Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

24ème  Saison     Chroniques   24.06   à   24.10    Page  451

 

     

     

       

                   

                 

Moniek Boersma &  Grégory Benchenafi   © Theothea.com

   

       

   

       

Claudia Tagbo   © Theothea.com     

       

     

Dave Stewart, Glen Ballard, Bruce Joel Rubin & Laurent Bentata   © Theothea.com

   

     

                

     

Moniek Boersma &  Grégory Benchenafi   © Theothea.com

     

           

     

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GHOST

« Ghost Le Musical » Molly & Sam Unchained Melody à Mogador

de  Bruce Joel Rubin

mise en scène  Véronique Bandelier

avec Claudia TAGBO ou Laura NANOU / Clair JAZ, Moniek BOERSMA, Clément BERNARD CABREL, Alexandre BERNOT, Emmanuelle GUÉLIN, Léo MAINDRON, Marianne ORLOWSKI, Grégory BENCHENAFI, Philippe TOUZEL, Benoit CHARRON, Alain DION, Abdel-Rahym MADI, Cannelle PETIT, Beehann, Elsa FIDJII, Mickaël GADEA, Grégory GONEL, Carla HUGON, Alexandre LACOSTE, Alyssa POTTIER, Virginie RAMIS, Julien A. SIMON & Danièle YONDO

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Théâtre  Mogador

   

©   Alessandro Pinna

                  

D’un fantôme à l’autre voici, après celui de l’Opéra parti en fumée en 2017 avant même que son ombre ne foule la scène de Mogador, celui de Sam qui, depuis 2011, hante sa propre comédie musicale de Manchester à Broadway en passant par la Russie pour parvenir aujourd’hui à Paris, accompagné de ses bonnes fées plus que jamais penchées avec affection sur son spectre poursuivant Molly.

En effet, lors de la Master Class précédant la première de gala, ils étaient tous là, à commencer par Bruce Joel Rubin à la fois auteur du film et adaptateur du Musical ainsi que Dave Stewart & Glen Ballard compositeurs et coauteurs des paroles, pour accompagner chaleureusement les trois « étoiles » de la version française.

Bien entendu, la carrière de Claudia Tagbo succédant au rôle de Oda Mae créé au cinéma par Whoopi Goldberg a déjà dépassé le stade de la notoriété francophone; sa fougue et son esprit d’à-propos savent capter d’emblée l’intérêt du public et son humour fait merveille pour interpréter l’aspect arnaqueur de la cartomancienne.

Moniek Boersma, d’origine hollandaise, retrouvant les planches de Mogador qu’elle avait côtoyées pour « Le Bal des Vampires », possède la voix comme le feeling en phase et au diapason pour exprimer autant la sensibilité que le traumatisme émotionnel de Molly.

Quant à Grégory Benchenafi, déjà coutumier de spectacles en vue, « Mike Brant », « Dorian Gay », « Mistinguett », « Les parapluies de Cherbourg » et récemment « Chance! », pressenti initialement pour jouer le rôle du méchant Carl, voici qu’à la dernière étape du casting, c’est celui de Sam qui lui tendait les bras et dès lors le comédien-chanteur se trouvait projeté en pleine candeur dans son inattendue transparence fantomatique.

C’est, par suite, le canadien Philippe Touzel qui, jouant pour la première fois en Europe, investissait le personnage de Carl, ce faux ami.

« Je crois en les forces de l’esprit et je ne vous quitterai pas » avait déclaré François Mitterrand l’année précédant sa disparition, c’est en quelque sorte une variante de cette conviction qui s’empare de Sam lors du crime inattendu et brutal provoquant immédiatement le dédoublement de son subconscient cherchant coûte que coûte à maintenir le contact avec Molly.

A l’instar de « Hôtel des deux mondes » d’Eric-Emmanuel Schmitt, c’est également dans un entre-deux, fac-similé du purgatoire, que Sam va chercher âme qui vive pour intercéder auprès de Molly alors qu’il la poursuit au quotidien mais qu’elle ne le voit point même lorsqu’ils se frôlent.

C’est notamment par l’intermédiaire d’une voyante bizarroïde & burlesque qu’il parviendra à déchiffrer les obstacles entravant la communication avec l’au-delà. De surcroît, la fréquentation fortuite d’un marginal doué de dons parapsychiques lui permettra l’apprentissage de savoir-faire suprasensibles.

Cependant la découverte, dans sa quête d’outre-monde, que son meurtre est vraisemblablement un coup monté démontre alors à ses yeux que son amoureuse est en grand danger.

Qu’adviendra-t-il donc de la relation entre Molly et Sam à l’approche de leurs retrouvailles potentielles de l’autre côté du miroir, à travers la transmission d’une pensée interactive ?

Par intuition, la réponse devrait pouvoir s’initier au cœur de la puissance relationnelle qui les avait accompagnés jusqu’à l’instant fatal ?

Si la scène mythique de la poterie étayée par la chanson culte « Unchained Melody » s’évaluait en valeur symbolique, sans doute celle-ci détiendrait-elle la clef codée de la passion affranchie de toute contingence.

En effet, accompagnée de formidables effets spéciaux et de chorégraphies en prise sur l’émotion, la mise en scène de Véronique Bandelier s’empare de cette histoire d’amour en menace ultime pour en projeter les lignes de force scénographiques bien au-delà de la conscience.

La transgression du rationnel parachève dans l’imaginaire du spectateur une fin en apothéose que chacun pourra rendre magique au gré de sa confiance en la réalité transcendée.

Theothea le 21/10/19

                               

             

© Theothea.com

     

   

     

GHOST Le Musical  -  Vidéo UNCHAINED MELODY  -  

Master Class Mogador   © Theothea.com

     

     

       

© Theothea.com

ELECTRE DES BAS FONDS

« Electre des Bas-Fonds » Simon Abkarian en Majesté au Théâtre du Soleil

   

de & mise en scène  Simon Abkarian

musique   trio des Howlin’ Jaws

avec Maral Abkarian, Chouchane Agoudjian, Anaïs Ancel, Maud Brethenoux, Aurore Frémont, Christina Galstian Agoudjian, Georgia Ives (en alternance), Rafaela Jirkovsky, Nathalie Le Boucher, Nedjma Merahi, Manon Pélissier, Annie Rumani, Catherine Schaub Abkarian, Suzana Thomaz, Frédérique Voruz, Simon Abkarian, Assaad Bouab, Laurent Clauwaert, Victor Fradet, Eliot Maurel & Olivier Mansard.

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Théâtre du Soleil

   

© Theothea.com

             

Si, après avoir mis les pieds à l’étrier du jeune comédien Simon Abkarian en formation durant huit années auprès de la troupe du Soleil, Ariane Mnouchkine l’accueille, de nouveau à La Cartoucherie, d’une année sur l’autre, avec sa Compagnie des 5 Roues d’abord pour son diptyque « Au-delà des ténèbres » et maintenant pour « Electre des bas-fonds », c’est bel et bien que l’illustre fondatrice non seulement soutient ces réalisations mais, sans doute aussi, y voit-elle un fort lien de filiation, de transmission et peut-être même imagine-t-elle, qui sait, un potentiel futur passage de relais pour le Théâtre du Soleil créé par elle en 1964.

Si le souffle épique soulevant et emportant les créations d’Ariane ont influé depuis plus d’un(e) artiste, tous n’ont pas pu ou su relever le défi de s’en émanciper identitairement tout en restant au plus près de l’esprit qui nourrit et agit de l’intérieur ces grandes fresques mythologiques à la fois cyclopéennes et homériques se révélant dans un même élan scénographique, transcendantes et métaphoriques de notre époque, celle-ci étant plus que jamais en quête de repères signifiants.

En effet, si par exemple les mondes imaginaires de Philippe Caubère et Simon Abkarian ont été, tour à tour, profondément marqués et déterminés par le travail ontologique auquel a notamment contribué, en ces ateliers du Soleil, Hélène Cixous, l’un a pris son envol en adoptant la quête autobiographique dans sa dimension anthropologique, l’autre semble projeter son propre univers fantasmagorique dans une perception intemporelle du patrimoine théâtral.

A chacun donc son art et sa manière, éclairés fort opportunément par la passionnante perspective d’une prochaine reprise au Soleil de « Une Chambre en Inde » en alternance avec « Notre petit Mahabharata » initiés collectivement par Ariane.

Et voici qu’en prémices à cet hommage duel à la culture orientale, l’élève à hauteur du Maître propose et dispose des lieux légendaires durant plus d’un mois, pour y relater une fable de son crû à la manière, excusez du peu, d’Euripide, de Sophocle et d’Eschyle unis pour la cause.

Electre y est toujours, bien sûr, la sœur d’Oreste et Agamemnon y reste leur père assassiné par Egisthe, amant de Clytemnestre, leur mère désormais maudite.

Mais si Simon a voulu, là également, s’affranchir d’une référence plus précisément dédiée à l’un de ces fameux auteurs antiques, c’est pour mieux leur être fidèle à eux trois en esprit tout en ayant la faculté et l’indépendance d’adapter son propre récit en phase avec la musique Rock and Soul ainsi qu’avec un style chorégraphique asiatique en pleine inventivité.

Par ailleurs, en se délivrant des contraintes du genre, imaginer Oreste sous une apparence féminine à y méprendre successivement sa sœur et sa mère, l’auteur-réalisateur en conçoit une sorte de transgression absolue où aucune limite contingente ne serait en mesure d’arrêter le processus atavique de vengeance filiale d’un frère et d’une sœur désespérés d’avoir été spoliés du sens de leurs existences respectives.

Alors effectivement au cœur d’une véritable épopée « Mnouchkinienne », Simon Abkarian engouffre sa troupe de 14 comédiennes-danseuses et 6 comédiens-danseurs dans les bas-fonds d’Argos à la veille d’une luxuriante fête des morts où certains « bons vivants » devront payer le prix fort afin de rendre leurs comptes ultimes à la conscience collective ne pouvant se résoudre à la soumission et à la servilité.

Par essence sous forme de théâtre musical et chorégraphique, ce spectacle ne craint pas l’emphase et la récurrence, pourvu que le ressentiment interne puisse s’y exprimer selon tous les pores de la peau, celle des artistes sur scène, avec l’objectif chevillé jusqu’à la lie de trucider la corruption criminelle dûment identifiée.

Ce spectacle est un manifeste régal tout ouïe face à la faramineuse vision d’un monde masculin-féminin à dominante noir et blanc en proie aux démons du pouvoir indubitablement mal maîtrisés. Longue vie au Soleil !…

Theothea le 16/10/19

                               

               

© Theothea.com

     

   

   

     

© Theothea.com

N'ECOUTEZ PAS MESDAMES

« N’écoutez pas Mesdames » Guitry, Sardou & Briançon Trio Michodière Maestro

   

de  Sacha Guitry   

mise en scène  Nicolas Briançon   

avec Michel Sardou, Lisa Martino, Nicole Croisille, Carole Richert, Eric Laugérias, Patrick Raynal, Laurent spielvogel, Michel Dussarrat & Dorothée Deblaton

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Théâtre de La Michodière

   

©  Celine Nieszawer

         

Nommé sept fois aux Molières 2019 pour son fabuleux « Canard à l’orange », Nicolas Briançon revient au devant de la scène parisienne en s’effaçant discrètement des planches au profit de Michel Sardou que, pour la première fois, il guide avec intuition précise du rythme et selon un style de direction adapté soigneusement au tempérament du chanteur ayant tiré sa révérence en 2018 pour devenir délibérément comédien à plein temps.

En choisissant Guitry pour faire œuvre commune, Michel & Nicolas se positionnent en compagnonnage de prédilection apte à tirer ensemble les marrons du feu avec grâce et suprématie.

Récemment, le metteur en scène s’était déjà régalé en montant « Faisons un rêve » du même Guitry alors que le comédien, jeune retraité de la chanson, lui, a le souvenir encore épaté d’avoir vu, au Xxème siècle, Jackie sa fameuse mère, elle aussi, dans « N’écoutez pas Mesdames ».

Alors aujourd’hui, Michel ne cherche surtout pas à imiter, comme c’est souvent le cas dans les reprises du Maître, le personnage si caractéristique de Sacha avec ses intonations, sa gestuelle, ses postures misogynes ciblées ou feintes ; non, celui-là joue au naturel, sans affectation ostentatoire mais bel et bien avec une certaine distanciation judicieusement évaluée au prorata des divers enjeux relationnels rencontrés a posteriori d’un supputé constat d’adultère.

Aussi, quasiment présent sur scène de manière permanente, Daniel Bachelet (Michel Sardou) prend son temps de répudier tranquillement Madeleine (Lisa Martino) apparemment infidèle, puis de recevoir à son domicile, sans effusion démesurée, sa première épouse ainsi que son ex-maîtresse prêtes chacune à reprendre du service conjugal alors que, de surcroît, en tant qu’antiquaire, il ira jusqu’à négocier des investissements picturaux douteux… afin de mieux renvoyer tout ce joli monde dos à dos.

En incarnant son rôle de manière éminemment placide, ses partenaires peuvent, en toile de fond, intriguer, s’illusionner et tirer des plans sur la comète alors que Guitry, s’adressant aux spectateurs par-dessus son épaule, lui aura d’emblée soufflé :

« Les femmes mentent comme elles respirent. Cela fait partie de leur charme. Cependant lorsqu’elles rompent le contrat de confiance, il faut avoir l’autorité de s’en débarrasser ou au moins donner l’impression de le faire… »

La pièce avait pu alors débuter en cherchant à démontrer ce postulat « néo machiste » ainsi exposé bien que l’auteur aurait l’élégance de le conclure avec tact.

Les huit partenaires du toujours « Crooner » dans l’âme, le public en témoigne par sa présence valant plébiscite, ont la part belle pour effectuer des numéros d’acteurs successifs mettant en valeur l’aura du meneur de jeu charismatique prêt à renvoyer cinglant toute balle associée à une réplique fusant nette et ne souffrant point la discussion.

Madeleine donc en instance de divorce, Julie (Nicole Croisille) en favorite d’antan, Valentine (Carole Richert) en première épouse, toutes convoitant le retour en grâce sont en quête de recouvrer leur zone d’influence spécifique s’entremêlant selon un imbroglio de liaisons de traverse que la concurrence maritale de Michel Aubrions (Patrick Raynal) aura contribué à tisser plus ou moins à son insu.

C’est au bout du compte le compromis permettant à chacun de préserver son honneur et sa dignité qui fera office de juge de paix des ménages alors que Laurent Spielvogel et Eric Laugerias auront eux, durant cette suite de mésaventures, fait office de diversion cocasse et surtout de mouches du coche.

Tout ce méli-mélo conjugal s’avère brillant, subtil, très drôle et, assurément, il est possible d’affirmer que, sur scène comme dans la salle, chacun aura passé une excellente soirée… en compagnie de monstres sacrés… ceux d’aujourd’hui sous l’auspice de celui d’hier.

Theothea le 10/10/19

           

 

© Theothea.com

     

AVEC TOI

La Rock'n'Roll Attitude

   

avec  Sylvie Vartan 

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Le Grand Rex

   

- Vidéo Oh Marie si tu savais... -    © Theothea.com

               

« Oh Marie »

     

Dernière chanson du spectacle AVEC TOI « La Rock’n’roll Attitude »

Sylvie Vartan rendait hommage à Johnny Hallyday

les 23 & 24 octobre 2019 au Grand Rex.

     

Interprétation particulièrement intense, ultra sensible et poignante !...

Lumière de Jacques Rouveyrollis magnifique !

                             

         

ALBUM   Sylvie en Scène        © Theothea.com

     

AVEC GRATITUDE, JE ME DELECTE DE VOTRE THE

Lien MCJP  Cérémonie du Thé sous présentation théâtralisée

   

de &   mise en scène  Hiroko Takai   

avec  Compagnie Tokyo Tambourine 

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MCJP

Maison de la culture du Japon à Paris

   

© Theothea.com

                                                 

Hiriko Takai, ayant initié en 2015 au Japon son spectacle sur la traditionnelle cérémonie du thé en conviant les spectateurs à se rendre dans un pavillon de thé dévolu, vêtus de préférence de kimonos pour bénéficier d’un tarif préférentiel, en a adapté la scénographie en perspective de sa présentation, lors de cet automne 2019, à La MCJP de Paris, dans sa grande salle modulable.

Celle-ci a été restructurée, pour la circonstance, en dispositif bi-frontal avec de part et d’autre de la scène centrale rehaussée d’un mètre quelques alignements de coussinets disposés à même le sol encadrés à l’arrière d’une rangée de chaises.

D’ores et déjà, sur le tatami était placé latéralement l’ensemble des ustensiles nécessaires à la préparation du thé et plus spécialement du matcha, sorte de poudre verte moulue et broyée, utilisée spécifiquement lors de cette cérémonie.

Une pâtisserie dédiée accompagne systématiquement la dégustation afin notamment de compenser l’amertume recouvrant les propriétés bénéfiques à la santé.

A l’issue de la représentation les six comédiens servaient donc aux spectateurs un bol de matcha préparé en coulisses avec une pâtisserie créée, en l’occurrence, par Takanori Murata.

La pièce rend compte du 5ème anniversaire de la disparition d’un maître de thé auquel ses disciples vont rendre hommage en conviant sa fille à venir partager avec eux cette cérémonie.

La préparation et le séquencement en temps réel donnent l’opportunité d’évoquer la philosophie de cet art ancestral ritualisé ainsi que les enjeux de sa transmission.

Sept représentations étaient programmées sur quatre soirées dont deux se prolongeaient par une rencontre/débat entre Hiroko Takai, l’auteure-metteuse en scène et Aya Soejma, la consultante spectacle et traductrice.

Le public fut très attentif à la découverte de ces pratiques symboliques représentatives d’un art de vivre au sein de liens relationnels codifiés, patrimoniaux et fédérateurs.

Theothea le 12/10/19

   

              

Rencontre Hiroko Takai / Aya Soejima    © Theothea.com

     

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Rencontre   Aya Soejima    © Theothea.com