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Les    Chroniques   de

  

23ème  Saison     Chroniques   23.31   à   23.35    Page  439

 

     

          

             

Axelle Red  -  Le Trianon  -  3 déc 2018   © Theothea.com

+ lien vidéo extraits concert Trianon

   

       

   

       

Axelle Red  -  Le Trianon  -  3 déc 2018   © Theothea.com

     

       

     

Axelle Red  -  Le Trianon  -  3 déc 2018   © Theothea.com

   

     

                

     

Axelle Red  -  Le Trianon  -  3 déc 2018   © Theothea.com

     

     

           

     

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L'ECOLE DES FEMMES  /  contes d'Hoffmann   

« L’Ecole des Femmes » Molière mâtiné d’Offenbach au Déjazet

   

de  Molière / Offenbach   

mise en scène   Nicolas Rigas    

avec  Martin Loizillon, Salvatore Ingoglia, Romain Canonnne, Jean Adrien, Antonine Bacquet ou Amélie Tatti, Philippe Ermelier ou Raphael Schwob et Nicolas Rigas ainsi que les musiciens Jacques Gandard ou Karen Jeauffreau, Emma Landarrabilco & Robin Defives

   

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Théâtre Déjazet

   

© Théâtre du petit monde

     

« Le petit chat est mort ! »… Les mille et une façons de lancer cette célèbre réplique que Molière fait dire à Agnès alors qu’Arnolphe s’inquiète spécieusement des conditions de vie quotidienne de sa « protégée » ou plus exactement de sa « captive », contribuent à « l’image de marque » et même à la « marque de fabrique » faisant de cette comédie une véritable proclamation émancipatrice se dissimulant sous les anecdotes du rapport de force masculin / féminin.

Mais « L’école des femmes » peut également être considérée comme une tragédie où l’homme découvre que le cœur a ses raisons intransgressibles et qu’il n’est guère possible de se faire aimer par volonté délibérée d’autant plus si l’on n’est point capable soi-même de véritables sentiments amoureux.

Nicolas Rigas, directeur du « Théâtre du petit monde » fêtant son centenaire en 2019, a choisi l’option de cette impasse psychologique, notamment grâce à un rapprochement artistique Offenbach-Molière où la farce de ce dernier est ponctuée d’extraits musicaux des « Contes d’Hoffmann ».

Aux « diables » officiant dans cet opéra viennent correspondre les sentiments de jalousie destructrice en action maléfique dans la comédie.

Par ailleurs, la similitude niaise du couple gardiens-serviteurs dans les deux œuvres inspire à la présente mise en scène des numéros d’acrobaties loufoques assurant des respirations comiques au premier degré pleinement rafraîchissantes.

Bref, à la manière d’un spectacle total, Nicolas Rigas endossant de surcroît le rôle principal d’Arnolphe, organise autour de son personnage manipulateur, tourmenté et constamment sur la défensive, un bloc d’incompréhension partagée par tous ses autres partenaires.

A contrario Agnès, interprétée en alternance par Amélie Tatti & Antonine Bacquet pourrait s’apparenter à l’oiseau sifflant gaiement sur la branche suspendue entre terre et ciel tout en exprimant, selon un naturel confondant, son goût pour la liberté et son amour pour la vie.

Quant à Horace (Martin Loizillon), son prétendant et néanmoins camarade d’Arnolphe, emporté par ses élans et sa passion, il s’engouffre dans sa nouvelle relation amoureuse avec une telle spontanéité que chaque fois qu’un obstacle se dresse, il s’en confie immédiatement à son pseudo ami… aveugles qu’ils sont tous les deux envers leurs stratégies respectives opposées et pleinement rivales.

Façon « commedia dell' arte », l’interprétation se veut proche d’un théâtre de tréteaux où les comédiens sont en complicité latente avec les spectateurs.

Côté Jardin, les trois musiciens officient au violon, violoncelle et flûte accompagnant cette troupe chantante en solo ou à l’unisson.

Cette réalisation atypique n’a que des vertus tant elle peut satisfaire tous les publics, faire rire à gorge déployée comme développer une analyse sociétale des conséquences désastreuses engendrées par le sentiment paranoïaque de jalousie exacerbée.

Aussi philosophique que drôle, ce spectacle musical se conjugue à la fois sur un registre tonique, affectif, malicieux et même fort subtil.

Theothea le 05/12/18        

                 

   

© Theothea.com

COMEDIENS !  Le Musical

« Comédiens ! » Fabuleux Trio concertiste au Théâtre de La Huchette

   

de  Eric Chantelauze   

mise en scène  Samuel Sené  

avec  Marion Préïté, Fabian Richard & Cyril Romoli   

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Théâtre de La Huchette

   

©  LOT

   

« La Femme, le Mari & l’Amant ». Cette légendaire recette du Vaudeville trouve un exutoire idéal, depuis mars 2017, au sein de cette présente création théâtrale style music-hall et ayant précisément pour cadre le Théâtre de la Huchette.

En 1948, en effet, était inaugurée cette nouvelle salle de spectacle dans le quartier latin dont la taille est inversement proportionnelle à la renommée qu’elle aura acquise durant les soixante-dix années suivantes jusqu’à aujourd’hui… avec notamment la programmation ininterrompue, depuis 1957, de « La Cantatrice chauve » & « La Leçon » de Ionesco.

A l’affiche, « Comédiens ! » se présente donc comme une mise en abyme du Théâtre jouant sur l’interaction in & off entretenue avec les interprètes pouvant potentiellement mener jusqu’au meurtre du partenaire déloyal.

Ainsi, par exemple, « Paillasse » de Leoncavallo a-t-il été tiré d’une histoire vraie où le directeur d’une troupe lyrique fou de jalousie, à cause de l’infidélité de son épouse également comédienne, aura confondu son rôle dramaturgique sur scène avec sa propre situation conjugale.

Fortement inspiré par cette intrication domestique, Samuel Sené a, ici, composé une comédie musicale librement adaptée de cet opéra italien où trois artistes sont en reprise d’ « Au diable Vauvert » virtuellement écrit en 1880 alors qu’il s’agit de remplacer au pied levé l’un des protagonistes, indisponible pour la circonstance, en l’occurrence l’inauguration du fameux Théâtre de La Huchette.

Ce jeu en décalage de 70 années avant et après l’ouverture de la prestigieuse salle parisienne, récemment rénovée de nos jours, contribue à susciter la distanciation entre rôles vécus sur scène face à ceux de la « vraie vie » tout en mettant en exergue l’impossibilité à oublier, en temps réel, leur éventuelle cruelle similitude et ce jusqu’à rendre insupportable sur les planches la vue et la présence de l’être aimé en compagnie du tiers ainsi fustigé.

Dans cet écrin de poche, l’interprétation des trois artistes est quasiment fabuleuse, tant leurs talents respectifs à incarner la dissociation artistique fictive en même temps que la véracité des sentiments en jeu de part et d’autre sont bouleversants, percutants, drôles et d’une sensibilité extrême.

En deux parties chronologiques existentielles, voici le temps de la répétition en 1948 où la blessure et les cicatrices psychologiques affleurent à la fois subrepticement et superficiellement la conscience latente des participants mais viendra ensuite le temps de la représentation plongeant ses costumes en 1880 ainsi que ses sentiments fictifs distendus par sept décennies de recul mais néanmoins aussi douloureux qu’au premier jour car le tourment inconscient se manifeste d’autant plus vivace que le traumatisme exacerbé par la jalousie s’avère de plus en plus fondé.

Marion Préïté, Fabian Richard, Cyril Romoli, chacun des trois effectue un véritable numéro d’acteur à part entière où le savoir-faire musical, l’expressionnisme, la présence caractérielle et la précision gestuelle s’offrent en quintessence de leur métier artisanal, telle une apothéose condensée et sublimée en chantant de tout leur soûl au prorata inverse des dimensions scénographiques.

Au sortir de la Huchette, l’on se dit que, décidément, ce spectacle méritant tous les éloges pourrait servir de « maître étalon » aux générations de « Comédiens » en devenir.

Theothea le 08/12/18   

                     

       

© Theothea.com

L'HOMME DE SCHRÖDINGER

« L’Homme de Schrödinger » & son chaton à l’Artistic Théâtre

   

de  Eric Chantelauze & Samuel Sené   

mise en scène  Samuel Sené & Inès Amoura  

avec  Juliette Behar, Julien Ratel & Lazare Lechat   

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Artistic Théâtre 

   

©  PHILIPPE ESCALIER

     

« Le petit chat serait-il à la fois mort et en vie ? »  Selon la fameuse démonstration de Physique Quantique, ces deux états subsisteraient concomitamment tant qu’un observateur n’aurait pas constaté l’objectivité du résultat de l’expérience imaginée par Erwin Schrödinger en 1935.

Celle-ci consistait à enfermer un chaton durant 1h & 23m dans une boîte en présence d’un dispositif atomique qui, à terme, aurait une chance aléatoire sur deux de se désintégrer en même temps que cela détruirait l’animal considéré à la fois « vivant » et « non vivant » jusqu’à l’ouverture.

Si pour un profane en Sciences Physiques une telle observation tient a priori davantage du surréalisme que de la compréhension rationnelle, de fait, ce processus de conceptualisation quantique poursuivait Samuel Sené depuis sa jeunesse d’étudiant nourrissant l’intention précisément d’en fonder un spectacle de music-hall où un ensemble de disciplines artistiques serait au service de cette fantasmagorie scientifique avec preuves à l’appui.

En s’entourant à nouveau de son équipe créative (Eric Chantelauze & Raphaël Bancou) ayant auparavant conçu si brillamment « Comédiens ! » selon un plébiscite unanime et en partant du postulat qu’en parallèle à la procédure effectuée avec le chat, se déroulerait un processus similaire et comparatif sur l’être humain, la problématique suscitée allait pouvoir conquérir allègrement le champ d’investigation imaginaire du spectateur.

A ceci près qu’en la circonstance, le cobaye serait dupliqué, présentant à la fois mais séparément ses versants masculin & féminin sous les noms de Sacha & Sacha de façon à former simultanément un couple et deux individualités autonomes.

Bref, « être et ne pas être simultanément », tel serait le mot d’ordre multifonctionnel à suivre dans ce happening où les protagonistes seraient interprétés par un duo de comédiens, danseurs, chanteurs & musiciens, sans oublier que l’animal domestique, lui, devrait être managé, sans aucun désagrément, par un tiers sous le nom de Lazare Lechat.

En l’occurrence, nous nous rappelons avoir pu apprécier précédemment Juliette Behar dans « Madiba le Musical » au Comedia et Julien Ratel dans « La Maîtresse en maillot de bain » au Café de la gare dans des rôles, ma foi, fort éloignés de leurs présentes compositions que nous pourrions qualifier, présentement, de grandement « fantaisistes » tant la forme et le fond de ce spectacle nous sont apparus hors normes… pour ne pas dire « quantiques ».

En mettant ainsi leurs talents au diapason d’un ovni Théâtral, ces artistes font preuve de disponibilité aventurière que chacun évaluera à l’aune de son propre désir à côtoyer la pensée magique.

En effet, si le doute est une constante au sein de la nature humaine, c’est précisément dans l’épreuve du choix et donc de l’exclusion afférente que se détermine la marge de manœuvre et de liberté plutôt que de laisser l’arbitraire décider du sort de l’alternative.

Au demeurant, dans une complicité générale réjouissante, le petit chat réserve une sacrée surprise à tous ses admirateurs… déjà subjugués par son abnégation tacite.

Theothea le 11/12/18

   

                  

© Theothea.com

SALOON

« Saloon » Le Cirque Eloize de retour Far West au 13ème Art

     

de  Jeannot Painchaud   

mise en scène  Emmanuel Guillaume  

avec  Nathan Biggs-Penton, Andreas De Ryck, Rosita Hendry, Guillaume Larouche, Camille Leclerc, Giovanni Maldonado, Joana Martinho, Trevor Pool, Meghane Poulet, Johan Prytz, Paul Anthony Roberto & Owen Winship

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13ème Théâtre

   

© laurencelabat

                                                     

Pour l’anniversaire de ses vingt-cinq années, le Cirque Eloize est en tournée à Paris et, plus précisément, au 13ème Art où, à la suite de son inauguration en 2017, cette salle sise Place d’Italie avait déjà accueilli le show « Cirkopolis » créé en 2012 par lequel théâtre, cirque et danse faisaient la part belle et culturelle au sein d’une urbanité sombre et oppressante.

De nouveau en provenance du Québec, sa terre natale circassienne, « Saloon », en piste depuis 2016, nous parvient aujourd’hui, tel un parfum d’exotisme vintage américain focalisant l’ambiance Western comme lieu de toutes les rencontres estimables à la façon d’une image d’Epinal sépia que chacun pourrait peaufiner au sein de son enfance disparue… à l’instar d’un trésor secret enfoui.

Au gré de l’humour, la distanciation et la poésie de sa conception, la mise en scène est virevoltante, acrobatique et chorale.

A la manière d’un dessin animé accompagné d’une bande sonore en bruitages très explicites, les treize artistes dont trois musiciens live évoluent en une virtuelle bande dessinée, style Lucky Luck, dont le saloon constituerait le support de projection des clichés et autres fantasmes que barman, patron, marchand, cow-boys, shérif et autres justiciers ont l’habitude d’investir au cœur du cinéma technicolor hollywoodien… tout en courtisant plus ou moins la « belle » de circonstance… ici en plein exploit de voltige.

C’est Rosita Hendry qui joue ce rôle de « La guerrière » avec l’aisance d’une acrobate musicienne lui accordant une place toute charismatique et pleinement féminine.

Elle est notamment rejointe par « L’audacieuse », sa partenaire privilégiée (Meghane Poulet) dans un numéro aérien où les deux jeunes femmes se distinguent fièrement athlétiques.

Chez les hommes, une balançoire à bascule donne l’opportunité d’une exhibition finale époustouflante où Andréas de Ryck, Giovanni Maldonado & Guillaume Larouche rebondissent sur l’étroitesse d’une planche pour en atteindre l’autre extrémité via des pirouettes en altitude comme s’ils se mouvaient sur un large trampoline.

Entraînées par la musique country épousant les diverses phases de la narration quasi cinématographique, les séquences se suivent avec des ralentissements, des accélérations et même des arrêts sur image fondant le flux burlesque et délicieusement régressif des sentiments oniriques.

« La planche coréenne », « le mât chinois », « le main à main », « les sangles », « la jonglerie », « la roue Cyr » etc… s’en donnent à cœur joie pour envoyer en l’air ces praticiens de l’équilibre en constante prouesse… dénuée totalement de gravité.

C’est une invitation festive Far West que les cousins Painchaud (Jeannot & Eloi), leur équipe réalisatrice de même que le metteur en scène Emmanuel Guillaume offrent ainsi au public parisien durant plus d’un mois au cœur des fêtes de fin d’année 2018 alors que, pendant la même période de l’autre côté de l’Atlantique, se dévoile « Hôtel », la dernière création du Cirque Eloize que, sans aucun doute, la France, à son tour, devrait pouvoir apprécier d’ici à quelque temps…

Theothea le 16/12/18

       

                    

© laurencelabat

SKORPIOS AU LOIN

"Skorpios au loin" Ludmila Mikaël & Niels Arestrup: Jeu de séduction aux Bouffes Parisiens.

   

de  Isabelle Le Nouvel   

mise en scène  Jean-Louis Benoit 

avec  Niels Arestrup, Ludmila Mikaël & Baptiste Roussillon    

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Théâtre des Bouffes Parisiens

   

©  Céline Nieszawer

                                                         

A quelques jours de leur dernière représentation aux Bouffes Parisiens en cette fin d’année 2018, la distribution réunissant Ludmila Mikaël et Niels Arestrup est d’autant plus mythique que leurs incarnations respectives de Winston Churchill et Greta Garbo résonnent comme en écho d’une séduction infinie au diapason du non-dit.

Alors que l'ombre tutélaire de Jean-Claude Brialy ne cesse d'habiter ce lieu prestigieux, les deux monstres sacrés se sont emparés du plateau depuis septembre pour y jouer tous les soirs la palette des vibrations émises sous fascination mutuelle.

Bien sûr, en premier plan, voici Greta Garbo et Winston Churchill, car c'est bien de ces légendes dont il s'agit dans la pièce d’Isabelle Le Nouvel mais, sur les planches, les interprètes eux ne sont pas forcément immunisés pour se maintenir en permanence à distance de ces personnages célèbres.

Dans le respect mutuel au plus haut point, les auras professionnelles respectives des deux comédiens interfèrent nécessairement dans leur perception du partenaire.

Comment gérer cette relation au sommet de l'affiche quand ainsi les carrières se croisent, se jaugent, s’influencent ?

C'est, bien entendu, le regard du public qui décide de la prééminence in situ : Garbo & Churchill ou Mikaël & Arestrup ? Un couple en cacherait-il un autre ? Cette mise en abyme nous semble l'un des enjeux majeurs de cette dramaturgie méditerranéenne bien qu'il ne soit revendiqué ni par le metteur en scène ni par les comédiens eux-mêmes.

Lui, Niels, est complètement immergé dans le comportement inhérent à Churchill; sur sa chaise roulante, il est le prince de la composition.

Il attrape les mimiques, les tics, les expressions que les actualités filmées de l'époque nous ont appris à reconnaître chez ce personnage politique truculent. Sa passion pour Greta transparaît à chaque instant alors même qu'il entreprend de s'ériger en mentor sur le tard prônant le retour de "La Divine" dans les Studios Hollywoodiens bien que celle-ci ait mis définitivement fin à sa carrière.

Confrontée à ce tempérament volontariste Ludmila, elle, cherche à découvrir les motivations secrètes de Garbo en les faisant siennes le temps de la représentation.

Cependant la sociétaire honoraire de la Comédie Française n'a pas le regard noir de Garbo, ni la froideur de son charisme. A priori, elle serait davantage en connivence avec la personnalité et le physique de Jackie Kennedy mais toutefois elle s'attèle à peindre une indifférente étrangeté qui pourrait distiller l'ennui de certains spectateurs mais au contraire en ravir d'autres percevant d’autant plus les difficultés de conquête ainsi entreprises par Arestrup.

Au demeurant, le charme de Ludmila Mikaël reste entier et c'est précisément dans le no woman's land de sa retenue discrète et bienveillante que réside l'attrait du « pas de deux » pratiqué par ce couple référencé casting haut de gamme.

Cependant, cette brève rencontre trouvera précisément son terme en fonction de la décision de la Star en retraite d'interrompre son séjour de croisière à la prochaine escale.

De même qu'elle s'était décidée au dernier moment à rejoindre le yacht d'Aristote Onassis à Monaco, elle descendrait à Porto Fino sur la côte Italienne plutôt que de voguer jusqu'à Skorpios.

Pourquoi cette décision soudaine ? Onassis très affairé par La Callas ne s'était-il pas assez occupé d'elle ? A contrario, Churchill très directif et emporté par sa fougue passionnelle avait-il franchi les bornes de la bienséance, notamment en réclamant de voir les seins de Garbo ?

Nous ne le saurons d'autant moins que l'Histoire n'en fait point écho et que ce dialogue totalement imaginé par Isabelle le Nouvel, par ailleurs épouse de Niels Arestrup, permet à chaque spectateur d'en interpréter la dialectique légendaire à sa convenance.

Une chose est fondée, c'est que durant cette pièce de théâtre, Greta Garbo ne quitte que très rarement le pont sur lequel se trouve Winston Churchill et que, par conséquent, ils s'entendent apparemment plutôt bien à rester ainsi ensemble servi par un majordome (Baptiste Roussillon) qui leur rapporte toutes les péripéties et autres intrigues se déroulant à bord du Yacht.

Sans doute, Winston Churchill prendra-t-il comme un désaveu cet abandon en pleine mer mais, en même temps, Greta très intéressée par sa peinture lui assure que le tableau reçu en cadeau trônera en évidence dans son appartement.

La rencontre du Vieux Lion & du Sphinx a peut-être d'autres perspectives qu’une impasse apparente.

Quant à Ludmila & Niels, eux, auront-ils à nouveau l’opportunité de jouer en duo, à la suite d’une éventuelle tournée ?

En tout cas, cette mise en scène de Jean-Louis Benoit était particulièrement réjouissante grâce aux lumières de Joël Hourbeigt et dans ce magnifique décor de Jean Haas tellement évocateur sous le ciel méditerranéen où l'aube, le crépuscule et la nuit étoilée rivalisent de confidences suggérées au rythme des flots bleus cinglant la coque.

Theothea le 21/12/18

   

     

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Axelle Red  -  Le Trianon  -  3 déc 2018   © Theothea.com

 

       

   

   

   

     

          

Axelle Red  -  Le Trianon  -  3 déc 2018   © Theothea.com

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Axelle Red  -  Le Trianon  -  3 déc 2018   © Theothea.com

     

       

     

         

     

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