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23ème  Saison     Chroniques   23.81   à   23.85    Page  449

 

          

             

Charlie Winston / Enghien Jazz Festival      © Theothea.com

   

       

   

       

Charlie Winston / Enghien Jazz Festival      © Theothea.com     

       

     

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HOMME ENCADRE SUR FOND BLANC

« Homme encadré sur fond blanc » Pierric prodigieux au Tristan Bernard

   

Conception artistique  Pierric Tenthorey, Gaëtan Bloom, Jérôme Giller & Roelof Overmeer   

avec  PIERRIC   

****

     

Théâtre  Tristan Bernard

   

©   Fabienne Rappeneau

           

A l’instar du mythe de Sisyphe, Pierric remonte son rocher inlassablement vers le sommet de la montagne, se retrouvant, néanmoins, inexorablement, de nouveau au point de départ à fréquence régulière sans qu’il puisse se départir de sa quête obsessionnelle : Sortir d'un endroit fermé et maculé d’une blancheur infinie apparemment sans échappatoire patente.

En cet été 2019, l’artiste franco-suisse se produit au sein de son installation sise sur la scène du Tristan Bernard face à un public dûment armé d’éventails distribués gracieusement à la billetterie.

Son couvre-chef atterrissant d’emblée depuis les cintres en signal de départ, l’homme se retrouve, au propre comme au figuré, encadré sur fond blanc disposé en triptyque face au quatrième mur.

Son sang et surtout son esprit ne faisant qu’un tour de piste, le voilà immédiatement disposé à chercher la sortie de cet espace jugé hostile… à sa quiétude !

Mais comment s’extraire d’un lieu clos où les deux portes latérales ont perdu leurs poignées respectives alors que les parois lisses ne renvoient leur otage qu’à sa réflexion en abîme ?

Sans doute les tours de passe-passe et autres pratiques de magie dont le personnage est coutumier pourraient-ils, en faisant diversion poétique, susciter le détraquement nécessaire dans ce dispositif d’où pourrait émerger une perspective d’ouverture virtuelle.

Cependant pour parvenir à cet objectif, Pierric Tenthorey doit sans relâche remettre sur le métier le fruit des expériences dont, par accumulation progressive à chaque cycle, il corrige le tir de façon à éviter l’impasse précédente.

Ainsi muet mais expressif, vif mais doué pour l’esprit d’escalier, perspicace mais opportuniste faisant feu de tout bois, l’antihéros pris au piège s’ingénie à rebondir sur chaque nouveau concept surgissant de l’intelligence collective partagée avec l’assentiment de la salle indubitablement partie prenante.

Philosophe dialectique en diable, magicien en fantôme de Buster Keaton, véritable pourfendeur de la victimisation, tel un gentleman cambrioleur pris à rebours, le voici toujours classieux prêt à instrumentaliser les moindres accessoires que les sortilèges du manque vont mettre fort opportunément à sa disposition au prorata de sa jugeote et de sa capacité d’anticipation le plaçant si possible avec un ou plusieurs coups d’avance sur les forces antagonistes.

Sa souplesse, son élasticité, sa fluidité et même ses soubresauts surprennent, ravissent, captivent l’imaginaire des spectateurs pris à témoins face à tant d’ingénuité, de trouvailles et même de méthode Coué.

Du grand Art, de la subtilité, de la complicité sous un regard impénétrable et néanmoins amusé des bons tours qu’il joue à la destinée, Le « Pierric » subjugue son auditoire, plongé la plupart du temps au cœur d’un profond silence entrecoupé de quelques bruitages, sifflements ou de musique surlignant la cadence du processus chorégraphique en cours, au point que sa démonstration « sans voix » sur la méthode permettant de s’extraire à son avantage de l’adversité pourrait faire figure d’exhortation rhétorique emblématique, la plus pragmatique et la plus fascinante qu’il ait jamais été accordée à un mime.

Theothea le 27/07/19

                               

     

© Theothea.com    

         

     

© Theothea.com

     

PLATONOV    

« Platonov » Le fougueux défi du Festival de La Luzège 2019

       

d'après Anton Tchekhov

mise en scène Vincent Pouderoux  

avec  Hugo Anguenot, Maxime Bonnand, Emmanuel Demonsant, Clémentine Haro, Fabrice Henry, Coralie Leblan, Romane Ponty Bésanger, François Rey & Kristina Strelkova

****

     

Festival de La Luzege

Champagnac-La-Noaille

   

©  Patrick Fabre

             

D'un Platonov à l'Autre, de son adaptation conceptualisée à sa création actualisée, cette première pièce du jeune Tchekhov se présente de nos jours, après avoir longtemps été ignorée, comme un formidable terrain de jeu où chaque metteur en scène, qu'il soit novice ou aguerri, a envie de se confronter dans la perspective d'y imprimer non pas sa vision subjective mais d’y entrer en résonance avec la contemporanéité en fonction d’une relation spécifique au monde.

De là à suggérer que l’écriture en serait existentielle et qu'elle engagerait ses protagonistes dans une démarche en miroir de la société, il n'y aurait que le desiderata de chacune des réalisations se sentant d'autant plus libre de fantasmer à ce sujet qu'Anton Tchekhov lui-même n'a jamais eu la satisfaction d’apprécier sa dramaturgie initiale jouée sur scène.

C’est donc quasiment sur un canevas vierge que l’ensemble des scénographies aborde, de fait, cette pièce sans titre originel connu alors que d'une façon empirique le patrimoine culturel s’est résolu de l’intituler par le nom de son anti-héros emblématique à savoir « Platonov ».

Donc carte blanche tout azimut pour la réception des retrouvailles organisées par Anna Petrovna (Kristina Strelkova) dans sa villégiature d’été à la campagne !…

Et c'est bien ainsi que Vincent Pouderoux, avec son collectif menant le Festival de la Luzège désormais en codirection partagée, entend attirer, étonner et satisfaire, à la fois, un public local corrézien augmenté du tourisme saisonnier selon des représentations itinérantes au nombre de 14 pour l’édition en cours.

Distraire et en même temps se poser des interrogations concernant la nature humaine, paradoxalement ambitieuse et laxiste, tel pourrait être présentement le cahier des charges d'une mise en scène souhaitant plaire tout en incitant à la dialectique.

Alors même si Platonov ne peut se réduire à Don Juan, il est assez judicieux, pour fustiger les travers de l'âme, de parodier l’humanité sous l'angle de la conquête amoureuse en cercle vicié de façon à en tester, in vivo, le non sens, la vacuité et le vide abyssal engendrés par la volonté de domination obstinée.

En laissant les stigmates caricaturaux démontrer par le rire du public sa profonde désapprobation face au comportement de séduction systématisée, se dégageront néanmoins, en parallèle, les vertus contradictoires de la provocation ludique voire sarcastique.

Le Donjuanisme deviendrait donc ici la métaphore d'une vie sans effort, sans morale, sans valeur de référence alors que dans un concept de spirale infinie serait générée une sorte de typhon de l’ennui aspirant a parité l'exacerbation du désir personnel en même temps que l'exaspération d’autrui; ce qui pourrait aisément engendrer à terme l'autodestruction programmée autant que le meurtre commandité tant les susceptibilités seraient avivées au sein du ressentiment délétère.

Cela dit, la problématique Tchekhovienne voulait-elle d’emblée, pour ce coup d’essai, faire la part belle au nihilisme dépressif ou à la passion incontrôlée ?

A ce stade du questionnement, on se contentera d’une réflexion en attente potentielle d’une énième création de « Platonov » in extenso ou, comme ici, synthétisée de quelque six heures à, pourquoi pas, un peu plus d'une heure et demie !…

                               

         

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Au demeurant, la réalisation de Vincent Pouderoux nous a grandement impressionnés lors de sa représentation à Champagnac-la-Noaille par son art et son aisance d’habiter un lieu en s' emparant à la fois de la nature environnante tout en concevant un espace théâtral où les comédiens se meuvent et se positionnent à 360° en une géométrie ovale à l’éclairage subtilement complexe au sein de laquelle les spectateurs les accompagnent volontiers dans leur quête du lâcher prise au réalisme.

Quelques « arrêts sur image scénique » contribuent à interrompre le tourbillon en cours en effectuant, à l’instar de l’entracte, des pauses salvatrices dont l'apogée sera atteinte par deux aubades chorales de chants russes en canon incitant à l’émotion et à la nostalgie.

Si le charisme de l'acteur jouant Mikhaïl Vassilievitch Platonov (Maxime Bonnand) est particulièrement fascinant, ses camarades de jeu lui renvoient la réplique avec l’énergique conviction que le rapport de forces « masculin-féminin » est sur le point de subjuguer l’auditoire de son enjeu superbement atavique.

Longue vie itinérante au Festival de La Luzège plus que jamais en plein essor estival au travers de La Corrèze.

Theothea le 07 Août 2019   

       

           

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Rickie Lee Jones / Enghien Jazz Festival      © Theothea.com

 

       

   

   

   

     

          

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20ème  Enghien Jazz Festival      © Theothea.com

     

       

     

         

     

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