Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

23ème  Saison     Chroniques   23.41   à   23.45    Page  441

 

     LES CHATOUILLES (Der des Der)                   

          

             

Andréa Bescond  &  Eric Métayer

LES CHATOUILLES Dernière au Théâtre Antoine -         lien video standing ovation      © Theothea.com    

   

       

   

       

LES CHATOUILLES Dernière au Théâtre Antoine -         lien chronique Petit Montparnasse      © Theothea.com

     

       

     

LES CHATOUILLES Dernière au Théâtre Antoine -         lien video standing ovation      © Theothea.com

   

     

                

     

LES CHATOUILLES Dernière au Théâtre Antoine -         lien chronique Petit Montparnasse     © Theothea.com

     

     

           

     

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7 MORTS SUR ORDONNANCE

« 7 morts sur ordonnance » Grandeur Nature au Théâtre Hébertot

     

d'après Jacques Rouffio & Georges Conchon  

mise en scène  Anne Bourgeois

avec Bruno Wolkowitch, Claude Aufaure, Valentin de Carbonnières, Jean-Philippe Puymartin, Julie Debazac, Francis Lombrail, Jean-Philippe Bêche & Bruno Paviot 

****

     

Théâtre  Hébertot

   

© Laurencine LOT

             

Dans le prolongement de « Douze hommes en colère », la pièce « Sept morts sur ordonnance » introduit sur les planches, de manière similaire, une oeuvre cinématographique renommée au profit de partis pris sociétaux ayant marqué leurs contemporains et vient, ainsi, d’être adaptée par Anne Bourgeois et Francis Lombrail, à partir du film de Jacques Rouffio, lui-même tiré du roman de Georges Conchon, et cela en perspective d’une proposition théâtrale haut de gamme autorisant le débat contradictoire et récurrent.

Si le harcèlement est bel et bien au cœur de ce thriller socio-médical, c’est également le contexte provincial, la notabilité locale, la rentabilité économique qui en constituent les ressorts en s’appuyant sur des faits réels ayant focalisé les esprits de l’époque.

Comment une hécatombe familiale pourrait-elle se renouveler à quelques années d’intervalle dans des circonstances semblables sans susciter une interrogation sur les mécanismes destructeurs identiques mis en branle ?

Le commissaire de police Giret (Francis Lombrail) sera donc en charge d’éluder cette problématique meurtrière, supposée criminelle.

En effet, pour démonter un jeu de rôles où chacun arbore celui de l’intérêt collectif, il est nécessaire d’aller débusquer les motivations là où elles se fondent et se construisent, fût-ce derrière des arguments fallacieux.

Du point de vue du Professeur Brézé (Claude Aufaure), aucun doute, c’est la rentabilité de sa clinique privée qui est au cœur de ses préoccupations.

Du côté de Pierre Losseray (Bruno Wolkowitch), c’est avant tout la corrélation entre la réputation, l’honnêteté et le savoir-faire qui sera le moteur de son attitude sans faille pleinement soutenue par Muriel, son épouse (Julie Debazac).

La réactualisation virtuelle de celui du Docteur Berg (Valentin de Carbonnières) agira comme une métaphore foncièrement significative destinée à prouver qu’il s’agit d’une méthode de harcèlement analogue et sans doute exercée par une même personne manipulatrice.

Si, pour ce dernier, ce fut son addiction au jeu d’argent qui aura été le prétexte à le stigmatiser au regard de ses collègues et de la population, pour Losseray, c’est son accident cardiaque qui sera utilisé pour lui porter préjudice.

Dans les deux cas, il s’agira de porter atteinte à une excellente réputation acquise par deux chirurgiens opérant successivement à l’hôpital public alors qu’une clinique privée voisine cherche à gagner des parts de marché…. avec, à sa tête, le fameux Brézé.

En mettant en scène, sous la directive d’Anne Bourgeois, ce double rapport de forces où le flux pernicieux fonctionne comme un lent venin mais inéluctable, c’est l’estime de soi, avant même le discrédit, qui est directement attaqué au sein de sa vulnérabilité de façon à libérer, sans autre contrainte, la pulsion de mort.

Ainsi l’exacerbation émotionnelle trouve-t-elle logiquement son aboutissement dans le suicide et la folie meurtrière… en réponse aux pressions exercées sur la responsabilité et l’honneur de praticiens en pleine possession de leurs compétences.

Et néanmoins, la dramaturgie n’occulte point que si le harcèlement moral est avéré dans les deux cas, il y aurait, sans doute, un réel problème sanitaire à laisser opérer un chirurgien fragilisé par son état cardiaque, fût-il remplaçable sur le champ par un de ses confrères.

C’est de cette évaluation subtile face à une situation complexe que le spectateur est appelé, en son âme et conscience, à analyser celle-ci et à l’apprécier au prorata du comportement « citoyen » ou non de chacun des protagonistes.

Theothea le 1er mars 2019

       

                 

© Theothea.com

PREMIER AMOUR

« Premier Amour » Sami Frey Revival à l’Atelier

     

de  Samuel Beckett   

mise en scène   Sami Frey 

avec  Sami Frey   

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Théâtre de l'Atelier

   

© Hélène Bamberger - Opale

                                                 

D’origines respectivement russes et polonaises tout en étant de la même génération (1935 & 37), Laurent Terzieff comme Sami Frey font partie de ces comédiens au charisme hors du temps et néanmoins identifiable instantanément.

Tous les deux ont eu une carrière fondamentalement vouée au Théâtre bien que ce fût le cinéma qui leur mit le pied à l’étrier en assurant d’emblée leur fascinante notoriété avec des titres cultes mais antagonistes « Les Tricheurs » de Carné pour l’un et « La Vérité » de Clouzot pour l’autre.

Avec leurs faciès sculptés au couteau, ces deux artistes ont impressionné l’inconscient culturel collectif davantage dans la gémellité complémentaire qu’en compétition duelle; avec leur doux regard transperçant l’intérieur de l’âme, ils se sont inscrits au patrimoine de la langue française selon des phrasés personnellement séquencés résonnant au cœur de l’oreille interne.

Si Laurent a définitivement quitté la scène terrestre depuis quelque dix années, c’est à cette même période que Sami, lui, montait pour la première fois à L’Atelier « Premier Amour » de Samuel Beckett.

Au dire de ceux qui virent cette création à l’époque, c’est avec un panache en tous points identiques que l’acteur de 82 ans est revenu en ce même théâtre pour une nouvelle série de représentations, jauge complète, s’étant achevée le 3 mars 2019.

Devant l’imposant et impressionnant rideau de fer couleur bronze rouillé, deux bancs scolaires épousent la largeur du front de scène.

Surmontée d’une lampe rouge s’allumant dès son ouverture, la petite porte intégrée à l’extrémité de l’armure métallique côté jardin laisse le passage à la grande silhouette vêtue d’un imper sombre passe partout.

Étant attifé de surcroît d’une besace verdâtre en bandouillère, le dress code implique résolument le souhait de ne pas dénoter avec les autres éléments d’un tel décor impénétrable.

Bref, tout est en place pour que l’artiste, comme mû par une étrange mécanique fluide, déroule alors la pelote d’une histoire à dormir debout; mieux ! à se projeter dans un univers où la candeur se glisse dans un humour en demi-teinte que la commissure des lèvres ne saurait trahir.

Si ce premier amour de Samuel Beckett devait faire figure d’expérience autobiographique fondatrice pour son auteur, sûr que pour Sami Frey, l’interprète, lui, s’en repaît de tout son saoul.

Il faut le voir, engoncé dans cet accoutrement de fortune qu’un médiocre couvre-chef va bientôt rehausser de sa banalité, s’asseoir de manière étriquée sur l’un des bancs, puis glisser vers l’autre dans une posture intravertie que quelques gestes ou mouvements emportés viendront saccader de leur révolte inhibée.

Il faut l’entendre de sa voix grave et suave raconter ses expériences existentielles ébahies par l’absurdité de la vie sans que néanmoins grondent d’autres souhaits que celui de rester incrédule et libéré de toute obligation.

Il faut dire qu’à la mort de son père, l’anti-héros se retrouve livré à lui-même et donc à la rue. Atterrissant ainsi sur ces deux bancs rapprochés, ce pourrait être un signe du destin que l’apparition de Lulu venant s’imposer à sa solitude complice, lui proposant de surcroît le gîte et le couvert. Qu’adviendra-t-il de ses ruminations obsédantes, de ses partis pris déroutants, de sa vision rétrécie du monde environnant ?

C’est sans doute la verve ironique de Beckett qui aura séduit Sami Frey car, comme dans « En attendant Godot », le protagoniste apparemment victime n’en pense pas moins sur la condition humaine et qu’à ce titre il aurait sans doute tort d’être déçu lorsqu’un geste altruiste lui est adressé, même maladroitement.

Lors des saluts, en standing ovation, l’artiste ne se départira jamais de son sourire affleurant les lèvres tout en restant proche du « Garde à vous », le regard fixé sur une ligne d’horizon virtuelle, posture délibérée que, bien entendu, chacun pourra traduire selon son intuition.

Cela étant dit, une seule question s’énonce désormais avec évidence : Quand Sami Frey remontera-t-il à nouveau sur les planches ?

Theothea le 4 mars 2019

               

       

© Theothea.com

PSY CAUSE(S) 3

de  Josiane Pinson   

mise en scène  Gil Gailliot 

avec  Josiane Pinson   

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Studio Hébertot

   

© Theothea.com

                                                       

Avec cet opus numéroté 3, Josiane Pinson aura apparemment refermé sa trilogie de cause psychanalytique avec ce qu’on pourrait appeler le solde du compte psy.

En effet replongeant une décennie en arrière dans les deux premiers volets de son entreprise autour du fameux fauteuil orange modulable à souhait, nous y voyons resurgir une galerie d'analysées censées représenter la gente féminine dans la variété de ses ambitions autant que de ses contradictions, voire de ses impasses.

Tout en sachant que Josiane prend à sa charge une lourde partie des maux ainsi décrits, il faut savoir qu’elle assume également la plus grande part de la posture du thérapeute dont la mise à distance, l’esprit critique et l’ironie sont les meilleures armes qu’elle retourne sur ses patientes virtuelles tout en les confiant avec malice au régal des spectateurs en plein défoulement.

Si le premier spectacle pouvait s’apparenter à la prise de risques maximum où l’audace d’affronter la fuite en avant s’exerçait au prorata de la peur engendrée, le deuxième, lui, se cristallisait autour de la nique à la pulsion de mort tel un bras d’honneur d’ordre métaphysique.

Avec cette troisième phase du processus, là où il semblerait que pour l’auteure, sa part soit la moins autobiographique, c’est pourtant bien sur une décision radicale que va se refermer le cycle en renvoyant successivement aux « gémonies » le partenaire, les proches, descendants non reconnaissants ou ascendants étouffants, ainsi que l’armée des clientes ayant réussi à exacerber toute tentative de pédagogie ainsi que toute volonté de patience.

Aussi choisissant de relativiser les bienfaits de la psychanalyse théorique en la transformant au profit d’un investissement commercial à plein temps dans un gîte rural, c’est la notion d’hospitalité compréhensive mais à géométrie variable qui devrait désormais assurer l’objectif du gagnant gagnant.

Bien entendu, Josiane l’artiste rectifie immédiatement le tir en précisant que tout cela n’a été mis en mots et en scène que pour en rire.

Toutefois, alors que Josiane l’interprète s’apprête à jouer le rôle de directrice du FMI dans le prochain film de Costa Gavras, il serait intéressant d’observer ce qu’il adviendra de son éventuelle « co-directrice » de gîte rural car, concomitamment, Josiane la metteuse en scène & auteure vient de procéder au Lucernaire à une lecture de « Psycauses Lui » par Alexis Victor.

Comme un rebondissement à suivre avec le plus grand intérêt !…

Theothea le 26/04/19

   

                  

© Theothea.com

A VUE

de  Jean-Luc A. d'Asciano   

mise en scène  Roser Montlo Guberna & Brigitte Seth 

avec  Sylvain Dufour, Roser Montlo Guberna & Brigitte Seth   

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Théâtre La Tempête

   

© Theothea.com

                                                 

prochainement

       

             

© Theothea.com

MONSIEUR FRAIZE

de Fraize  

mise en scène Papy

avec  Fraize 

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Théâtre L'Européen

   

© Theothea.com

                                                     

Marc Fraize & son Monsieur « éponyme » habitent la même personne. Qui l’eût cru ? Et pourtant quand l'un répond aux interviews, chaussé de lunettes rondes, avec distanciation loquace vingt ans après la création de son personnage lunaire, ésotérique & taiseux, il y a comme un malaise, celui précisément du silence calculé que l’artiste talentueux a délibérément décidé d'installer sur scène sous l’empathie du public, ne serait-ce que pour susciter la surprise en contrepoint d’avec ses confrères comiques, un peu tous formés au même moule de la vanne systématique à intervalles rapprochés.

Lui, Monsieur Fraize, tout au contraire n’a pas de texte ou si peu qu’il tient en des borborygmes, des hésitations répétées, de la maladresse bref du mal-être en public qu’aucun coach ne serait en mesure de remédier ou de dissimuler. De plus, il entretient de facto un certain doute sur l’état mental et le quotient intellectuel de son mentor.

Mais voilà Marc Fraize veille au grain, lui le marionnettiste de lui-même ou partiellement; il sait ce qu’il veut et surtout ce qu’il ne veut pas.

Révélé au grand public par ses dix passages dans l’émission de Laurent Ruquier « On n’demande qu’à en rire », c’est en composant l’état d’esprit de son personnage, content de lui-même mais à côté de ses pompes et, de surcroît, fringué comme l’as de pique, que les mots surgissent ou pas en temps réel, dans le désordre d’une pensée prête à satisfaire l’imbécile heureux qu’il n’est point.

Du grand Art scénographique qui ne ressemble à rien d’autre qu’à lui-même pris en cobaye volontaire et consentant opérant en antidote des règles politiquement correctes du succès habituellement escompté par les professionnels du rire.

Pour Monsieur Fraize, là où il y a de la gêne ou de l’exaspération, il y a du plaisir alors même que le démiurge reconnaît lui-même que la manipulation du public est inhérente mais que ce dernier le sait ou apprend à le savoir en connaissance de cause et surtout en symbiose complice avec son anti-héros.

En ce printemps 2019, Marc & son double sévissent donc de nouveau à L’Européen pour une série de dates… en approfondissant toujours un peu plus l’apparente absurdité conceptuelle du « perdant / gagnant » tout en préparant discrètement de nouvelles phases à venir… forcément surprenantes.

Theothea le 05/05/19

         

                 

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