ou Marina Rodriguez Llorente, Sebastian Kautz, Daniel Matheus, Nicolas Witte 

****

     

Théâtre  Bobino 

   

 © Michael Vogel    

                                 

Comment imaginer que les comédiens de la photo ci-dessous, prise lors des saluts, correspondent à ceux-là mêmes sur l’affiche du spectacle d’autant plus qu’apparemment au nombre de quatre, ils apparaissent de fait une quinzaine durant la représentation, dûment masqués selon les personnages interprétés ?

Car dans l’hôtel Paradiso, niché quelque part au cœur des Alpes suisses, le turn over est vraiment impressionnant et au moins aussi intriguant que dans un roman d’Agatha Christie.

Les caractères y sont d’autant plus exacerbés que pas un mot ne sera prononcé durant la totalité du show s’apparentant aisément aux tribulations du cinéma muet lorsque Laurel & Hardy pouvaient aisément se confondre avec deux inspecteurs de police style Dupont & Dupond sortis d’un Hergé anachronique.

Ce langage international du mime se plaît à ravir les spectateurs fort amusés de considérer la mauvaise humeur chronique du personnel en place qui ravive de fait l’histoire de la famille Flöz où chacun des membres finit  par ne plus souffrir ceux des générations suivantes ou précédentes et ce malgré le culte rituel dévolu aux fondateurs encadrés et accrochés en plein milieu du hall d’accueil.

Les clients de cet hôtel thermal soi-disant quatre étoiles obsolètes ne feront pas long feu au contact de cette ambiance à couper au couteau du cuisinier spécialiste des plats à digérer radicalement.

Les séjours pouvant ainsi être écourtés selon la rapidité rotative de la porte à tambour, il surgira cependant de ce maelström un formidable souffle de poésie romanesque où les masques en latex viennent sublimer les bons sentiments tellement caricaturaux que toutes les émotions successives viennent s’y résoudre en l’indicible nostalgie nous plongeant au sein d’une empathie universellement familière.

Theothea le 24/01/18

   

         

              © Theothea.com    

              

LE MENTEUR

de  Pierre Corneille 

mise en scène  Julia Vidit  

avec  Joris Avodo, Aurore Déon, Nathalie Kousnetzoff, Adil Laboudi, Barthélémy Meridjen, Lisa Pajon, Karine Pédurand & Jacques Pieiller

****

     

Théâtre de La Tempête

   

 ©  Anne Goyon

       

Avec la « Java de Broadway », le chanteur Michel Sardou avait su d’antan séduire un public qui ne lui était pas acquis d’avance car il effectuait alors un pas dansant de côté… serait-ce sur cette démarche intuitive que Julia Vidit calque aujourd’hui sa « Java Vérité » qui, au travers d’une boule à facettes malicieuse, pourrait en faire éclore des parcelles forcément bonnes à investir en un temps où tout discours embellit l’effet trompe-l’œil tellement plaisant à l’entendement de nos contemporains ?

Mais quid alors de cette Java supportant « Le Menteur » de Pierre Corneille tel un trophée à faire étinceler une armée de miroirs d’emblée disponibles à renvoyer l’auto-reflet des spectateurs pris en cobayes dans l’attente des huit comédiens coachés à la manière de ressorts compressés devant subitement libérer toute leur énergie contenue ?

L’authenticité de cette Java tiendrait donc en une Compagnie éponyme de très bon aloi tenue de mains de maîtresse en scène, percutant ici les alexandrins pour les faire articuler et porter en voix en une psalmodie thématique où le mensonge généralisé ne serait que l’arrangement consensuel de la réalité éclatée en mille points de vue aussi légitimes les uns que les autres.

Tout d’abord, en gentleman cambrioleur de la bien-pensance retournée à son profit de provincial mal expérimenté mais certain à deux cent pour cent de vouloir conquérir Paris avec ses cœurs à saisir par vol à l’arrachée, voici donc Dorante qui fait son entrée remarquée dans le Grand Monde, celui où la mythomanie pourrait régner en despote amusé pourvu qu’elle ne se fasse point prendre à son propre jeu des versions remaniées du factuel consciencieusement mémorisé par ses contradicteurs !

Pour ce rôle de jeune premier pouvant se déguiser par opportunité en un Scapin, Barthélémy Meridjen domine son sujet avec une maestria digne d’une révélation communicative sachant mettre en valeur l’ensemble de ses partenaires, de par sa conviction à exceller dans l’enthousiasme forcené quels que soient la fortune et ses revers.

L’accompagnant en duplicata d’un Sancho Panza de circonstances mais effaré par l’imagination de son champion hors catégorie, voilà Cliton interprétée de manière ambivalente par Lisa Pajon redoublant sans cesse le désir de réussite alors même qu’il ou elle en visionne en permanence la perspective de l’impasse.

Face à ce tandem de conquête, s’affiche fièrement un duo de résistance Clarice (Karine Pédurand) & Lucrèce (Aurore Déon) où le rôle de cette dernière est lui-même fusionné avec celui de sa suivante synthétisant ainsi le mensonge au féminin à hauteur et à parité du masculin.

De cette confrontation au sommet s’enchaînera un jeu de faux-semblants où la variété des masques s’empilera au gré des stratégies et de la duplicité de chacun des protagonistes appréciant au coup par coup l’ingéniosité de la partie adverse.

Démultipliées par les miroirs renvoyant l’échiquier de l’attraction mutuelle au sein de l’imaginaire collectif, les phases de malignité se nouent successivement dans un imbroglio que Géronte (Jacques Pieiller) pense pouvoir arbitrer de par son autorité patriarcale mais c’est davantage la parodie du Cid et plus précisément celle de Don Diègue qui induira la tonalité humoristique au cœur d’une résolution finale en bonne intelligence.

Au demeurant, quid de la véracité des arguments évoqués ainsi que de la sincérité des engagements prononcés ?

A chaque spectateur le soin de s’arranger avec l’éthique des sentiments et la bonne ou mauvaise foi de ceux qui les auront exprimés.

Theothea le 21/01/18

   

          

              ©  Anne Goyon

              

UNE ADORATION

de  Nancy Huston 

mise en scène   Laurent Hatat  

avec  Océane Mozas, Emma Gustafsson, Jeanne Lazar & Yann Lesvenan

****

     

Théâtre de La Tempête

   

 © Theothea.com    

     

La représentation de " Une Adoration " adaptée par Laurent Hatat à partir du roman de Nancy Huston fut suivie, le mardi 23 janv, d'un débat avec le metteur en scène et sa troupe.

Celui-ci introduisit la causerie en expliquant qu'il affectionnait le travail d'adaptation car il permet de rester plus longtemps en contact avec l’œuvre choisie alors que le temps des répétitions ne cesse de se raccourcir.

Ceci dit, il précisa qu'il ne savait pas si cette motivation était en soi une bonne ou une mauvaise raison.

En tout cas, ce roman de Nancy Huston permet de convoquer les spectateurs à une sorte de jury où les protagonistes s'adressent directement à ceux-ci pour expliciter leurs points de vue respectifs au sujet de la disparition de Cosmo, très célèbre clown comédien fort clivant dans les sentiments et ressentiments qu'il suscitait de son vivant et qu'il continue post mortem de faire perdurer.

Les passions se confrontent brutalement jusqu'à provoquer l'intervention des espèces végétales et même celle des objets inanimés se mettant à participer à ce déballage généralisé jusqu'à faire parler l'arme du crime supputée.

Océane Mozas interprétant le rôle de Elke, la mère de Fiona & Franck, est la plus grande supportrice de son ex-partenaire si charismatique à ses yeux qu'elle pense avoir intégré une grande part de son âme.

Désormais elle constate qu'elle rencontre l'ensemble des qualités qu'il possédait en de nombreuses personnes affichant chacune une partie de ces caractéristiques valorisantes.

Tout se passe comme si un grand souffle d'Amour à la fois poétique et cérébral envahissait peu à peu l'entendement collectif que son fils, lui, ne cessera de neutraliser et d’annihiler en démontant toutes les arguties fallacieuses.

Toutes choses étant égales par ailleurs, Cosmo pourrait être à Godot cet être tellement obsédant que chacun pense (re)connaître faute d'être sûr de son existence.

L'adaptation de cette pièce pourrait fort bien être perçue comme un premier maillon pour une attirance inéluctable à lire, relire et approfondir l'écriture de Nancy Huston...

Theothea le 24/01/18

       

     

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NOS EDUCATIONS SENTIMENTALES

d'après Gustave Flaubert 

de & mise en scène  Sophie Lecarpentier  

avec  Stéphane Brel, Anne Cressent ou Valérie Blanchon, Xavier Clion, Vanessa Koutseff, Solveig Maupu, Julien Saada et la voix de Frédéric Cherboeuf.

****

     

Théâtre 13 Jardin

   

© DR.  

                                   

De Frédéric Moreau à Antoine Doisnel, de Flaubert à Truffaut, du XIXème siècle au XXIème, il y a donc Sophie Lecarpentier qui nous raconte cette histoire entrecroisée d’amitiés de jeunesse, parties initialement à la conquête de la capitale en perspective de l’amour idéal mais qui, quinze années après, s’approchant désormais du bilan de la quarantaine, s’efforcent symboliquement d’être en phase avec le rendez-vous improbable sur la « Place des grands Hommes ».

A la manière d’un portrait générationnel où l’adulescence aurait pris le pas face aux risques inhérents à tous les revers et autres désillusions rencontrés inexorablement au long du périple, la metteuse en scène met donc ses propres pas dans le sillage du romancier de « L’éducation sentimentale » dont elle privilégie les pérégrinations suscitées dans la spécificité relationnelle homme-femme tout en se recommandant du maître de La Nouvelle Vague selon sa distanciation narrative en voix off.

Ainsi, armée de ses deux cautions artistiques de référence, la fondatrice de la compagnie Eulalie élabore une scénographie impressionniste où la suggestion fait corps avec les sentiments et ressentiments que les six jeunes gens à parité masculine-féminine vont se disputer sur le registre délibérément nostalgique du : « Nous nous sommes tant aimés ».

Autour de l’antihéros Moreau-Doisnel dont le personnage incarné par Jean-Pierre Léaud pourrait assurer l’imaginaire sur toile de fond, façon revival, voici donc Frédéric (Julien Saada), entouré de ses camarades de scène, réinventant de manière fantasmatique « Baisers volés », « Domicile conjugal » ou « L’amour en fuite » au sein de sa quête récurrente à séduire l’inaccessible Marie Arnoux mais c’est cependant « Jules et Jim » qui planera avec le plus d’emprise poétique sur ce « Tourbillon de la vie » entre Amour et Amitié partagée pour le meilleur mais sans doute aussi pour le pire…

D’ailleurs « Qu’avons-nous eu de meilleur dans la vie ? » telle pourrait être la question flash-back faisant loi à cette course effrénée menée la tête dans le guidon et toujours en proie à la hâte de satisfaire la pulsion à venir forcément supérieure à la précédente.

Et c’est surtout en se demandant sous constat d’une frustration générale avérée : « Est-ce que vous trouvez normal que la vie déçoive ? » que l’un d’entre eux va fustiger, amer, que celle-ci, à peine donnée, est déjà programmée pour tout vous reprendre ».

Et cela, ce n’est vraiment pas gentil, n'est-ce pas ?

Theothea le 28/01/18

         

     

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MACBETH

de   William Shakespeare 

mise en scène  Stéphane Braunschweig  

avec  Christophe Brault, David Clavel, Virginie Colemyn, Adama Diop, Boutaïna El Fekkak, Roman Jean-Elie, Glenn Marausse, Thierry Paret, Chloé Réjon, Jordan Rezgui, Alison Valence & Jean-Philippe Vidal

****

     

Théâtre de L'Odéon

   

©  Elizabeth Carecchio

                             

A l’aune du souvenir latent d’un couple maudit faisant figure tyrannique au regard de l’opinion mondiale, le label « Ceausescu » pourrait faire force de focus universel tant il a marqué les esprits en fin de XXème siècle, se soldant pour tout compte par l’assassinat des conjoints le jour de Noël 1989, à la suite d’un procès aussi fantoche qu’expéditif.

En choisissant Adama Diop et Chloé Réjon pour incarner son couple Macbeth, c’est un peu comme si Stéphane Braunschweig avait pris l’exact contre-pied de cette image-écran que l’histoire contemporaine aura pu brosser objectivement dans notre mémoire collective en quête incessante de références signifiantes.

Le directeur de l’Odéon a, en la circonstance, la volonté de présenter des époux à la fois stables, équilibrés et complémentaires en pleine conformité avec la perception commune d’une union conjugale réussie.

Nul besoin, à son point de vue, de recourir à la caricature monstrueuse pour justifier le crime en l’expliquant, par avance, selon des outrances comportementales.

Bien au contraire, son Macbeth et sa Lady s’affirment comme un tandem structuré et éclairé avec, certes, d’effectives ambitions politiques devant les mener au pouvoir royal suprême en s’appuyant sur une stratégie de conquête progressive à la manière d’un parcours disponible à toutes les opportunités positives leur permettant d’arriver à leur fin.

Aussi, quand les trois sorcières se mêlent de captiver Macbeth avec des prédictions concernant sa prochaine carrière monarchique et, ainsi, de l’envoûter en brossant son point faible dans le sens du poil, il est assez compréhensible que celui-ci soit, non seulement, intéressé par cette perspective mais qu’en outre, soutenu totalement par sa chère compagne, il porte crédit à ce présage en réunissant les moyens nécessaires à sa réalisation.

C’est ainsi qu’instrumentalisé par le destin, Macbeth va s’enfoncer vers sa perte au moment même où il croit atteindre le Graal en pleine légitimité divinatoire.

Car, en ignorance totale des forces de l’esprit et du système compensatoire qui les régente, le prétendant à la couronne arme son poignard, de telle façon que la lame aiguisée soit responsable à part entière d’un acte dont, bien entendu, elle ne sera que l’outil.

A partir de cet instant crucial, seule la débandade mentale aura désormais accès à l’esprit du général Macbeth, en proie à une multitude de tourments dont il ne pourra plus se débarrasser.

Prenant le relais pour tenter de maquiller le régicide accompli, son épouse, à son tour, aura les pires difficultés à en effacer les traces sur sa propre intégrité.

De mal en pis, les séquences suivantes n’aboutiront qu’à des impasses successives dans un aller-retour incessant entre l’apparence du pouvoir et ses coulisses ainsi scénographiées sur deux cadres frontaux différenciés qu’ils soient concomitants ou non; ainsi, en fond de scène, la salle d’apparat où s’orchestrerait la gouvernance formelle et, au premier plan, la cuisine de l’inconscient où se joueraient les manipulations tour à tour criminelles et culpabilisantes.

Ce serait donc, selon Stéphane Braunschweig, le retour du refoulé qui aurait eu raison du ménage Macbeth a priori fusionnel selon un amour conjugal traditionnel mais au final implosé par son propre aveuglement et sa pusillanimité.

De là à dire que cette déviance circonstancielle serait accessible à Monsieur et Madame Toutlemonde, il n’y aurait qu’un pas à franchir tant il serait aisé de se laisser séduire par les sirènes de la flatterie et de se laisser embrigader par des prophéties fallacieuses.

C’est sans doute les vertus de l’esprit critique qui sont au cœur de la problématique exposée par Stéphane Braunschweig proposant ainsi, sous sa direction du Théâtre de L’Europe, une démonstration interprétée par la preuve du contraire.

Cela peut déstabiliser la vision classique que d’aucuns portent à l’œuvre de Shakespeare en n’obtenant point leur dose de monstruosité fantasque tant attendue… sous finalité d'être confortés dans leurs a priori.

Theothea le 30/01/18

           

          

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