Magazine du Spectacle vivant ...

   

 

   

Les    Chroniques   de

  

26ème  Saison     Chroniques   26.26   à   26.30    Page  467

     

     

       

                   

                 

  © Theothea.com

   

       

   

       

  © Theothea.com

     

     

   

LE ROI LION Le Musical  -  Vidéo  "Le Cercle de La Vie"  -  

MediaDay Mogador   © Theothea.com

     

  © Theothea.com

   

     

                

     

  © Theothea.com

     

           

     

74ème Festival de Cannes 2021

La Croisette 2021

   

Les Molières 2022

Les Lauréats 2022

Les Molières 2022

Les Molières 2020 Rédemption pour Crash en plein Vol

           

R E V I V A L

Stones No Filter

Wight ! 50 années après

     

Toutes nos  critiques   2021 - 2022

Les Chroniques de   Theothea.com   sur    

   

THEA BLOGS                    Recherche   par mots-clé                    THEA BLOGS          

LES SOEURS BIENAIME

« Les Sœurs Bienaimé » Valérie Lemercier & Isabelle Gélinas en discorde au Théâtre Antoine

      

de  Brigitte Buc 

mise en scène   Brigitte Buc & Gersende Michel

avec Valérie Lemercier, Isabelle Gélinas, Patrick Catalifo

****

     

Théâtre Antoine

      

© Theothea.com

                      

Cela peut être parfois très étonnant de se relire moins d’une décade plus tard pour redécouvrir une pièce dont on ne se souvenait plus vraiment mais dont la mémoire consciente remonterait par bribes et flashs successifs à travers les mots jetés pêle-mêle à l’époque…

Ce serait surtout particulièrement surprenant d’observer que le compte-rendu huit années plus tôt pour « Un temps de chien » de la même Brigitte Buc pourrait quasiment, si on n’y prenait garde, s’appliquer à sa dernière pièce dans laquelle se distinguent à nouveau son amie de jeunesse Valérie Lemercier et en bonus Patrick Catalifo.

A ceci près qu’en 2014, la mise en scène était assurée par Jean Bouchaud partenaire de Brigitte mais que, présentement, celle-ci assure les deux fonctions d’auteure et de réalisatrice.

Ainsi alors devait s’énoncer, pas nécessairement emballée, la conclusion de la chronique : «… le fait est qu’en une petite heure et demie, il ne se passe pas grand-chose sur scène, si ce n’est un bavardage fort sympathique poussé à hue et à dia, dans tous ses retranchements, comme dans un huis clos dynamité de l’intérieur… »  

Eh bien, disons le spontanément, un commentaire similaire, dans l’esprit, pourrait fort bien illustrer aujourd’hui le retour en bergerie Cévenole de Pascale prête à renouer avec Michèle sa grande sœur perdue de vue depuis 20 ans mais, elle a contrario, réfractaire à ces retrouvailles.

Il faut savoir que Rémi servirait en la circonstance d’arbitre, de faire valoir et de bon copain permettant à ces deux jeunes femmes de rejouer le match du temps perdu par la vie cabossée pour n’avoir pas su reconnaître plus tôt l’essentiel de leurs sentiments réciproques.

Bref, il semblerait que l’écriture théâtrale de Brigitte Buc ne s’embarrasse point de grande dramaturgie ni même de comédie à rebondissements, mais, force est de constater que la rhétorique minimaliste voire bucolique, non seulement, lui conviendrait fort bien mais surtout que Valérie Lemercier y évoluerait comme un poisson dans l’eau…

Et c’est ce sentiment du confort évident de la comédienne qui réjouit le public venant délibérément admirer son héroïne ne craignant point de ramener à elle le personnage à ses tics et à ses tocs subjectifs.

Face à elle, assurant le contre-emploi manifeste, se glisse dans la discrétion du faux-semblant, Isabelle Gélinas en bécassine des villes sujette à tous les malentendus de l’écologie triomphante pour le meilleur ou pour le pire des rôles que son talent n’ait jamais eu l’opportunité de maîtriser.

Et donc ces deux-là doivent s’entendre si bien en coulisses que, sur scène, elles peuvent rivaliser de répliques intimistes à l’emporte-pièce en guise de scuds à grand guignol.

Tout cela mériterait bien un Sirtaki, vous direz-vous !… Eh bien vous l’obtiendriez aisément et, même, vous l’applaudirez le plus joyeusement du monde !…

Donc vous l’aurez compris, le succès de ce spectacle ne s’explique pas… il se vit et se ressent, grandeur nature, au Théâtre Antoine… dans l’attente avec grande volupté, bien que ce soit ici « hors sujet », des récompenses en l’occurrence pleinement méritées par Valérie Lemercier pour son « ALINE » co-scénarisée avec Brigitte Buc qu’évidemment la prochaine cérémonie des Césars devrait fêter avec magnificence.

Theothea le 08/02/22

       

   

© Theothea.com

     

HUIS CLOS

« Huis Clos » de Jean-Paul Sartre exalté par Jean-Louis Benoît au Théâtre de l'Atelier

      

de Jean-Paul Sartre

mise en scène  Jean-Louis Benoît   

avec Marianne Basler, Maxime D’Aboville, Mathilde Charbonneaux, Brock, en alternance Guillaume Marquet & Antony Cochin

 

****

     

Théâtre de l'Atelier

      

© Pascal Victor -  Agence Opale

             

Huis Clos, la plus célèbre des pièces de Sartre, a été créée à Paris le 7 mai 1944 au Théâtre du Vieux-Colombier et jouée partout dans le monde, mais délaissée depuis un certain temps, sans doute jugée obsolète de par sa portée philosophique existentialiste athée et son écriture qui fait date.

Et pourtant Jean-Louis Benoît s'est à nouveau emparé avec efficacité et intelligence de l'œuvre sartrienne au Théâtre de l'Atelier qui se transforme ainsi en antichambre de l'enfer. Le metteur en scène respecte scrupuleusement la pièce tout en la modernisant.

Trois personnages sont condamnés à passer l’éternité ensemble dans un salon bourgeois où sont disposés, en demi-cercle, trois canapés aux couleurs différentes. Un homme, Garcin, deux femmes, Inès, Estelle. Ils ne se sont jamais rencontrés.

Un garçon d'étage (ce soir-là Brock, truculent portier) les introduit les uns après les autres par une porte rouge comme le feu au milieu de ce lieu clos et leur attribue un canapé à chacun, le rouge pour Garcin, le gris bleu pour Inès et le brun pour Estelle qui, n'en appréciant pas la couleur mal assortie à sa robe, refusera de s'y asseoir.

Dans cet univers complètement hermétique, privé de repères temporels, pas d’instrument de torture, de décors en flammes. Seulement la présence de quelques objets tels un coupe-papier, une sonnette qui ne fonctionne pas et une sculpture, un bronze, que le gardien dépose sur une cheminée.

Au-dessus de leurs têtes, des lampes suspendues sont allumées et ne pourront jamais être éteintes. La lumière (Jean-Pascal Pracht) joue un rôle crucial et elle constitue l'essentiel de ce décor épuré.

Nous sommes dans un « No man’s land » éclairé en permanence pour empêcher les condamnés de dormir. Ici, pas de nuit, pas de sommeil comme échappatoire.

Car nos trois personnages doivent ''payer'' pour leurs actes, prendre conscience qu'ils sont pleinement responsables de ce qu'ils ont mal fait et qu'ils refusent de voir. Ici, pas d'issue extérieure, pas de fenêtre pour tenter de fuir, pas le moindre interstice lumineux.

Chacun opte dans un premier temps pour le mensonge, l’illusion de ce qu’ils ne sont pas, la négation de leur être réel. Tous font mine d’être en enfer par erreur, ou du moins de ne pas comprendre ce qui a pu les y conduire. Leur mauvaise foi est une protection pour eux-mêmes.

Garcin se prétend journaliste pacifiste et fait de sa désertion un acte d'héroïsme. Inès, employée des postes homosexuelle, se targue de son altérité. Quant à Estelle, frivole et superficielle mondaine, elle se réfugie dans l'imaginaire.

C’est compter sans la ténacité que le trio va mettre afin d’arracher les masques qu'ils ont revêtus et parvenir à force de harcèlement à faire avouer sa trahison, ses mauvaises actions, jusqu'à ses crimes.

C'est le regard du partenaire qui servira de miroir et ce regard aura la force du vitriol. Chacun est un bourreau cynique et abject pour l'autre de par la torture mentale qu'il inflige tout en étant victime de ce lynchage collectif.

« Tous les regards qui me mangent… Ha, vous n’êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. Alors c’est ça l’enfer. Je n’aurais jamais cru… Vous vous rappelez le soufre, le bûcher, le gril… Ah ! Quelle plaisanterie. Pas besoin de gril : l’enfer, c’est les autres » dixit Garcin.

Lequel se dévoile un vrai lâche face à l'engagement nécessairement responsable qu'il a rejeté en refusant d'aller se battre, Estelle, mère infanticide, a tué le nouveau-né qu'elle ne voulait pas de son amant, Inès s'est complu à faire souffrir sadiquement sa compagne Florence.

Cette mise à nu de la vérité de chacun s'exprime par le jeu physique des comédiens et les mots venimeux qu'ils se crachent à la figure. Les corps en perpétuel mouvement expriment la non acceptation de leur enfermement et de leur châtiment. Ils se mesurent, se rebiffent, s'exaspèrent, s'empoignent, se repoussent, se débattent.

Maxime d'Aboville campe avec hargne un Garcin imbu de lui-même malmené par une Inès volcanique interprétée par Marianne Basler magistrale pleine de fougue agressive et un appétit carnassier déployé à rejeter les faux-semblants et pousser à bout l'hystérique et narcissique Estelle (pulpeuse Mathilde Charbonneaux).

Ainsi, le corps des acteurs tout en tension fait éclater les dissensions jusqu'au vertige de n'avoir plus rien à sauver, assujettis à être ensemble pour l'éternité, telle une résignation finale avec ces derniers mots de Huis clos « Pour toujours ! Eh bien, continuons ».

Le rideau tombe sur une sépulcrale réconciliation avec eux-mêmes en se faisant éternellement dévorer par le regard de l'autre.

Jean-Louis Benoît donne chair aux propos sartriens sans fioriture avec une simplicité extrême, laissant la place au texte brut dans toute sa puissance.

Les personnages de Huis clos sont condamnés à l'enfer car ils n'ont pas assumé leurs actes. Il est impossible de se soustraire à sa liberté de choix toujours possible et l'homme n'a pas d'excuse, même menacé par le jugement d'autrui.

Servi par trois acteurs impeccables, Jean-Louis Benoît a réconcilié la philosophie existentialiste avec un théâtre vif, acéré, un théâtre de l'engagement essentiel.

Cat’S / Theothea.com le 08/02/22

   

         

© Theothea.com

     

AUDREY, Le Journal d'une convertie

      

de &  mise en scène     Hakim Djaziri

avec  Karina Testa, Vanessa Bettane, Arthur Gomez, Sephora Haymann, Iman Kerroua et Hakim Djaziri

****

     

Théâtre La Scène libre

      

DR. ©  jmdproduction

               

Jean-Marc Dumontet ouvre les portes de La Scène Libre à Hakim Djaziri qui présente ainsi sa nouvelle pièce "Audrey ou le journal d'une convertie" introduisant une série de spectacles à venir qui témoigneront, tous, de faits de société vécus au quotidien.

En l'occurrence ici Audrey, ayant subi une succession de ruptures existentielles, finira par trouver refuge dans une idéologie rencontrée opportunément en lui apportant un réconfort apparent et surtout une raison de vivre.

   

               

DR. ©  jmdproduction

   

   

Cependant, au fur et à mesure des étapes nécessaires à cette pleine adhésion, les perspectives s'obscurciront et les projets poursuivis loin des repères de la vie d'avant feront place peu à peu à une profonde insatisfaction et à la perte identitaire.

Comment se reconstruire une destinée quand le libre arbitre n'est plus disponible et que la faculté de décider se dérobe ? Serait-ce possible de faire machine arrière alors qu'un mandat d'arrêt international vous pourchasse? A quel prix ?

Une équipe de jeunes comédiens pleins de talent, de fougue et de détermination communicative.

Du spectacle factuel interrogeant le multiculturalisme et les valeurs sociétales en devenir.

Theothea le 01/02/22          

       

     

© Theothea.com

     

BLOND AND BLOND AND BLOND

« MARIAJ en chønsons » par Blønd and Blõnd and Blônd à L’Européen

      

mise en scène   Jean-Claude Cotillard

avec   Glär, Mar & To

****

     

Théâtre L'Européen

      

© Theothea.com

         

Être suédois ou ne pas l’être !.. Telle n’est pas la question pour les « Blond and Blond and Blond » puisque Tø, Glär et Mår, frère & sœurs, affectionnent tellement la chanson française qu’ils ont envie de partager avec le public ce précieux patrimoine musical en mettant en valeur ce qu’il y a au-delà des mots à travers le « non-dit » d’un ressenti bien rythmé.

Ce trio nordique a, depuis 2012, écumé notamment la francophonie, l’hexagone, le festival d’Avignon et plusieurs salles parisiennes avec toujours en point de ralliement celle de l’Européen qui paraît agir comme un talisman sur leur notoriété.

Pleinement incarnés dans leurs personnages complexes, inattendus, instinctifs et hyper expressifs, ils laissent échapper à leur insu un triple talent incommensurable que le maniement encore malaisé de la langue française continuellement matinée d’accent suédois pourrait dissimuler à ceux qui les prendraient pour des comiques venus d’ailleurs.

L’une très rigide plaquée fluide, l’autre bon chic bonne charmeuse, lui philosophe déconnecté à la guitare,

c’est un régal sans cesse réitéré que de les voir se plonger dans la culture francophone avec la candeur qui sied à ces enfants de Vikings pleinement admirateurs de toutes ces rengaines qui bercent notre mélancolie en les juxtaposant dans la mémoire vivante sans prendre de gants ou de pincettes entre l’élitisme et ses variantes populaires.

En mixant ces refrains et ces ritournelles ainsi qu’en les élevant, selon un nivellement par le haut paradoxal, jusqu’au niveau d’« intouchables », les rires fusent de toute part en se libérant du carcan des jugements de valeur pour atterrir avec le trio dans la galaxie du plaisir spontané, immédiat et indicible.

A la fois hésitants, enthousiastes, maladroits et subtils, ils étonnent et surprennent en captant toute notre attention vigilante et néanmoins soucieuse à la crainte de perdre un signe, une consonance, un détail, une clef qui expliquerait d’un tour de main magique qui sont vraiment les « Blond and blond and blond ».

Marie Combeau, Claire Méchin & Romain Sellier ne seraient-ils point ces comédiens, musiciens et artistes multi doués ayant fait le détour du pôle nord pour renvoyer en miroir l’immense satisfaction de rendre hommage à la chanson française dans un élan exacerbé tout azimuté et sous grande clairvoyance scénographique de Jean-Claude Cotillard ?

D’ailleurs de toute évidence, dans ce deuxième spectacle « MARIAJ en chonsons », ils sont très fiers de venir animer les noces de leur ami Magnus convolant avec Gwendoline tout en permettant ainsi de célébrer joyeusement l’union métaphorique Franco-Suédoise pour le plus drôle des dépaysements culturels parvenu quasiment au stade du « Surnaturel » déjanté.

Theothea le 17/02/22

.  

         

© Theothea.com

     

LES PRODUCTEURS

« Les Producteurs » de Mel Brooks en version frenchy super cadencée par Alexis Michalik

      

de Mel Brooks

mise en scène  Alexis Michalik   

avec Serge POSTIGO, Benoit CAUDEN, Régis VALLEE, David EGUREN, Andy COCQ, Roxane LE TEXIER, Alexandre BERNOT, Véronique HATAT, Léo MAINDRON, Marianne ORLOWSKI, Loaï RAHMAN, Carla DONA, Hervé LEWANDOWSKI, Mélissa LINTON, Sébastien PAULET, Eva TESIOROWSKI et les musiciens Thierry BOULANGER, Benoit URBAIN, Benoit DUNOYER, Franck STECKAR, François CHAMBERT, Jean-Pierre SOLVES & Jean-François QUELLEC

****

     

Théâtre de Paris

      

© Alessandro Pinna

     

Pour cet artiste quadragénaire aux déjà cinq Molières à ce jour, la Comédie Musicale relève davantage du Théâtre que du Récital ou du Concert.

C’est ainsi que la musique et la danse servant de liant et de fil conducteur, la dramaturgie doit focaliser l’attention du public en le séduisant avec ces attributs expressifs mais sans aucunement nécessiter la présence de têtes d’affiche ou d’artistes vedettes.

Seuls la compétence, le talent et le savoir-faire conjugués au pluriel collectif constitueront la garantie de succès et de longévité du spectacle.

Avec ces principes de base, le metteur en scène peut aborder avec confiance et détermination un projet aussi original que celui de s’approprier « The Producers » qui ont fait un carton vingt ans plus tôt à New-York, de les adapter à la langue française et d’en faire la création dans un théâtre emblématique de Paris, en l’occurrence donc quel meilleur choix que celui se révélant « éponyme » ?

Point de tube à matraquer, point de spectateur à soumettre à une addiction préalable, point de mise en condition promotionnelle mais seulement la volonté d’appliquer, en exigence artistique, les règles de l’enchaînement systématique, de la fluidité permanente et du mouvement incessant sans jamais laisser aux spectateurs la moindre chance d’échapper au magnétisme et à la fascination du show.

Le hasard fait bien les choses; Laurent Bentata, directeur de Stage Entertainment France, souhaitait créer « Les Producteurs » & de son côté, Alexis Michalik avait le désir secret, depuis belle lurette, de rencontrer l’opportunité d’en faire la mise en scène.

Cette alliance au sommet fut, dès lors, pari gagné, dont le Covid ne parvint seulement qu’à différer ou éventuellement interrompre momentanément son avancement.

Ainsi depuis début décembre dernier, Le Musical de Mel Brooks a pignon sur la rue Blanche avec pour accroche sur l’affiche officielle, l’association du fameux Titre équivalent à un record inégalé de 12 Tony Awards en compagnie donc de « Alexis Michalik » bankable à souhait au prorata de la présence conjointe actuelle de cinq de ses pièces à l’affiche parisienne.

Qu’importe si de fait l’histoire est surannée, si son arnaque aux financiers et aux vieilles dames semble oiseuse, si l’humour peut en être graveleux voire border line selon les codes du politiquement correct ambiant, pourvu qu’en retour on ait l’ivresse « Broadway », celle de son âge d’or servie on the rocks sur un plateau !…

Et fichtre quel plateau ! Au casting, pas de demi-mesures, rien que des pointures ayant fait leurs preuves dans de grandes réalisations précédentes, sans pour autant être nécessairement connues du grand public francophone.

Ainsi le producteur Max Bialystock (Serge Postigo) & le comptable Leo Bloom (Benoît Cauden ) vont-ils unir leur ingéniosité stratégique pour projeter une escroquerie aux assurances en envisageant de monter un spectacle qui aboutisse d’emblée à un échec commercial.

La création de l’œuvre choisie avait effectivement de quoi susciter l’inquiétude des actionnaires et la réticence du public, puisqu’il s’agit d’un Vaudeville intitulé « Des fleurs pour Hitler » à la gloire d’Adolf et Eva.

La guigne ! Car, dès sa première représentation, la rumeur va prendre les couleurs du succès critique et public.

Pour assurer ainsi sur la scène du Théâtre de Paris ce processus inverse au résultat escompté, toute une nombreuse équipe de rôles suscitant un état de parodie mené aux limites des convenances est si bien fantasmé par Mel Brooks que Michalik n’a point d’autre alternative que de s’y glisser avec délectation tout en refusant radicalement de prendre partie entre bon ou mauvais goût, désuétude ou néo-modernité, subtilités ou lourdeurs équivoques, machisme ou pragmatisme, du moment qu’un cliché chasse l’autre à la vitesse de l’éclair, la célérité de sa mise en scène gomme d’elle-même toute réaction de résistance du spectateur au profit de la comédie, de la caricature en action et, en définitive, d’une stigmatisation pragmatique par le rire, fût-il même nerveux par instants.

Seize comédien(ne)s dont six dédié(e)s à un rôle unique assurent cette fantasmagorie dans une énergie foldingue dont on distinguera celui d’un intitulé à rallonge concernant « Ulla Inga Hansen Bensen Yonsen Tallen-Hallen Svaden-Sanson » magnifié par Roxane Le Texier.

Sept musiciens répartis dans les loges d’avant-scène sous la direction de Thierry Boulanger au piano officient à parfaire l’emballage festif de cette comédie musicale pouvant donc s’apparenter à une pièce de théâtre bien qu’elle serait de « Boulevard ».

Au demeurant, il est indéniable qu’Alexis Michalik a encore réussi son coup… un soir lambda de février, deux mois après la générale, jauge archi complète, nous assistons à un spectacle dynamique sous puissance d’impacts inexorables défilant jusqu’aux saluts finals en pleine gaieté fort communicative.

Se pourrait-il que les scores de fréquentation d’« Edmond » au Palais Royal puissent ultérieurement être battus ? Qui vivra, verra ! Longue vie à « Les Producteurs » !

Theothea le 12/02/22

           

         

© Theothea.com

     

Recherche   par mots-clé

 

 

   

      

       

© Theothea.com

   

   

   

     

          

© Theothea.com

     

     

     

          

     

© Theothea.com

     

       

     

         

       

© Theothea.com

   

   

   

   

   

         

© Theothea.com